dimanche 14 octobre 2012

LA VIE AVEC DIEU EST LA VRAIE RICHESSE... !


XXVIII DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
                                               (Sg 7,7-11 / He 4,12-13 / Mc 10,17-30)


1.   La Sagesse qui vient de Dieu !

L’histoire du roi Salomon en sa relation avec Dieu, nous met devant la question fondamentale du choix du sens de la vie et de ce qui est essentiel pour y vivre : la Sagesse de la Parole de Dieu. Les succès et la grandeur de ce roi, sont le fruit de sa simplicité, de son humilité et surtout de l’ouverture de son cœur et de toute sa vie à la sagesse divine. «C’est elle que j'ai chérie et recherchée dès ma jeunesse…comprenant que je ne pourrais devenir possesseur de la Sagesse que si Dieu me la donnait, et c'était déjà de l'intelligence que de savoir de qui vient cette faveur je m'adressai au Seigneur et le priai… » (Sg 8,2.21). Tout l’or du monde n’est rien à coté d’Elle. Elle est la richesse du cœur et de l’intelligence qui seule peut nous faire conquérir tout ce dont on a besoin pour vivre ici-bas, plus qu’on peut l’espérer et pour la vie éternelle. La foi de Salomon montre avant tout que tout homme investi de quelque pouvoir humain ne peut s’illusionner d’une sagesse innée ou se prendre pour Dieu. Les voies de la simplicité ou de la vie humble de tous les jours dans la lumière de la Parole, révèlent combien Dieu ne nous comble pas à la manière du monde. Il ne sauve pas dans et par le triomphalisme et le pouvoir mais à travers les voies de la vie simple de tous les jours, puissance et richesse du Verbe qui est le Christ, Sagesse de Dieu en nos cœurs pour la vie éternelle.
2.   Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle?

L’ensemble des choses à faire (tel que l’indique le décalogue cité par Jésus) nous aident sûrement à comprendre et à entrer dans la Sagesse de cet Amour divin qui fait être en Dieu et conduit à la vie éternelle. A partir de l’expérience de Salomon on voit bien que le Règne de Dieu ne peut se réduire à un ensemble de choses à « faire » ou à « posséder ». Il consiste avant tout, à être en communion avec Lui, découvrant que les richesses et les pouvoirs en ce monde sont aussi obstacles à la vie juste et pure. L’homme de l’évangile observe bien la loi. En plus de tout ce qu’il fait, Jésus l’invite à se libérer de ses biens pour le suivre Lui, le Seigneur. C’est la nouveauté ou la Bonne nouvelle, qui n’est pas seulement un renoncement aux biens terrestres mais capacité à créer une nouvelle relation de communion avec Christ : vendre tout n’est qu’une étape, le suivre après s’être libéré de tout est l’étape finale et décisive. Malheureusement nos vues humaines sont telles que comme cet homme, nous restons là à considérer seulement et tristement ce que nous perdons et la nouveauté de vie avec Christ nous échappe. Ce sont ces choses-là, mauvaises habitudes, liens obscurs, attachement aux biens, préférences et autres choix contraires aux valeurs de l’évangile que nous chérissons comme nos richesses. Hélas, ils nous retiennent captifs du péché, de vie sans Christ.

3.   Parole qui libère… !

La Parole de Dieu libère de tous désirs impurs et rend la vie d’ici-bas limpide à la grâce de Dieu pour la vie éternelle. Quand Dieu donna l’opportunité au jeune roi Salomon, à l’occasion de son intronisation, de lui demander ce qu’il voulait, il demanda la lumière de la sagesse de Dieu pour discerner le bien et le mal. L’homme de l’évangile veut vivre sur terre de manière à ne jamais perdre la vie éternelle. Puissions-nous nous préoccuper comme lui de la vie qui vient et plus que lui, nous laisser illuminer comme Salomon. La nouveauté du Christ est déjà dans sa Parole provocatrice qui, en nous, féconde la vraie vie.

    P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO


 

 

DANS LA RICHESSE DE L'ESPRIT DU CHRIST... !


XXVI DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES

(Nb 11,25-29 / Jc 5,1-6 / Mc 9,38-43.45.47-48)

 

1.   L’Esprit de Dieu repose sur nous… !

Le don de l’Esprit en première lecture est la réponse de Dieu à la prière de Moïse, n’en pouvant plus de supporter les contestations du peuple et autres difficultés inhérentes à la marche au désert (Nb 11,10-15). L’effusion de l’Esprit Saint sur 70 anciens exprime la totalité du peuple vu comme peuple de Dieu nonobstant ses péchés et le don total que Dieu fait de Lui-même à l’homme en difficultés. C’est YHWH qui possède cet Esprit en abondance et qui le donne pour le bien et le bonheur d’Israël. L’effet du Ruah divin (Esprit de Dieu) définit ici par le terme « prophétiser » ne renvoie pas tout de suite au prophétisme classique sinon à la force agissante de l’Esprit divin dans le monde à travers la vie et le comportement des croyants surtout des disciples. Les anciens choisit par Moïse et plus tard aussi les disciples du Christ (symboles des croyants), sont témoins vivants de Dieu qui écoute nos supplications et pourvoie à nos besoins par le don de son Ruah (Esprit Saint). N’oublions pas  que YHWH a prélevé l’Esprit de la part qu’Il avait donnée à son serviteur Moïse. L’Esprit est don de Dieu qui invite au partage mutuel, don qui se communique, se transmet et se diffuse dans l’ordre de l’unique mission autour de Moïse. Ainsi, la grâce de Dieu se répand et fait des disciples collaborateurs à l’œuvre du salut dans le seul Saint Nom de Dieu et de son Christ.

