QUATRIÈME DIMANCHE DE CARÊME (B)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES
TEXTES
(2Ch 36,14-16.19-23 / Ep 2,4-10 /Jn 3,14-21)
Par sa croix, Christ fait resplendir en nous et sur le
monde, l’amour et la miséricorde de Dieu présent et agissant plus fort que le
mal. Par la foi, nous entrons en communion avec Lui pour renaître de l’Esprit
et jouir du don gratuit du salut fruit de sa miséricorde.
1.
Dieu
fidèle en son Amour !
La chute politico-culturelle et religieuse de Jérusalem avec
pour conséquences la destruction du temple et le drame de la déportation à
Babylone sont présentés comme conséquences des nombreux péchés d’Israël. Le
peuple est frappé en plein cœur de sa vie et de son âme car, sa terre, son temple
et sa loi, lui sont arrachés. Il est humilié à cause de ses péchés. Il
n’a plus ni chef, ni prophète, ni prince, plus d'holocauste, de sacrifice,
d'oblation, plus d'offrande de l'encens,…plus de lieu pour offrir les prémices
et trouver grâce auprès du Seigneur (Dan 3,37-38). Contre toute attente, à la
misère et à la souffrance du peuple, Dieu répond par la fidélité indéfectible
de son amour libérateur « éveillant l’esprit » de Cyrus roi des
Perses, roi païen qui fait monter Israël à Jérusalem et reconstruire le temple.
Cyrus est signe et symbole que la volonté intime de Dieu n’est pas de juger le
monde mais que «..le monde soit sauvé » (Jn 3,17). C’est le mystère d’amour
divin incompréhensible à l’homme que l’évangile de ce dimanche porte à son
sommet par l’image du Christ élevé sur la croix.
2.
Croix
du Christ, Lumière et vie nouvelle !
Dieu s’est servi du roi païen pour racheter son peuple.
Il se sert maintenant de la croix, passion et mort de son Fils pour notre
salut. L’ouverture de l’homme ou du croyant à ce mystère de la croix, fait
vivre et renaître. L’avènement du Règne de Dieu en nos vies exige ce nouveau
commencement, cette vie nouvelle dans la puissance créatrice de Dieu reçue au
baptême. Dieu se montre, Dieu qui peut faire jaillir tout bien du mal et de la
souffrance. Comme le serpent que Moise éleva au désert, ainsi fallait-il que
Jésus soit élevé sur la croix (Jn 3,14). Ceci est une nécessité divine (dei = nécessité) où la croix lieu de
souffrance est en même temps lieu de gloire à laquelle nous sommes invités à
nous unir. Christ lui-même indique à Nicodème la nécessité de communier à sa
passion et à sa mort pour renaitre de l’Esprit. Dieu, en son Fils, accepte l’humiliation
de la croix pour y faire descendre son amour et libérer l’homme des ténèbres de
l’incapacité d’aimer ou quelquefois du refus d’amour … L’œuvre opérée par
Christ sur la croix, est une œuvre de
transformation de l’humanité et de notre existence qui n’est vraie et digne,
que dans l’acceptation du don qui vient de l’autre son prochain et du
Tout-Autre, Dieu. Notre participation unitive à la puissance de la croix est
effort d’accueil et d’ouverture au don du salut. Ainsi dans le mystère de sa
passion et résurrection, tous les détails de notre vie, nos actions, nos choix sont
assumés et transfigurés en Christ pour germer d’éternité. Celui qui se met hors
de la grâce de la croix vivra dans les ténèbres. Dans l’obscurité prolifère le
mal. Christ Lui, est Lumière du monde qui nous fait voir et prendre conscience
du péché, du mal en nous pour nous aider à le chasser.
Les vicissitudes d’Israël comme celles du nouvel Israël
d’aujourd’hui sont la preuve que nos péchés ou le mal dans le monde n’entament
ou n’usent pas la grâce divine de notre bonheur. En Christ, Dieu continue de
nous faire ce don de sa Lumière qui pénètre tous coins insoupçonnés de ténèbres
en nous et dans le monde. Il y fait resplendir la Lumière. Paul a raison de
nous porter à comprendre qu’à l’origine du projet divin se trouve son amour, sa
miséricorde qui est salut. Le signe de ce salut est Christ élevé sur la croix qui
attire tous à Lui. N’ayons pas peur de lui remettre nos péchés… Son jugement
est Amour et miséricorde.
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