dimanche 28 novembre 2010

Jeunesse africaine, lève-toi !: 28 novembre 2010. Premier dimanche de l'Avent Année A

Jeunesse africaine, lève-toi !: 28 novembre 2010. Premier dimanche de l'Avent Année A

28 novembre 2010. Premier dimanche de l'Avent Année A

Restons éveillés

Les catastrophes provoquées et toutes autres catastrophes naturelles de ces dernières années, ont tristement rendu célèbres diverses hypothèses fantaisistes et théories banales d’aventuristes militants qui, créent la psychose et font croire que bientôt sera la fin. L’une des dernières en vogue –jusqu’à une date récente– sur le site web prétend que le 21 décembre 2012 sera la fin du monde. Les lectures de ce dimanche qui, ouvrent notre préparation à Noël et inaugurent le début d’un nouvel an, une nouvelle année liturgique, ne parlent pas textuellement en termes de fin de notre monde sinon de : « il arrivera dans la suite des temps que…» (Is 2,2), «le salut est maintenant plus près de nous…» (Rm 13,11), « l’avènement du Fils de l’homme » (Mt 24,37). Toutes expressions qui indiquent que le « jour du Seigneur » qui vient est ou sera « un Jour de Salut ».
Le Jour qui vient est un jour de salut…
L’évangile propose une analyse de l’accomplissement définitif de cet avènement à partir d’une figure de comparaison avec les jours de Noé. Au-delà de la possible et très controversée réalité historique du déluge, Jésus lui-même nous remet en face d’une telle image « apocalyptique » pour annoncer son retour. Le terme classique qu’emploient les Écritures est emprunté à l’usage d’alors où, l’arrivée d’un souverain dans une ville, la cérémonie de la manifestation d’une divinité ou l’entrée solennelle d’un empereur était accompagnée de réjouissances populaires assorties d’une évaluation ou d’un jugement. Cette visite officielle de caractère à la fois politique et religieux, était désignée sous le vocable parousie (Parousia = venue, avènement). Cet avènement glorieux et joyeux célèbre la présence de l’hôte et le jugement qu’il prononcera. Les écrivains sacrés ont dû récupérer cette idée. La venue ou la parousie du Fils de l’homme est sa présence, son être-présent à son peuple. Dieu en personne vient demeurer en nous, nous remplir de sa présence.
Au temps de Noé, le déluge engloutit tous. Seuls Noé et sa famille furent épargnés : ce fut une certaine « fin du monde ». Mais à la suite des temps, le Fils apparaîtra et tous, femmes et hommes, passeront devant Lui, chacun dans la vérité de ce qu’il a été et de ce qu’il est. Chacun de nous pourra le contempler. Il sera présent en chacun de nous. Nous verrons clair dans le présent avec toute notre histoire passée pour être couronné de la gloire de fidélité qui nous attend. Cette épiphanie (manifestation glorieuse) du Christ porte en elle le projet de plénitude de la réalisation de nos vies à condition qu’elles ne soient pas comme au temps Noé. En Christ Jésus manifesté, chacune de nos vies sera exaltée à la dignité de la gloire que Dieu « effuse » en notre humanité de baptisés. Toutes les questions récurrentes autour du « futur de l’humanité», «le sens de l’histoire » et «le destin de chaque personne» s’éclairent : la venue du Fils de l’homme à la fin des temps est donc sa volonté manifeste de salut. Correspondre à cette volonté de salut, nécessite notre vigilance.

