samedi 21 avril 2012

L'ETERNELLE PRESENCE DU RESSUSCITE

III DIMANCHE DE PÂQUES
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Ac 3,12a.13-15.17-19 / I Jn 2, 1-5a / Lc 24,35-48)

Dieu n’est pas indiffèrent à notre histoire. Par la glorieuse résurrection de son Christ, Il fait don de sa Paix et de son Esprit à l’humanité en proie au péché et aux forces de la mort. La mission des apôtres dans le temps et dans l’espace le rend éternellement présente cette force du Ressuscité. Sans elle, l’essentiel de vie de s’effondre.



1.     Revenir au Seigneur !
Pierre qui hier avait renié et abandonné Jésus, est aujourd’hui fort dans l’Esprit du Ressuscité qui opère par lui un miracle, la guérison d’un impotent à la Belle Porte du Temple (Ac 3,1-11). Ce miracle lui attire tous les regards bons et mauvais. L’apôtre a compris que le mal de l’homme est le péché qui fait fuir la lumière de la vérité du Christ pour lui préférer les ténèbres de l’ignorance sous des dehors malheureux d’intelligence. Plus que tout « l’or et l’argent » du monde, l’accueil de la Lumière du Christ, la pénitence, la confession des péchés et la conversion, célèbrent et actualisent en chaque croyant, la puissance libératrice du mystère de la croix et de la résurrection. Ainsi, Christ vit en nous et nous vivons dans la joie de sa vision.

2.     Joie de le voir et de vivre en Lui !
A la différence Pierre en première lecture, les disciples d’Emmaüs racontent aux onze et à leurs compagnons ce dont ils ont été témoins sur le chemin de leur retour découragé... Leur expérience est celle de la présence de Jésus en dehors du cercle des 11 apôtres et du groupe des femmes témoins directs des événements. Comme telle, ils préfigurent toutes les générations qui n’ont pas connu directement Christ mais qui, par l’annonce des apôtres et des disciples à toutes les nations, vivront la communion et l’union fortes avec et en Christ Ressuscité. C’est bien en définitive l’un des sens de l’apparition de Jésus. Quand on l’annonce en communauté de sœurs et frères réunis pour la prière, l’écoute de la Parole et le « partage du pain », Il apparaît, Il vient et fait don de sa Paix, détruit toute peur et tous doutes des cœurs… C’est bien Lui ! Nos lenteurs et pesanteurs à croire qu’Il est vivant en notre histoire peuvent quelques fois traduire l’expérience malheureuse du refus de laisser Christ ouvrir « notre esprit à l’intelligence des écritures » et l’abandon du message simple mais profond de la passion mort et résurrection dont les Apôtres sont témoins. Sur leur témoignage, Christ a bâti notre vie de foi en communauté ecclésiale. Quand dans l’Église ce message est perdu de vue ou dénier de sa valeur, toutes sortes de confusions clientélistes et carriéristes naissent et détruisent la communauté, empêchant la grâce d’illuminer les cœurs. Les signes de la présence du Ressuscité dans l’histoire quotidienne des hommes sont ainsi obscurcis. Dans l’évangile de ce jour, le Ressuscité montre ses plaies, se fait toucher, Il mange du poisson pour signifier qu’ Il est toujours vivant au milieu de nous dans les réalités humaines ordinaires à travers la prédication de ses disciples. C’est là qu’il fait don de la délivrance du mal et du péché qui accablent l’homme.

3.     Instrument de pardon pour nos péchés !
La force du Christ ressuscité n’est donc pas de condamner l’humanité mais de lui offrir la grâce de la rémission de ses péchés. Le don du pouvoir de remettre les péchés et de résister victorieusement aux forces du mal dans le monde, fait partir des premiers dons après sa résurrection. Lui, la victime offerte pour nos péchés nous fait prendre conscience de la valeur et de la profondeur de l’œuvre incommensurable de la Rédemption (salut) qu’il a opérée pour nous. Jean en deuxième lecture le décrit à juste titre comme « instrument du pardon » (du terme grec Ilasmos = instrument de pardon) de nos péchés, puissance de purification qui appelle notre fidélité à ses commandements, fidélité à la victoire de la résurrection. Laissons Christ ouvrir nos cœurs à la lumière des écritures pour être témoins de l’Amour qui nous sauve.

P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO






vendredi 13 avril 2012

ACCUEILLIR LE RESSUSCITE...!