2.   Dans le Saint Nom du Christ… !

L’Esprit souffle où Il veut. (Jn 3,8). L’exclusivisme du « nous et rien en dehors de nous » est une erreur, un péché contre l’Esprit divin. Il consiste à nous substituer à Christ. La réaction de Josué en première lecture et celle du disciple Jean dans l’évangile peuvent conduire à cette dérive exclusiviste et intégriste. A Jean, Jésus demande de ne pas empêcher celui qui prêche en son nom. L’Esprit Saint, Esprit de l’évangile, est don gratuit de Dieu. Quand le « nous ecclésial » devient trop fier de lui-même il risque d’exclure. Excluant, il perd le sauveur et le remplace par de petits seigneurs qui règnent sur les autres… Moïse a compris qu’il ne peut plus tout maîtriser et a aussi accepté que Eldad et Medad choisis par lui puissent à un moment donné de l’histoire se retrouver à prophétiser en dehors du campement au Nom du même Dieu… Jésus insiste sur son « nom » c’est-à-dire sa personne comme l’unique signe d’appartenance à Lui, comme centre vital de la communauté et sa raison d’être et d’exister. La force d’action du chrétien provient de ce nom qui illumine et donne la vraie vie, celle de Dieu. Il est bien profitable pour nous de mourir à toutes les illusions qu’attirent nos mains, nos pieds et nos yeux pour vivre seulement en Christ le seul Bien de l’homme.

3.   Nos richesses sont pourries !
Les mains, les pieds et les yeux peuvent bien être obstacles à la connaissance du Christ pour répondre à l’appel du salut. Derrière ses images se cache l’attrait ou l’attachement aux biens matériels qui aveuglent et nous empêchent de voir Christ comme révélation de la justice divine. Le discours de Jacques n’est pas contre les riches mais contre le mauvais usage des richesses, biens de la terre destinés à tous. Ce qui est pour tous doit être compris comme ce qui est divin et révélé en Christ. Les disciples, purifiés et dépouillés d’eux-mêmes deviendront riches de Lui pour mieux de sacrifier pour le monde.

 
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO

 

LA GRANDEUR DANS L'ABAISSEMENT ...!


XXV DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES

(Sg 2,12.17-20 / Jc 3,16-4,3 / Mc 9,30-37)

 


L’aspiration à être grand ou premier n’est pas mauvais en soi. Elle fait partie, pourrait-on dire, du bien vital qui structure chaque personnalité et l’ouvre aux autres. C’est quand elle cesse d’être illuminée par la Parole de Dieu que l’homme devient un possédé de volonté de puissance prêt à écraser les autres et par surcroit Dieu Lui-même.


1.           La fidélité à la lumière de la croix… !


Celui ou celle qui choisit de vivre à la lumière de la vérité de la Parole de Dieu est objet de persécutions. Sa vie gêne, interroge et convainc de péché et de mensonge qui veut demeurer dans l’impiété et les ténèbres du monde. L’expérience de la vie de cette forte colonie de juifs vivant en ce moment (I s. av J.C) sur le delta du Nil en Alexandrie d’Egypte en dit long. Très tôt, au sein de cette société les courants contraires à la croyance juive et à ses traditions se révélaient de nouvelles formes ou normes de vie entrant en conflit avec la Parole de Dieu et mettant en difficulté, le juif pieux soucieux de vivre sa foi. Tous motifs sont bons pour l’accuser. Il vit sans le savoir sa passion, souffrance pour Dieu. En cette passion vécue dans la foi, Dieu se fait présent et agissant. Il n’abandonne jamais ceux qui vont au bout de leur foi. L’expérience de Jérémie, des prophètes et des chrétiens persécutés pour leur foi est preuve que la vraie sagesse est dans la fidélité et le don de soi-même pour les autres, c’est-à-dire du choix de la croix. Qui veut être son disciple doit prendre sa croix et se mettre à sa suite.
 

2.           Qui est le plus grand ?


Le choix de la croix est choix de Dieu et de son Fils comme notre seul et unique sauveur. Si ce choix est fait dans la vérité, il devient chemin de libération. La croix est d’abord cela. Elle libère de l’égoïsme et toutes complications qui nous retiennent captifs du péché et empêche de s’ouvrir et se donner aux autres. La peur ou l’incompréhension et même  le mutisme des disciples devant l’annonce de sa mort est sans doute la peur de tout humain devant la souffrance et le subterfuge d’esquiver le problème du mal et tous autres problèmes réels préférant parler d’autres choses, une autre logique, celle du pouvoir. Le refus d’affronter avec Christ les problèmes et difficultés nous fait faire d’autres choix mondains qui finissent par nous ensorceler et nous posséder. Ici, l’homme devient un possédé, possédé de volonté de puissance. Christ propose à ce sujet la figure du serviteur souffrant à travers l’innocence de l’enfant. L’enfant se sait incapable de se défendre et s’abandonne totalement à sa mère, les yeux toujours ouvert aux merveilles de toute nouveauté. Ainsi, au disciple du Christ sont indiqués, le don et l’abandon de soi comme vraies mesures de toute vraie grandeur.


3.           Comme un enfant… !


Dans l’humilité et l’humble condition de l’enfant, L’abaissement ou même la passion de l’homme devient chemin de salut et exercice de grandeur à la lumière de l’abaissement du Christ. Cet abandon sans calcul, sans hypocrisie et intérêts fait du disciple un enfant digne du Règne de Dieu. La logique du monde ne peut être logique de Dieu. La sagesse du monde est celle de la course aux honneurs, celle de Dieu est
celle de la croix.

 
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO