DEUXIÈME DIMANCHE DE CARÊME (B)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES
TEXTES
(Gn
22,1-2.9a.10-13.15-18
/ Rm 8,31b-34 / Mc
9,2-10)
Dieu ne nous rétribue pas selon notre logique marchande
du « donner pour recevoir »
(do ut des). La mesure de son amour
est la gratuité et le don total de Lui-même jusqu’à la mort de la croix.
Le texte de Genèse 22 qui raconte le sacrifice d’Isaac
surprend par le ton familier du dialogue. Dieu s’adresse à Abraham son ami avec
qui Il a une relation intime faite de confiance, de foi. Quand Dieu met à
l’épreuve, c’est qu’il accorde sa pleine confiance à l’ami dans la
reconnaissance de sa dignité et le respect de sa liberté. A son tour, Abraham
honore cette confiance à sa juste valeur : plus par l’écoute que par
l’offrande de ce qu’il a à offrir, Isaac son fils unique par qui se réalisera
la promesse faite par YHWH. Le sacrifice qui plaît à Dieu, est le cœur qui se
tourne vers Lui et le choisit comme Seigneur de sa vie lui offrant ce qui est
cher. Qu’avons-nous de plus cher à offrir ? Oser sacrifier Isaac, c’est
démontrer l’abandon de soi à Dieu et à son amour. Cet amour fait surgir le
bélier comme merci, grâces et bénédictions dont Il nous comble bien au-delà de
nos mérites et de nos sacrifices... En cela, le carême ne doit pas être
exclusivement centré sur nos efforts, nos pratiques, nos résolutions mais sur
notre capacité à nous abandonner à Dieu, c’est-à-dire, nous convertir à l’Amour
qui sans cesse s’engage pour notre salut. Dans nos sacrifices, nos douleurs ou nos
souffrances ou tout ce que nous avons d’humain, Dieu y déploie toujours la
créativité de cet Amour pour notre bien.
2. En
Christ nous sommes transfigurés !
Jésus a voulu, par anticipation, nous montrer toute la splendeur
et la beauté de cette « créativité de Dieu » dans l’expérience de la
transfiguration où nous sommes appelés à convertir nos regards trop humains sur
Dieu. Nous pourrons ainsi découvrir en notre vie l’expérience quotidienne de la
prévenante présence de Dieu. Chaque détail de cette réalité de tous les jours
tend vers cette gloire divine et l’en fait transparaître. Le mont Moriah (Moriah = vision de Dieu) est ainsi une
belle préfiguration du mont Thabor, car Dieu s’y révèle Dieu qui parle pour
être écouté, Celui dont l’écoute de la Parole donne consistance et valeur à
notre vie et l’arrache à toutes ces tristes illusions pour la mettre en
mouvement vers la belle vie à venir. La
plénitude de l’homme se trouve dans la plénitude de Dieu qui en Jésus, s’offre
jusqu’à la mort sur la croix pour notre résurrection. L’expérience de cette
résurrection et de cette éternité à-venir que les 3 disciples ont contemplée,
n’est pas et ne sera pas de l’ordre terrestre. Pierre, Jacques et Jean ont
surtout pris conscience que Christ est Fils de Dieu et Dieu Lui-même en qui
s’accomplit le passé de notre salut révélé en Abraham, Moise, Elie dans le
présent apostolique. C’est sur Lui Fils Bien-aimé que se fonde l’écoute qui
transfigure notre vie comme amour retrouvé.
3. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
Le signe de cet amour est que Dieu, alors qu’Il le peut,
n’a pas miraculeusement préservé son Fils de la méchanceté des hommes. Dieu
obéit à l’homme. Il a foi en l’homme même quand Il subit de ce dernier, la
trahison. Dans la filiation de son Fils il fait de nous fils et filles de Dieu
notre Père et fonde en Christ notre amour filial d’écoute. Osons le courage de
laisser entre ces mains, tout notre orgueil et nos désirs mauvais. Dieu est
pour nous. Personne ne peut être contre nous.
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