II DIMANCHE DE PÂQUES
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
 (Ac 4,32-35 / I Jn 5, 1-6 / Jn 20,19-31)

Par la grâce de la rémission des péchés et le don de la paix, Christ régénère et transforme l’humanité dans la puissance du salut. La communauté des disciples en est l’exemple et la missionnaire de cette nouveauté.

1.     Vie de foi et d’amour en communauté … !
Le témoignage des disciples, est la foi vécue dans la simplicité de la vie de tous les jours. En communauté de sœurs et de frères réunis dans la prière et le partage, de jour en jour, ils s’ouvrent au nouvel horizon de la victoire du Christ sur toutes sortes de complications humaines. Ici, il faut bien comprendre que le partage fraternel et la communion des biens ne sont signes du témoignage du Règne de Dieu que dans la mesure où ils sont vécus dans la lumière du Ressuscité. En cette lumière et dans la force de la Parole de Dieu l’homme est libéré de l’esclavage de la possession. Le v. 33 de la première lecture est à ce propos, très significatif : la Résurrection du Christ est puissance de transformation, « grande force » qui féconde l’existence des croyants dans la grâce (karis). Le lieu par excellence de cette œuvre d’amoure grâce qui transforme est la communauté, celle que décrit Luc dans les Actes comme celle dont parle Jean dans l’évangile d’aujourd’hui. C’est dans cette communauté du «  premier jour de la semaine », communauté du dimanche, jour de la nouvelle création, que se fait la rencontre pascale avec Christ qui libère de toutes négativités que procurent les avidités mondaines et toutes tentations d’accumulation. Tout au Christ on comprend mieux que « Les délimitations entre le mien et le tien sont la cause de l’absence de paix entre les hommes. » (H. Urs von Balthasar )

2.     La Paix du Ressuscité… ! 
Les portes verrouillées et en pleine communauté de prière, voici que Jésus apparaît à ceux-là mêmes qui l’avaient abandonné à l’heure de la passion et qui étaient encore enfermés dans le sépulcre de la peur. Il vint et ne fit aucune allusion à leurs diverses trahisons. Point de demandes d’explications. Il se tint au milieu d’eux vivant, ressuscité. La joie resplendit sur la communauté. La peur, peu à peu, s’étiole…. Les plaies de la passion sont montrées comme signes de la puissance de la résurrection d’où vient et provient pour eux et pour toutes les générations, la vraie vie, la vraie joie et la vraie paix. En un mot, Il leur communique, le shalom divin, victoire de sa résurrection, Paix dans l’Esprit qui fonde tout bien humain matériel et spirituel. Les disciples reçoivent au nom de toutes les générations, passées, présentes et futures, le nouveau souffle re-créateur (comme à la création du monde Gn 2,7 et aussi Ez 37,7-14) qui nous rétablit dans l’Alliance d’amour rompue par nos péchés et par la haine et la violence au cœur de l’homme. C’est le souffle de l’Esprit de la nouvelle humanité qui régénère et qui désormais dans et par la confession de nos péchés et la contrition, actualisent pour nous ce shalom divin du Christ. Ainsi, dans l’Esprit du Christ ressuscité, la souffrance et la mort, le mal ou le péché ne pourront pas avoir le dernier mot. Ils ne pourront plus retenir captifs ceux à qui les disciples remettront les péchés. La réalité de la présence et de la vie du Christ est pérenne et accessible à tous dans l’humble mission des disciples de tous les temps. Thomas le confirme par sa confession et sa profession de foi en Christ.

3.     La foi de Thomas !

Thomas revient de loin. Il n’a certainement pas encore digéré la crise du vendredi Saint. Il ne peut croire à ceux-là mêmes, ses frères, qui hier avaient renié, fui et abandonné le Christ lui annoncer aujourd’hui qu’Il est  vivant. Il dénonce indirectement par son attitude, nos incohérences humaines fruit de notre infidélité à la parole donnée et du manque de foi. Il était-là avec eux quand Jésus est revenu. Il n’est pas parti. Il est resté en communauté pour dire que le désaccord avec l’Eglise n’est pas signe de « je craque la porte et pars faire du mien » Thomas confirme avant tout dans une dimension importante de Pâques : l’être ensemble et en communauté comme lieu d’Amour où d’accueil du Ressuscité. Dans les versets que nous lisons ce dimanche Jean ne parle pas en termes d’apôtres mais de disciples, tous croyants qui dans le temps comme dans l’espace croiront sans avoir vu, accueilleront dans la foi et l’Amour que Jésus vrai Fils de Dieu, Ressuscité pour notre bonheur et notre salut.

 P.  Chelbin Alfred Wanyinou HONVO