dimanche 27 mai 2012

BONNE FETE DE PENTECOTE


Amis lecteurs et lectrices,
Au soir de cette splendide journée, je viens vous souhaiter une bonne fête de Pentecôte en vous suggérant cette prière du cardinal Verdier :  

O Esprit Saint
Amour du Père et du Fils,
Inspirez-moi toujours

Ce que je dois penser, Ce que je dois dire,
Comment je dois le dire,
Ce que je dois écrire,
Comment je dois agir,
Ce que je dois faire
Pour procurer votre gloire,
Le bien des âmes,
Et ma propre sanctification.
O Jésus toute ma confiance
Est en vous.

Puisse l’Esprit  guider nos pensées, nos paroles et nos actions tous les jours de notre vie. Amen

                                          Père Eric Oloudé OKPEITCHA

L'ESPRIT DU CHRIST VIT EN NOUS...!

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Ac 2, 1-11 / Ga 5, 16-25 / Jn 15,26-27 ; 16,12-15)
Le don de l’Esprit à Pentecôte porte le cheminement pascal à son terme et nous fait comprendre que Dieu n’est pas seulement resté Dieu-avec-nous (Noël), Dieu-pour-nous (Pâques). Il est Dieu-en-nous, le maître intérieur qui nous guide à la vérité entière.



1.   L’Esprit fait vivre dans l’harmonie divine !

Traditionnellement, la Pentecôte est une fête de grande affluence de la diaspora juive et tous autres sympathisants du judaïsme à Jérusalem pour la célébration du don de la loi au Sinaï et du renouvellement de leur profession de foi à l’Alliance. Luc se sert de ces éléments pour décrire la nouveauté divine du don de l’Esprit Saint, Esprit que Christ promit à ses apôtres, à ses disciples. C’est Lui qui assistera l’humanité et chaque homme en particulier, à reconstruire l’unité de notre être-homme et fils de Dieu que détruit le péché. Plus qu’une simple fête traditionnelle, Pentecôte est don de la grâce de la puissance de l’Esprit qui libère les uns et les autres de tout obstacle de culture et d’habitude pour rayonner l’Amour de Dieu qui rend libre et fait vivre nos diversités dans l’harmonie. L’effusion de l’Esprit est un mouvement de proximité de Dieu qui revient vers l’homme et en lui, pour lui indiquer le chemin de la vérité et de la vraie vie qui ne s’édifie pas sans l’humilité d’accueil et d’écoute de l’amour dans le cœur de qui est différent de moi et donc pas sans Dieu. Vouloir entendre ce que nous voulons que les autres nous disent est la tentation de rebâtir Babel (Gn 11,1-9) symbole de l’auto destruction de l’homme à l’autel de ses désirs de puissance politico-économique, scientifique et technologique…, pour exclure Dieu de son horizon de vie et d’être. Il se condamne à un désert d’écoute et à la peur des autres. Il ne peut rien entendre et comprendre d’eux.



2.   L’action intérieure de l’Esprit Saint !

Avant, Christ était avec ses disciples. Maintenant Il vit en eux et les conduit à la vraie vie et à la vérité toute entière. Dieu révélé en son Christ n’est pas un Dieu absent. Christ n’appartient pas au monde des morts. Son Esprit, prolonge et rend visible la puissance de sa présence et de son action dans le monde. Il est désigné, « Esprit de Vérité » c’est-à-dire Celui qui interprète pour nous la Parole de Dieu et la fait pénétrer dans le cœur débusquant ainsi l’esprit du mal du mensonge à l’œuvre dans le monde pour le consumer au feu de l’Amour. Il ne dira pas autre vérité que celle que Christ a révélée mais donnera la forte impulsion et le dynamisme de vivre en Christ et de comprendre tous les non-dits du mystère de sa personne, mystère de sa passion, mort et résurrection qui nous régénère à vie nouvelle et nous rend capable de Dieu (capax Dei) c’est-à-dire de comprendre que la grandeur de l’homme réside dans la qualité de relation de communion qu’il cultive avec Dieu, relation qui l’humanise sans cesse et le divinise.

3.   Vivre une culture de Pentecôte !

Le Saint Esprit n’a pas seulement ce rôle herméneutique du mystère du Christ et de sa Parole. Il est défenseur, consolateur et maître intérieur qui guide au milieu des tempêtes du monde. A son école notre vie devient de jour en jour capable du Bien, du Beau et du Vrai contrastant avec les œuvres de la chair. La culture de Pentecôte consistera en cette capacité à se laisser intérieurement modeler par l’Esprit pour résister au mal. Les « œuvres de la chair » sont au pluriel, pour mettre l’accent sur le désordre et la dispersion qu’elles provoquent dans l’être contrairement au « fruit de l’Esprit » exprimé au singulier pour identifier l’harmonie et l’unité des multiples dons du même Esprit en celui qui se rend disponible à son action, qui se laisse conduire par Lui. Viens Esprit Saint en nos cœurs !

           P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO


samedi 19 mai 2012

DEVENIR TEMOIN DE LA RESURRECTION...!


VII DIMANCHE DE PÂQUES

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
                                     (Ac 1, 15-17.20-26 / I Jn 4, 11-16 / Jn 17,6a.11b-19)

Tout problème ou difficulté auquel se trouve confrontée les apôtres, est affrontée à la lumière de la foi en Christ, dans la puissance de sa résurrection qui donne forme et consistance à la communauté ecclésiale naissante. Être et devenir témoin du Ressuscité passe par la foi et l’union à Lui dans la communauté. 

 1.      Fidélité à vivre en communauté !

L’élection de Mathias, prenant la place désertée par Judas Iscariote révèle  en un premier temps la place et le rôle décisionnel de Pierre dans collégialité avec les autres mais surtout le souci d’équilibrer les ressources humaines nécessaires en vue de l’organisation de la mission. L’Esprit Saint est l’unique guide de la communauté chrétienne dans sa mission universelle ici définie comme «témoignage de la résurrection du Christ ». Mathias prend la place de Judas  et le nombre 12 est rétablit non pas seulement dans une logique de respect de la tradition mais pour clairement manifester l’urgence et l’importance de la mission des disciples dans le monde. Dieu en est l’origine et le contenu. Pour y prendre part, il faut montrer la fidélité à Christ en communauté des apôtres et manifester ainsi une union intime à sa vie de laquelle germent et fleurissent l’amour et la vérité. L’enjeu est grave et Jésus Lui même le note expressément dans sa prière.

2.     Fidélité au Christ dans l’unité et la vérité !
La fidélité à Lui nécessite une union ou communion toute particulière, c’est-à-dire la consécration de la part de Dieu. Consacrer, c’est « mettre à part » pour devenir totalement « propriété de Dieu », vivre et mouvoir seulement et uniquement pour Dieu. L’action de consécration des disciples est une action divine, une action élective singulièrement transformante dans laquelle le sujet consacré collabore pleinement se laissant conduire par l’Esprit divin dans la puissance de sa Parole de vérité. En définitive, Dieu et l’homme se rencontrent. La liberté de ce dernier n’est pas niée mais exaltée dans la foi pour être fécondité de bonheur, engagement pour Dieu contre la mal dans le monde en vue du salut. Bien que vivant dans le monde, les chrétiens sont des « séparés » du monde, propriété de Dieu, ceux qui au milieu des autres hommes deviennent reflet de la fidélité de Dieu pour l’humanité et travaillent à la germination de son Règne, avènement de l’amour et de la vérité dans le monde : « la vérité est le bain qui les purifie, la vérité est vêtement et l’onction dont ils ont besoin.» (Benoît XVI) La fidélité à cette vérité dans la communauté ne relève pas d’une simple appartenance à un groupe social. Elle n’est pas non plus un conglomérat de personnes bien intentionnées ou une superposition des sentiments. Elle est foi, constante et persévérante adhésion à la vie de Celui qui s’est constitué la communauté et lui donne vie. L’unité des chrétiens ou des disciples naît donc avant tout de leur profonde unité avec Dieu en qui Père, Fils et Saint Esprit sont un. Elle est communion et participation à l’être même du Ressuscité, une intimité qui fait vivre dans la sphère de Dieu pour en rayonner et contraster toute tendance périlleuse du monde à la désintégration. La consécration des disciples dans l’unité et la vérité devient engagement et mission : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi Je vous envoie » (Jn 20,21).

3.     Fidélité à l’Esprit d’Amour !

Jésus est bien conscient du danger du monde à la division et au mal. Il entreprend de prier pour ses disciples et de les mettre dans la force et la dynamique de sa Résurrection. Par sa prière, Il réaffirme que seul, c’est-à-dire sans Dieu qui est Amour, l’homme ne peut rien comme Jean le souligne en sa lettre : « quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu » (1 Jn 4,8). La vraie icône de cet amour est Jésus qui donne l’Esprit qui répand l’amour en nos cœurs (Rm 5,5) pour que nous en devenions source et fécondité sur terre.
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO

samedi 12 mai 2012

" Demeurez en mon amour...!"


