dimanche 19 septembre 2010

Des petites compromissions d'aujourd'hui aux grandes de demain

A la méditation des textes de ce dimanche, deux idées essentielles ont retenu mon attention.
1. Saint Paul qui nous recommande explicitement de prier pour nos chefs d'Etat dans sa lettre à Timothée : " J'insiste avant tout pour qu'on fasse des prières de demande, d'intercession et d'action de grace pour tous les hommes, pour les chefs d'Etat et pour ceux qui ont des responsabilités afin que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité en hommes religieux et sérieux." A ce propos, jeune africain, tu dois prier intensément, jeuner régulièrement pour ton pays et pour ceux qui les gouvernent aujourd'hui afin que l'Esprit du Seigneur les éclaire, leur inspire les bonnes décisions et enfin leur donne le sens du bien commun. Tu seras, par ces actes, plus utile à toi-meme et à ton pays qu'en participant à des manifestations où tu te fais abattre ou blesser gratuitement alors que ceux qui jouiront du pouvoir sont au chaud avec les leurs.
2. "Celui qui est digne de confiance dans une petite affaire est digne de confiance dans une grande" nous dit Jésus dans l'Evangile. Pour toi jeune africain, corrige dès aujourd'hui chez toi les tares que tu remarques chez les anciens : corruptions, détournements, népotisme, fraudes, débauches, irresponsabilité parentale... c'est dès aujourd'hui, à travers les petites responsabilités qui te sont confiées au lycée et à l'université que tu construiras le cadre ou le responsable intègre que tu seras demain. Ne l'oublie jamais : les petites compromissions d'aujourd'hui préparent les grandes de demain.

vendredi 17 septembre 2010

50 ans d'indépendance : 3 raisons en faveur d'une célébration

En cette année 2010, plusieurs pays africains célèbrent le cinquantième anniversaire de leur accession à l'indépendance. La polémique enfle. Pour certains, une célébration fastueuse n'est pas à l'ordre du jour vu l'état déliquescent de la plupart de ces pays. D'autres sont d'avis contraire. Pour notre part, trois raisons militent en faveur d'une célébration de l'événement : l'enseignement de l'histoire des peuples, les lueurs d'espoire ici et là et surtout la projection dans l'avenir moyennant une reprise intelligente du passé.
Il y a 50 ans, une vingtaine de pays africains ont accedé à la souveraineté nationale et internationale. Tout s'est pratiquement fait dans la précipitation et surtout en rangs dispersés. Comme d'habitude, l'exubérance était aussi au rendez-vous : drapeaux, hymnes, danses aux rythmes de la Rumba "Independance Tcha tcha" La suite, on la connait; avalanche de coups d'Etat, mutineries, haines fratricides, réveil des vieux démons des conflits ethniques, pillage des ressources économiques pour financer les luttes armées, installation des dictatures... Tout ceci a meublé les 50 ans que nous célébrons et continue d'avoir des répercussions sur le présent.
D'où le débat suscité au début de cette année 2010. Fallait-il "faire une célébration" de cette page de l'histoire des peuples africains? Ne serait-il pas mieux de faire des "heures de silence" à la mémoire de tous les africains emportés dans les flots de cette histoire tumultueuse qu'ils aient été victimes directes des conflits ou du sous-développement et de la misère?
Pour ma part, il convient de célébrer cet anniversaire. Pour la simple raison que l'histoire des peuples passe toujours par monts et vallées, par des hauts et des bas. L'Afrique pourrait-elle échapper à cette loi de l'histoire? Ensuite, il n'y pas que les ténèbres qui ont recouvert les 50 ans mème si elles sont épaisses. Il y a aussi des lueurs d'espoir par-ci et par-là. Enfin, c'est l'occasion de se projeter dans l'avenir moyennant une capitalisation des expériences du continent dans tous les domaines depuis 50ans. Que pouvons-nous tirer du parcours des pères de l'indépendance? Comment envisager l'avenir en entrant pleinement dans le présent? Autant de raisons qui pourraient sous-tendre la célébration de ce cinquantenaire des indépendances de certains pays africains.

samedi 11 septembre 2010

dimanche 12 septembre 2010: "Le vertige de la liberté"

L'évangile de ce dimanche nous est très familier en ce qu'il met en relief la miséricorde sans limite de Dieu qui court derrière le pécheur et qui, sans procès, le restaure dans sa dignité. Sans négliger cet aspect, nous voudrions axer notre méditation sur le personnage du jeune prodigue, pressé de prendre sa liberté vis-à-vis de tous et de s'éloigner de tous, surtout de la maison du père où la liberté a certainement un cadre. Le résultat est connu : la faillite sur tous les plans et la déchéance totale. Ce vertige de la liberté et de l'autonomie prend tout homme dans sa croissance humaine mais aussi spirituelle.

C'est aussi le lot des jeunes africains, qui veulent aujourd'hui s'affranchir du cadre familial, culturel et religieux en menant dans les villes une vie débridée privée de tout référence à Dieu et à la morale. Ce chemin conduit droit à l'impasse au gran dam des familles qui voient leur espoir partir en fumée dans leurs fils emportés prématurément par les maladies, ou ruinés par la drogue et la criminalité envisagées comme palliatif à une faillite sans appel. La liberté ne saurait devenir un absolu privé de limites.

A ceux qui sont en conflits avec leurs parents, nous proposons la démarche de l'enfant prodigue. Qu'ils essaient de se réconcilier avec ces derniers. En contexte africain, la prière et la bénédiction des parents ne sont jamais de trop à la réussite de leur progéniture. Que ceux qui se sont éloignés de Dieu et de son Eglise pour mener une vie à leur guise imitent le courage et l'humilité de l'enfant prodigue en revenant de tout coeur à Dieu, par un changement radical de vie et une conversion sincère à Jésus-Christ. Implorons l'intercession de saint Augustin qui a connu les misères de l'éloignement mais surtout le bonheur du retour à Dieu. Avec lui disons : " Tu nous as faits pour toi Seigneur et notre coeur est sans repos tant qu'il ne demeure en Toi."

vendredi 10 septembre 2010

Jeunesse africaine ou jeunesses africaines ?




Dès que l'on parle de l'Afrique, la question du choix pour l'unité ou la pluralité se pose. Faudrait-il, par exemple, parler de la philosophie africaine ou des philosophies africaines, de la jeunesse ou des jeunesses africaines? C'est, pour nous, un vieux débat sur lequel il ne faut plus perdre beaucoup de temps. L'Afrique est une mais aussi plurielle dans la mesure où les réalités sociologiques, économiques et politiques varient d'un coin à l'autre du continent. Ainsi on pourrait dire qu'il y a une Afrique des guerres avec toutes leurs conséquences directes et indirectes mais aussi une Afrique de la paix et plus ou moins engagée sur la voie du développement et de la démocratie.
Du coup, notre cible " la jeunesse africaine " prend fait et cause pour tous les jeunes africains quel que soit leur contexte. Nous ne nions pas l'impact des conditions sur eux mais nous voudrions reconnaître l'impératif qui s'impose à chacun d'eux : entrer véritablement dans l'histoire pour y jouer sa partition. En d'autres termes, ne plus laisser d'autres faire l'histoire et parfois notre histoire à notre place.

En tant que chrétien et prêtre catholique, notre reprise en profondeur de la réalité et notre projection sur l'avenir auront pour arrière-fond l'enseignement de l'Eglise catholique tant il est vrai que "l'âme africaine" quoique l'on dise, est encore profondement religieuse et que l'on part toujours de quelque part. Pour ce faire, nous marquerons toujours une pause le dimanche autour de la liturgie de la parole.