Le temps de s’y préparer est un temps de vigilance
Comme aux temps de Noé, on mangeait, on buvait, on prenait femme et mari… les gens ne se doutèrent de rien jusqu'à l'arrivée du déluge, qui les engloutit tous (Mt 24,38-39). Ce sont des actes ordinaires de la vie de tous les jours, qui peuvent aussi nous absorber et nous plonger dans l’insouciance ; ce sont les préoccupations humaines de toutes sortes qui pourraient distraire de l’essentiel et empêcher de discerner les signes des temps. Si on n’y veille, elles plongent dans la « non-connaissance » de Dieu ; « or la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, Toi, le seul véritable Dieu, et celui que Tu as envoyé, Jésus-Christ» (Jn 17,3). Cette non-connaissance de Dieu est la racine de tous les malheurs, cause de l’infélicité humaine. Jésus met en garde contre ce manque d’attention par rapport à cette volonté de salut qui s’actualise dans sa parousie. Toute distraction sera fatale. L’ignorance du moment ne sera pas une excuse. Le temps donné pour s’y préparer est un temps de vigilance.
L’impératif « veillez », sonne en grec « grêgorêite » duquel provient le très répandu prénom Grégoire. Grégoire, c’est celui ou celle qui veille, qui s’efforce d’approfondir la connaissance de Dieu et réaliser la volonté de Dieu. Cet exercice spirituel de la vigilance met en relation avec le Christ et le rend présent en nous. La vigilance nous arrache à l’insouciance et nous fait accueillir la volonté divine. Plus nous serons vigilants, plus nous serons capables de maîtriser spirituellement les désordres de notre de notre vie et les purifier. Précisément au v. 42, l’évangéliste remplace le titre « Fils de l’homme » par « votre Seigneur ». Il interpelle ainsi toute la communauté des croyants, mais avant tout c’est une note affective d’exhortation à persévérer dans la foi. Le jugement divin qu’insinuent les vv. 40-42, ne traduisent certainement pas une sentence irrévocable de tribunal. Ils affirment indirectement plutôt, une force de libération du pouvoir du péché, force de purification de nos libertés pour nous trouver dignes de ce jour de salut qu’Isaïe nous décrit en première lecture. (...)
Sortons de nos sommeils
Dans la Parole de Dieu les croyants trouvent l’énergie nécessaire à la vigilance. Le discours de Paul aux chrétiens de Rome (Rm 13,11-14a) est en ce sens une orientation impérative à être conscients du temps présent où ils doivent vivre leur vigilance, leur conversion. Ce temps est un moment de grâce. L’apôtre le reconnaît : « c'est l'heure désormais de vous arracher au sommeil ; le salut est maintenant plus près de nous…». Notre temps désormais marqué par Jésus-Christ est un temps favorable (kairos = temps opportun, moment favorable. Il n’est pas le chronos= le temps qui s’écoule, la durée). Il n’en existe pas d’autre. Bien vivre le temps présent c’est se mettre en route vers la montagne du Seigneur qui est son Eglise pour le culte unique du Dieu unique. Laissons les œuvres de ténèbres, revêtons les armes de lumière, revêtons-nous du Christ (Rm 13,12ss) pour faire honneur à notre dignité d’homme et de chrétien. Posons la conquête du Règne de Dieu en stratégie d’intérêts et le jour qui vient ne sera pas jour de colère (dies irae) mais jour de gloire (dies gloriae).

Père Chelbin Alfred W. HONVO,
Bibliste

samedi 27 novembre 2010

Wikileaks : un monde sans secret


Après les milliers de documents top secret publiés sur la guerre en Irak et en Afghanistan, le responsable du désormais célèbre site Wikileaks s’apprêtent à mettre dans les prochains jours, sur internet, c’est-à-dire à la disposition de tout le monde, près de 3 millions d’autres documents sur les rapports et correspondances à Washington des diplomates américains dans divers pays du monde. Cette annonce a semé la panique au Pentagone et dans les milieux diplomatiques américains, quant aux inévitables réactions des pays concernés par les dites révélations. Si la partie américaine parle d’initiative irresponsable tendant à déstabiliser la sécurité globale, pour les responsables de Wikileaks, il s’agit plutôt de créer un monde nouveau et de réécrire l’histoire contemporaine.
Guerre de vision ou d’interprétation d’un acte ; mais en réalité, il s’agit de deux visions du monde et de la société qui s’affrontent par-delà la culture créée par les nouveaux médias, tant il est vrai que l’on parle aujourd’hui de l’ère de la communication. Autrefois, les sociétés vivaient et survivaient par-delà les drames collectifs ou personnels grâce à ce que Walter Lippman appelait dans son ouvrage L’opinione pubblica, le « monde invisible » construit et géré par les gouvernants et non accessible aux gouvernés qui avaient seulement droit à une portion de la réalité. Ceci répond au fonctionnement des sociétés antiques avec la réalité des « secrets de cour » qui pouvaient couvrir des crimes et qui étaient connus seulement d’une mince minorité.
On pourrait souligner l’attachement aux secrets dans les sociétés africaines : les secrets de l’initiation, que le jeune initié passant du monde des enfants à celui des adultes grâce justement au « secret » ne doit jamais révéler, le secret de la religion, tenu par les responsables et transmis de génération en génération seulement dans la haute sphère, le secret politique que seulement détenaient les dignitaires de la cour. Et c’est justement sur cette base que la société était construite et tenait. En d’autres termes, chacun avait droit aux connaissances dignes de son rang et ne s’offusquait pas que des hommes et des femmes d’un autre rang soient mieux renseignés que lui.
Le monde nouveau des responsables du wikileaks s’oppose justement au monde des secrets ou celui divisé en « visible » et « invisible » de Lippmann. Le nouveau monde est celui où tout le monde peut tout connaitre au sujet de tout. Cela jouit certainement d’un charme. Il y a quelques décennies, Sakineh en Iran, Asia Bibi au Pakistan et bien d’autres sauvés par la mobilisation internationale, auraient déjà fini leur vie dans l’horreur couverte du lourd manteau du silence parce que non sue. Au jour d’aujourd’hui, elles vivent et certainement les jours à venir, nous le souhaitons fortement, recouvriront la liberté. Les écoutes et interceptions téléphoniques, les recherches policières permettant de reconstruire le contenu des portables (sms, appels, réceptions) des années après, le piratage des mails d’une tierce lancés après sur le net, la possible publication de documents marqués confidentiels grâce aux progrès de l’informatique (ce que fera bientôt Wikileaks, nous lancent un signal fort, celui de la mort du monde avec secrets et de la naissance d’un monde sans secret, un monde où « tout le monde peut tout savoir à propos de tout ».( à suivre)

samedi 20 novembre 2010

Dimanche 21 Novembre. Solennité du Christ Roi de l'Univers



Arrache-toi au pouvoir des roitelets.

L’attribution du titre de « Roi » au Christ pourrait mal résonner quand l'on sait que l'histoire de l'humanité regorge de rois peu vertueux et sanguinaires qui disposaient de la vie de leurs sujets et érigeaient parfois leurs caprices en lois. Mais justement la mission du Christ consiste dans la rédemption, la restauration de la création défigurée par le péché. Ainsi, par sa vie et sa mort sur la croix, il a redonné à la réalité du pouvoir sa signification profonde : le service. C’est en ce sens que se comprend la solennité que nous célébrons ce dimanche, à savoir le Christ, le Roi-Serviteur qui prend soin de ses sujets et donne sa vie pour leur bonheur.

Jeune africain, choisis ce Roi, dont le joug est facile et le fardeau léger. Obéis à ce Roi qui ne te réduit pas en esclave mais te hisse sur le piédestal du prince et te comble du bonheur.
Arrache-toi au pouvoir des roitelets qui veulent t’asservir et t’avilir. Comme Ulysse, bouche tes oreilles à leurs sirènes mélodieuses. Ils ont noms : l’argent, le pouvoir (politique mais aussi magique), le sexe, le plaisir érigés en absolus. Ces roitelets te serrent dans leurs fers, ruinent ta vie et détruisent ton bonheur. Ils ne te laissent aucun répit et aucune marge de liberté. Ils te miroitent un semblant de bonheur, véritable mirage.
La fête de ce jour t’impose un choix radical. Mets-toi sous la bannière du Christ, le Roi-Serviteur et tu auras le vrai bonheur en cette vie et, dans l’au-delà, la vie éternelle.

Le passé nous poursuit, criant justice.


L’extradition cette semaine de la Thaïlande vers les USA de Viktor Bout, le prétendu « seigneur » des armes russe pourrait être analysée dans l’optique diplomatique et politique. Mais à l’intention des jeunes générations, nous voudrions insister sur l’aspect moral et existentiel qui invite à vivre le présent en n’oubliant qu’il est appelé à devenir un passé en lien étroit avec le futur dont l’on ne saurait avoir un total contrôle.
Du point de vue diplomatique, les répercussions négatives pourraient être envisagées dans les rapports Russie-USA malgré les apparences rassurantes de part et d’autre. L’affaire des espions russes vivant, depuis plusieurs années aux USA, avait été, en son temps, bien gérée par les deux Etats. Celle de Bout, par contre, s’annonce plus croustillante parce qu’ayant un volet judiciaire et pouvant mettre à nu un certain nombre de dossiers obscurs notamment la vente d’armes aux rebellions d’Afrique pendant plusieurs décennies. Nous le savons, le continent africain ne produit pas encore les armes. Et pourtant c’est en ce lieu, berceau de l’humanité, sanctuaire de la vie, que les armes crépitent le plus, faisant couler abandomment le sang et envoyant à la mort de paisibles populations qui ne demandaient que le pain et la paix. Si cela pouvait interpeller les futurs dirigeants du continent !
On pourrait aussi analyser cette extradition faite, sous fortes pressions sur la Thaïlande, à la lumière de la politique interne et internationale de l’administration OBAMA. Aux lendemains de la défaite aux élections de mi-mandat, il faut bien reprendre l’initiative pour reconquérir l’opinion. Le récent voyage en Asie avec les retombées en matière de contrats économiques et donc d’emplois, s’inscrivent dans cette ligne tant il est vrai qu’en politique comme ailleurs, la défaite est un tremplin pour le succès. Les actions d’éclat ne manquent pas de charme en ce sens.
Mais nous voudrions juste relever l’aspect moral et existentiel : le passé ne sera plus le cimetière de nos bêtises. Il nous rattrape, criant justice. Ces dernières années, les images poignantes des « seigneurs » de la barbarie menottés ou sur le ban des accusés dans un tribunal, nous invitent à plus de responsabilité dans l’aujourd’hui de nos actions. De toute évidence, aucun parmi ces « seigneurs » ne pouvait imaginer l’avènement d’un tel jour. Ils n’avaient eu conscience que du « présent » de leur pouvoir ôtant au temps, ces deux autres dimensions, le passé et l’avenir dont nous n’avons jamais l’entier contrôle. C’est donc un avertissement aux jeunes générations, témoins de ces retours de manivelle, pour une conscience plénière du temps, c’est-à-dire dans toutes ses dimensions : présent devant devenir passé mais toujours en relation intime avec le futur. En clair, le passé ne peut plus être le cimetière de nos bêtises. Il nous poursuit et nous rattrape toujours !

mercredi 17 novembre 2010

Points d'ancrage de la réflexion (1)

Nous avions longuement insisté sur la nécessité de la réflexion personnelle pour le jeune africain. Le modèle du « copier- coller » a fait son temps et prouvé ses limites. Il lui faut substituer celui de « l’inspiration intelligente. » S’inspirer des réalisations des autres pour se tracer un chemin personnel dans la vie. Ce qui, à notre avis, requiert l’intériorisation et la lecture. Mais quels points d’ancrage réflexifs proposons-nous à la jeunesse africaine ? La culture, l’histoire et la géopolitique actuelle. Nous traiterons d’abord de la culture africaine que nous modulerons en plusieurs harmoniques.
Le jeune africain se doit de connaitre sa culture. Cette dernière est essentielle pour tout homme en termes d’équilibre de vie et de pensée. La sagesse africaine dit que « le séjour dans l’eau ne transforme pas le tronc d’arbre en crocodile ». De la même manière, le séjour ou l’immersion dans un monde global ne transformera pas le jeune africain, en jeune « global. » Il est et restera africain ou rien du tout et donc, un danger pour les autres et une perte au rendez-vous de l’histoire. Rien de pire n’est à souhaiter à un peuple que la perte de son identité culturelle, à un certain tournant de son histoire. Le drame se voit sous d’autres cieux et fait peur.
Connaitre sa culture, c’est d’abord s’informer de façon objective et positive, disons phénoménologie, sur les traditions, les us et coutumes de son peuple dans leur signification profonde et non, dans les interprétations externes. C’est la phase de la récolte des informations. Pius vient un second moment où l’on soumet aux feux de la critique les éléments recueillis afin d’en retenir ce qui pourrait aider à avancer sur les chemins de la vie d’aujourd’hui. Il y a plus que la solidarité ou la joie de vivre comme richesses culturelles africaines. Le respect de l’homme et de la vie humaine, l’approche du monde qui n’est pas simplement matériel, le destin de l’homme qui s’ouvre sur l’au-delà - et donc ne se limite pas simplement à l’horizon terrestre - avec ses implications éthiques et religieuses. L’homme, un élément du monde, appelé à vivre en harmonie avec les autres éléments.
L’homme érigeant sa liberté en absolu et ses caprices en loi de conduite morale n’est pas proprement africain et peinera à trouver une place sous le soleil africain. De même, « je suis athée » est une affirmation non valide dans le contexte africain. Néanmoins, elle trouvera sa place moyennant un mimétisme idéologique ou philosophique de surface. On ne saurait, sans faire entorse à l’histoire récente, nier le fait que, pendant des années, plusieurs pays du continent africain ont adopté et pratiqué l’idéologie marxiste-léniniste athée. Mais la vérité de l’histoire exige de reconnaitre que cette dernière n’a pas pu vider les églises, les mosquées encore moins les couvents de la religion traditionnelle africaine.
L’on découvrira aussi l’autre face de la médaille, moins belle, la conception fataliste de la vie quotidienne, « les traits de la paume de la main ne peuvent s’effacer » pour dire que la vie de l’individu est déjà programmée de toute éternité et qu’il ne pourra que subir ou suivre le chemin, devant lui, tracé par le destin. De toute évidence, cette conception est proprement démissionnaire et anti-développement. On pourra aussi découvrir cette autre idée ancrée dans la mentalité collective, selon laquelle, « aucun autre arbre ne pousse sous le baobab ». Ce qui empêche honnêtement d’envisager un rapport intergénérationnel positif et non conflictuel. Les ainés normalement devraient servir d’échelles ou d’ascenseurs aux nouvelles générations. Mais rien tel. Du coup, l’on ne sait pas se retirer ou laisser la place à d’autres. A défaut d’être éternel, on se console de s’éterniser dans son fils… Nous reviendrons en approfondissement sur chacun de ces points.
En définitive, chaque jeune doit ouvrir les yeux sur sa culture et se l’approprier dans le double mouvement que nous avons indiqué. Il y découvrira des ressources immenses pour sa vie d’homme.

lundi 8 novembre 2010

A la découverte d'une image sacrée





Après bien des réticences aux premiers siècles qui s’expliquent par leur provenance juive, les chrétiens ont commencé par représenter la figure du Christ, des scènes de la Bible et de la vie des saints. Malgré les controverses nées au sein de l’Eglise des siècles plus tard à ce sujet, cette pratique dure jusqu’à nos jours.
L’image ci-dessous est l’œuvre d’un artiste contemporain. Sur un fond sombre, elle représente trois hommes. Au milieu, debout et entouré de lumière, le Christ glorieux. Assis de part et d’autre, deux disciples avec qui il échange. Le pain posé sur la table fait penser aux disciples d’Emmaüs désespérés par l’événement de la passion qui a signé l’échec cuisant du « leader charismatique » en qui ils avaient cru et de qui, ils étaient devenus des disciples. Le Christ, selon les Ecritures, les rejoint pendant qu’ils retournaient à Emmaüs leur village, enfermés dans leur désespoir, troublés par les récits des femmes de leur groupe qui sont allées au tombeau de bon matin. Il leur explique les Ecritures qui avaient déjà prévu tout ce qui lui est arrivé et accepte de rentrer chez l’un d’eux, car le jour baissait. Ce n’est qu’à la fraction du pain qu’ils reconnaitront qui avait fait route avec eux. Et c’est le sens du pain posé sur la table. En bas de l’image, nous avons deux anges, probablement ceux que les femmes ont vu au tombeau et qui leur ont porté la bonne nouvelle de la résurrection du Christ d’entre les morts.
La parole créatrice d’un monde nouveau
Cette image met en relief les gestes de la main que faisaient les personnages pour signifier qu’ils échangeaient, qu’ils parlaient entre eux. Ceci rappelle l’importance capitale de la communication en toutes circonstances et surtout dans les moments difficiles. Et ici, il s’agit de la parole, la parole créatrice de réalité nouvelle. En effet, la passion les avait plongés dans l’obscurité d’un monde où tout s’était écroulé devant eux : leur joie et leur espérance s’étaient envolées comme fumée au vent. C’est tout le sens du fond sombre de l’image. Mais, grâce à la parole échangée avec le Ressuscité, un monde nouveau a vu le jour en eux et autour d’eux. Ils entrent progressivement dans la lumière du Ressuscité qui darde ses rayons sur eux et les illumine. Ils entrent dans sa joie et dans sa paix que rien ne pourrait désormais altérer, la mort étant vaincue une fois pour toutes par la vie.
Et ce qu’a fait le Christ avec ces deux disciples qui rentraient à Emmaüs, l’Eglise l’actualise chaque jour et ce, jusqu’à la fin des temps. Elle le reprend en accordant une place de choix à la Parole de Dieu qui est écoutée et méditée au cours de chaque messe. Le Ressuscité, à travers l’Eglise, entre en dialogue avec les hommes et les femmes de tous les temps pour créer en eux et autour d’eux un monde nouveau où l’espérance triomphe du désespoir, où la lumière dissipe les ténèbres, où l’amour est vainqueur de la haine. Que serait beau le monde si tous les hommes prêtaient un peu d’attention, ouvraient leur cœur à la parole qui régénère, à la parole de vie, à la parole de Dieu ! Et que ne gagneraient les sociétés si les dialogues cessaient d’être des monologues absurdes à défaut d’être des dialogues de sourds !
Le pain rompu sur la table
On ne saurait passer sous silence la présence du pain rompu sur la table. C’est la fraction de ce pain qui a finalement permis aux disciples de reconnaitre le Christ ressuscité et d’entrer pleinement en communion avec lui. Et c’est là, tout le sens du repas eucharistique que l’Eglise célèbre tous les jours. En prenant part à ce repas, le chrétien reconnait le Christ qui chemine avec lui sur les chemins du monde tout comme avec les disciples d’Emmaüs. Il le reconnait et entre en communion avec lui, pour se laisser transformer en profondeur par lui. Et ce repas lui donne la force d’aller témoigner de la résurrection du Christ tout comme les deux disciples, qui après le repas, se sont levés pour retourner à Jérusalem.
Remarquons que sur cette image, le Christ est debout. La stature « debout » symbolise aussi le relèvement, la résurrection. Il s’est levé comme l’aube, après le coucher du soleil et les ténèbres qui ont envahi la terre en raison de sa mort. Prenant ce pain, le chrétien est aussi invité à se lever, à vivre en ressuscité et en messager, à partir sur les routes du monde pour annoncer la bonne nouvelle de la résurrection aux hommes troublés par les événements malheureux qui les assaillent et leur font perdre espoir. Il est appelé à aider tous les hommes qui ploient sous le poids des fardeaux à se mettre debout. C’est ce que symbolise les maisons qui se retrouvent au fond de l’image.
Le visage très jeune du Christ sur cette image traduit enfin son éternité en ce qu’il échappe désormais au vieillissement et aux changements qu’opère le temps en tout être mortel. Et, en cela, il est le frère et le contemporain des hommes de tous les temps.