VI DIMANCHE DE PÂQUES

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
                                      (Ac 10, 25-26.34-35.44-48 / I Jn 4, 7-10 / Jn 15,9-17)

L’irruption de Dieu en notre vie est un Evangile, une très belle et bonne nouvelle parce qu’elle fait notre joie et le bonheur. Ce désir de félicité est d’ailleurs l’aspiration profonde de tout homme et la preuve que l’Amour de Dieu est versé en nos cœurs. Demeurer en cet Amour, c’est laisser Dieu habiter le monde et l’orienter et assouvir sa faim d’Amour.
1.   L’Esprit d’Amour souffle en nos cœurs… !

L’Esprit ouvre la première communauté chrétienne et la mission des apôtres aux dimensions de l’universel. L’amour divin est pas une dynamique et puissant par la Parole. Pierre ne peut pas s’imaginer qu’un jour il se trouverait dans la maison d’un païen, pire d’un serviteur de l’occupant romain. Et voici Dieu qui l’y envoie… Dieu est Dieu de tous. L’exemple de la conversion, du baptême de ce centurion et de toute sa maisonnée marque un tournant significatif dans la compréhension du Dieu d’Amour, Dieu de Jésus-Christ qui opère au-delà des frontières institutionnelles de l’Église. Il appelle qui Il veut et comme Il veut. Il souffle son Esprit et régénère tout et tous. Pierre, le premier, a compris que l’Église doit, se laisser transformer par l’Esprit qui rénove la terre dans l’amour, se laisser guider dans l’Esprit qui détruit dans les cœurs tout orgueil de l’exclusivisme et de l’individualisme, se laisser conduire dans l’Esprit Saint qui défend l’homme d’hier et d’aujourd’hui contre toute « culture de mort », toute « structure de péché ». Elle doit être un instrument dans les mains de Dieu et «…ne peut pas s’attribuer les dimensions du Royaume de Dieu.» (H. Urs von Balthazar). Les païens tout comme les juifs sont appelés à la lumière de la foi en Christ, Frère universel de tous les hommes dans l’Amour qui sauve.

2.   Aimez-vous les uns les autres… !
Celles et ceux qui accueillent l’Esprit d’Amour et se laissent guider par Lui, en resplendissent. Dans la personne du Christ et en communion avec l’Esprit, ils en deviennent participants.  « Comme le Père m’a aimé, Moi aussi Je vous ai aimés » (Jn 15,9). La déclaration de Jésus fait voir le nouvel horizon vers lequel la vie humaine est portée et la beauté, non seulement du point de vue esthétique mais de la valeur dont nos vies se revêtent si elles reconnaissent ce caractère central de l’Amour. L’amour dont parle Jean n’est pas seulement réductible à celui d’une simple amitié ou d’un simple vouloir du bien à quelqu’un (philia) ou d’une simple attraction entre femme et un homme (eros). Il emploie le verbe agapein à l’aoriste (aoriste = temps qui décrit un événement passé sans datation et non limité dans la succession du temps). L’évangéliste parle ainsi d’un amour plus fort de Dieu. Dieu en son Fils Jésus, ne nous aime pas d’un amour au passé, mais d’un amour vivant, puissant, sans faute et éternel. Unique est cet amour. Il est Dieu lui-même en sa personne. C’est en cet amour que nous sommes créés. Le désir permanent du Bien ou de la félicité en nous ne vient-il pas en réalité de là ? Oui, tout comme aussi l’amour que nous avons les uns pour les autres en est l’irradiation. L’Amour de Dieu nous met en communion avec les autres. Il n’y a pas d’amour de Dieu sans celui du prochain. Le prochain, est un chemin pour arriver à la connaissance de Dieu. Christ s’est offert pour tout homme et cet amour oblatif rend visible et concret l’amour auquel nous sommes appelés les uns pour les autres. (1Jn 4,20). Cependant, sans l’écoute et l’observance de la Parole de Dieu, l’amour risque d’être vidé de toute sa substance et devenir sentiments, étincelle d’émotions ou au pire, risque d’être seulement philia ou eros sans l’agapè. Seule la foi nous porte continuellement à vivre l’unité vraie de l’Amour en toutes ses dimensions comme Christ en a donné l’exemple.


3.   Christ, modèle de notre amour… !
La vie de chrétienne n’est pas une mission de propagande d’une idéologie. Elle consiste simplement à se ressourcer en Dieu-Amour pour répandre autour de soi et dans le monde cet Amour. L’insistance du Christ « demeurez en mon amour » signifie pour nous que sans Lui, sans sa Parole, l’amour s’affadit en nos cœurs et y prendront place, tous sentiments d’intérêts égoïstes et toutes autres servitudes.
       
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO