La nave Costa Crociere naufragata, 14 gennaio 2012
(ANSA/MAURIZIO DEGL ‘INNOCENTI)
(ANSA/MAURIZIO DEGL ‘INNOCENTI)
Vendredi
13 janvier 2012, alors que l’ombre de la dégradation des notes de 9 pays
européens dont la France couvrait le monde des marchés, une autre tragédie
commençait sur les côtes de l’île Giglio en Italie : le naufrage - qui rappelle celui de Titanic un siècle plus tôt - du navire de croisière Costa Concordia avec à son
bord 3000 passagers et près de 1000 membres d’équipage. Il s’agit d’une petite
ville flottante, un paradis terrestre sur la mer. Le décor et le luxe à
l’intérieur contrastent nettement avec la grisaille qui caractérise la vie
normale d’une façon générale. Seulement que pour ce vendredi, la nuit des rêves
ne tarda pas à devenir celle des cauchemars. Seraient mis en cause pour le moment, selon la
presse, en attendant les conclusions de la justice, la décision du commandant de bord à naviguer
trop près de l’île[1] pour,
semblerait-il, faire contempler la beauté de l’île aux touristes, contenter un
membre d’équipage provenant de l’île, faire admirer le navire aux habitants de l’île,
saluer un certain vétéran de la marine italienne vivant sur l’île et qui a déjà
déclaré être absent au moment des faits, le manque d’alerte et d’appels au
secours, son retrait hors du navire avant le dernier passager …Les prochains
jours nous situeront davantage sur les vraies raisons. Mais ce qui est certain, c’est que la parade a
tourné au vinaigre ; le navire a heurté un récif, s’est brisé, a pris de l’eau et a commencé à s’enfoncer. Les survivants ont
raconté leur cauchemar.
Après la douleur pour les morts, les
disparus, les blessés et la perte de ce joyaux avec tous les problèmes
économiques collatéraux, l’opinion a été choquée par les premiers témoignages sur le comportement hallucinant
du commandant Francesco S. Est alors paru un mot dans la
presse italienne comme française, celui
de « légèreté » (leggerezza) qui nous a fait beaucoup réfléchir. A
notre avis, c’est l’un des drames de l’homme contemporain, et pour cause.
Une
observation de ce dernier dans son agir et même dans son être révèle souvent un
touche-à-tout, vivant dans un univers d’appareils qui le sollicitent sans cesse,
ne lui laissant aucun répit pour un quelconque approfondissement ou
intériorisation. C’est aussi le type d’homme rebelle aux normes, voulant
toujours faire comme bon lui semble, en quête perpétuelle de plaisirs, de sensations, privé des ressources de la
religion et, du coup, avec des ressorts internes fragiles. Il devient un homme
léger et ne peut que produire des « légèretés » aux conséquences
imprévisibles sinon dramatiques. Il semble alors que nous nous éloignons du
temps d’un autre type d’homme, capable d’intériorité d’où il puisait les
énergies qui le rendaient capables d’actes héroïques qui remplissent les
annales de l’histoire. Un retour aux valeurs éthiques et religieuses, à une
éducation non laxiste et conséquente, est indispensable pour bâtir une civilisation
d’hommes et de femmes dotés d’une
épaisseur humaine admirable qui soient capables d’écrire en lettres d’or et de noblesse,
par leur agir et leur être, l’histoire
de notre temps.
P. Eric Oloudé OKPEITCHA.
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