A la découverte d'une image sacrée

Après bien des réticences aux premiers siècles qui s’expliquent par leur provenance juive, les chrétiens ont commencé par représenter la figure du Christ, des scènes de la Bible et de la vie des saints. Malgré les controverses nées au sein de l’Eglise des siècles plus tard à ce sujet, cette pratique dure jusqu’à nos jours.
L’image ci-dessous est l’œuvre d’un artiste contemporain. Sur un fond sombre, elle représente trois hommes. Au milieu, debout et entouré de lumière, le Christ glorieux. Assis de part et d’autre, deux disciples avec qui il échange. Le pain posé sur la table fait penser aux disciples d’Emmaüs désespérés par l’événement de la passion qui a signé l’échec cuisant du « leader charismatique » en qui ils avaient cru et de qui, ils étaient devenus des disciples. Le Christ, selon les Ecritures, les rejoint pendant qu’ils retournaient à Emmaüs leur village, enfermés dans leur désespoir, troublés par les récits des femmes de leur groupe qui sont allées au tombeau de bon matin. Il leur explique les Ecritures qui avaient déjà prévu tout ce qui lui est arrivé et accepte de rentrer chez l’un d’eux, car le jour baissait. Ce n’est qu’à la fraction du pain qu’ils reconnaitront qui avait fait route avec eux. Et c’est le sens du pain posé sur la table. En bas de l’image, nous avons deux anges, probablement ceux que les femmes ont vu au tombeau et qui leur ont porté la bonne nouvelle de la résurrection du Christ d’entre les morts.
La parole créatrice d’un monde nouveau
Cette image met en relief les gestes de la main que faisaient les personnages pour signifier qu’ils échangeaient, qu’ils parlaient entre eux. Ceci rappelle l’importance capitale de la communication en toutes circonstances et surtout dans les moments difficiles. Et ici, il s’agit de la parole, la parole créatrice de réalité nouvelle. En effet, la passion les avait plongés dans l’obscurité d’un monde où tout s’était écroulé devant eux : leur joie et leur espérance s’étaient envolées comme fumée au vent. C’est tout le sens du fond sombre de l’image. Mais, grâce à la parole échangée avec le Ressuscité, un monde nouveau a vu le jour en eux et autour d’eux. Ils entrent progressivement dans la lumière du Ressuscité qui darde ses rayons sur eux et les illumine. Ils entrent dans sa joie et dans sa paix que rien ne pourrait désormais altérer, la mort étant vaincue une fois pour toutes par la vie.
Et ce qu’a fait le Christ avec ces deux disciples qui rentraient à Emmaüs, l’Eglise l’actualise chaque jour et ce, jusqu’à la fin des temps. Elle le reprend en accordant une place de choix à la Parole de Dieu qui est écoutée et méditée au cours de chaque messe. Le Ressuscité, à travers l’Eglise, entre en dialogue avec les hommes et les femmes de tous les temps pour créer en eux et autour d’eux un monde nouveau où l’espérance triomphe du désespoir, où la lumière dissipe les ténèbres, où l’amour est vainqueur de la haine. Que serait beau le monde si tous les hommes prêtaient un peu d’attention, ouvraient leur cœur à la parole qui régénère, à la parole de vie, à la parole de Dieu ! Et que ne gagneraient les sociétés si les dialogues cessaient d’être des monologues absurdes à défaut d’être des dialogues de sourds !
Le pain rompu sur la table
On ne saurait passer sous silence la présence du pain rompu sur la table. C’est la fraction de ce pain qui a finalement permis aux disciples de reconnaitre le Christ ressuscité et d’entrer pleinement en communion avec lui. Et c’est là, tout le sens du repas eucharistique que l’Eglise célèbre tous les jours. En prenant part à ce repas, le chrétien reconnait le Christ qui chemine avec lui sur les chemins du monde tout comme avec les disciples d’Emmaüs. Il le reconnait et entre en communion avec lui, pour se laisser transformer en profondeur par lui. Et ce repas lui donne la force d’aller témoigner de la résurrection du Christ tout comme les deux disciples, qui après le repas, se sont levés pour retourner à Jérusalem.
Remarquons que sur cette image, le Christ est debout. La stature « debout » symbolise aussi le relèvement, la résurrection. Il s’est levé comme l’aube, après le coucher du soleil et les ténèbres qui ont envahi la terre en raison de sa mort. Prenant ce pain, le chrétien est aussi invité à se lever, à vivre en ressuscité et en messager, à partir sur les routes du monde pour annoncer la bonne nouvelle de la résurrection aux hommes troublés par les événements malheureux qui les assaillent et leur font perdre espoir. Il est appelé à aider tous les hommes qui ploient sous le poids des fardeaux à se mettre debout. C’est ce que symbolise les maisons qui se retrouvent au fond de l’image.
Le visage très jeune du Christ sur cette image traduit enfin son éternité en ce qu’il échappe désormais au vieillissement et aux changements qu’opère le temps en tout être mortel. Et, en cela, il est le frère et le contemporain des hommes de tous les temps.