vendredi 16 mars 2012

LE JUGEMENT DE DIEU EST MISERICORDE...


QUATRIÈME DIMANCHE DE CARÊME (B)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(2Ch 36,14-16.19-23 / Ep 2,4-10 /Jn 3,14-21)


Par sa croix, Christ fait resplendir en nous et sur le monde, l’amour et la miséricorde de Dieu présent et agissant plus fort que le mal. Par la foi, nous entrons en communion avec Lui pour renaître de l’Esprit et jouir du don gratuit du salut fruit de sa miséricorde.

Photo. Paorical

1.     Dieu fidèle en son Amour !

La chute politico-culturelle et religieuse de Jérusalem avec pour conséquences la destruction du temple et le drame de la déportation à Babylone sont présentés comme conséquences des nombreux péchés d’Israël. Le peuple est frappé en plein cœur de sa vie et de son âme car, sa terre, son temple et sa loi, lui sont arrachés. Il est humilié à cause de ses péchés. Il n’a plus ni chef, ni prophète, ni prince, plus d'holocauste, de sacrifice, d'oblation, plus d'offrande de l'encens,…plus de lieu pour offrir les prémices et trouver grâce auprès du Seigneur (Dan 3,37-38). Contre toute attente, à la misère et à la souffrance du peuple, Dieu répond par la fidélité indéfectible de son amour libérateur « éveillant l’esprit » de Cyrus roi des Perses, roi païen qui fait monter Israël à Jérusalem et reconstruire le temple. Cyrus est signe et symbole que la volonté intime de Dieu n’est pas de juger le monde mais que «..le monde soit sauvé » (Jn 3,17). C’est le mystère d’amour divin incompréhensible à l’homme que l’évangile de ce dimanche porte à son sommet par l’image du Christ élevé sur la croix.

2.     Croix du Christ, Lumière et vie nouvelle  !

Dieu s’est servi du roi païen pour racheter son peuple. Il se sert maintenant de la croix, passion et mort de son Fils pour notre salut. L’ouverture de l’homme ou du croyant à ce mystère de la croix, fait vivre et renaître. L’avènement du Règne de Dieu en nos vies exige ce nouveau commencement, cette vie nouvelle dans la puissance créatrice de Dieu reçue au baptême. Dieu se montre, Dieu qui peut faire jaillir tout bien du mal et de la souffrance. Comme le serpent que Moise éleva au désert, ainsi fallait-il que Jésus soit élevé sur la croix (Jn 3,14). Ceci est une nécessité divine (dei = nécessité) où la croix lieu de souffrance est en même temps lieu de gloire à laquelle nous sommes invités à nous unir. Christ lui-même indique à Nicodème la nécessité de communier à sa passion et à sa mort pour renaitre de l’Esprit. Dieu, en son Fils, accepte l’humiliation de la croix pour y faire descendre son amour et libérer l’homme des ténèbres de l’incapacité d’aimer ou quelquefois du refus d’amour … L’œuvre opérée par Christ sur la croix, est une œuvre  de transformation de l’humanité et de notre existence qui n’est vraie et digne, que dans l’acceptation du don qui vient de l’autre son prochain et du Tout-Autre, Dieu. Notre participation unitive à la puissance de la croix est effort d’accueil et d’ouverture au don du salut. Ainsi dans le mystère de sa passion et résurrection, tous les détails de notre vie, nos actions, nos choix sont assumés et transfigurés en Christ pour germer d’éternité. Celui qui se met hors de la grâce de la croix vivra dans les ténèbres. Dans l’obscurité prolifère le mal. Christ Lui, est Lumière du monde qui nous fait voir et prendre conscience du péché, du mal en nous pour nous aider à le chasser.
 3.     Croix du Christ source vive de miséricorde !
Les vicissitudes d’Israël comme celles du nouvel Israël d’aujourd’hui sont la preuve que nos péchés ou le mal dans le monde n’entament ou n’usent pas la grâce divine de notre bonheur. En Christ, Dieu continue de nous faire ce don de sa Lumière qui pénètre tous coins insoupçonnés de ténèbres en nous et dans le monde. Il y fait resplendir la Lumière. Paul a raison de nous porter à comprendre qu’à l’origine du projet divin se trouve son amour, sa miséricorde qui est salut. Le signe de ce salut est Christ élevé sur la croix qui attire tous à Lui. N’ayons pas peur de lui remettre nos péchés… Son jugement est Amour et miséricorde.


P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO


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