dimanche 2 décembre 2012

RECULER POUR MIEUX SAUTER

Bien chers amis lecteurs et lectrices,
Je voudrais commencer par vous remercier pour le chemin fait ensemble à travers ce blog qui m'a servi de planche d'exercice tout au long de mes premières années en communications. Je suis au regret de suspendre l'expérience le temps de boucler lesdites études et de rebondir à travers un site avec plus de possibilités interactives au service de la jeunesse africaine.
Merci de votre aimable compréhension.
Dieu vous bénisse.
P. Eric Oloudé OKPEITCHA

dimanche 14 octobre 2012

LA VIE AVEC DIEU EST LA VRAIE RICHESSE... !


XXVIII DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
                                               (Sg 7,7-11 / He 4,12-13 / Mc 10,17-30)


1.   La Sagesse qui vient de Dieu !

L’histoire du roi Salomon en sa relation avec Dieu, nous met devant la question fondamentale du choix du sens de la vie et de ce qui est essentiel pour y vivre : la Sagesse de la Parole de Dieu. Les succès et la grandeur de ce roi, sont le fruit de sa simplicité, de son humilité et surtout de l’ouverture de son cœur et de toute sa vie à la sagesse divine. «C’est elle que j'ai chérie et recherchée dès ma jeunesse…comprenant que je ne pourrais devenir possesseur de la Sagesse que si Dieu me la donnait, et c'était déjà de l'intelligence que de savoir de qui vient cette faveur je m'adressai au Seigneur et le priai… » (Sg 8,2.21). Tout l’or du monde n’est rien à coté d’Elle. Elle est la richesse du cœur et de l’intelligence qui seule peut nous faire conquérir tout ce dont on a besoin pour vivre ici-bas, plus qu’on peut l’espérer et pour la vie éternelle. La foi de Salomon montre avant tout que tout homme investi de quelque pouvoir humain ne peut s’illusionner d’une sagesse innée ou se prendre pour Dieu. Les voies de la simplicité ou de la vie humble de tous les jours dans la lumière de la Parole, révèlent combien Dieu ne nous comble pas à la manière du monde. Il ne sauve pas dans et par le triomphalisme et le pouvoir mais à travers les voies de la vie simple de tous les jours, puissance et richesse du Verbe qui est le Christ, Sagesse de Dieu en nos cœurs pour la vie éternelle.
2.   Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle?

L’ensemble des choses à faire (tel que l’indique le décalogue cité par Jésus) nous aident sûrement à comprendre et à entrer dans la Sagesse de cet Amour divin qui fait être en Dieu et conduit à la vie éternelle. A partir de l’expérience de Salomon on voit bien que le Règne de Dieu ne peut se réduire à un ensemble de choses à « faire » ou à « posséder ». Il consiste avant tout, à être en communion avec Lui, découvrant que les richesses et les pouvoirs en ce monde sont aussi obstacles à la vie juste et pure. L’homme de l’évangile observe bien la loi. En plus de tout ce qu’il fait, Jésus l’invite à se libérer de ses biens pour le suivre Lui, le Seigneur. C’est la nouveauté ou la Bonne nouvelle, qui n’est pas seulement un renoncement aux biens terrestres mais capacité à créer une nouvelle relation de communion avec Christ : vendre tout n’est qu’une étape, le suivre après s’être libéré de tout est l’étape finale et décisive. Malheureusement nos vues humaines sont telles que comme cet homme, nous restons là à considérer seulement et tristement ce que nous perdons et la nouveauté de vie avec Christ nous échappe. Ce sont ces choses-là, mauvaises habitudes, liens obscurs, attachement aux biens, préférences et autres choix contraires aux valeurs de l’évangile que nous chérissons comme nos richesses. Hélas, ils nous retiennent captifs du péché, de vie sans Christ.

3.   Parole qui libère… !

La Parole de Dieu libère de tous désirs impurs et rend la vie d’ici-bas limpide à la grâce de Dieu pour la vie éternelle. Quand Dieu donna l’opportunité au jeune roi Salomon, à l’occasion de son intronisation, de lui demander ce qu’il voulait, il demanda la lumière de la sagesse de Dieu pour discerner le bien et le mal. L’homme de l’évangile veut vivre sur terre de manière à ne jamais perdre la vie éternelle. Puissions-nous nous préoccuper comme lui de la vie qui vient et plus que lui, nous laisser illuminer comme Salomon. La nouveauté du Christ est déjà dans sa Parole provocatrice qui, en nous, féconde la vraie vie.

    P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO


 

 

DANS LA RICHESSE DE L'ESPRIT DU CHRIST... !


XXVI DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES

(Nb 11,25-29 / Jc 5,1-6 / Mc 9,38-43.45.47-48)

 

1.   L’Esprit de Dieu repose sur nous… !

Le don de l’Esprit en première lecture est la réponse de Dieu à la prière de Moïse, n’en pouvant plus de supporter les contestations du peuple et autres difficultés inhérentes à la marche au désert (Nb 11,10-15). L’effusion de l’Esprit Saint sur 70 anciens exprime la totalité du peuple vu comme peuple de Dieu nonobstant ses péchés et le don total que Dieu fait de Lui-même à l’homme en difficultés. C’est YHWH qui possède cet Esprit en abondance et qui le donne pour le bien et le bonheur d’Israël. L’effet du Ruah divin (Esprit de Dieu) définit ici par le terme « prophétiser » ne renvoie pas tout de suite au prophétisme classique sinon à la force agissante de l’Esprit divin dans le monde à travers la vie et le comportement des croyants surtout des disciples. Les anciens choisit par Moïse et plus tard aussi les disciples du Christ (symboles des croyants), sont témoins vivants de Dieu qui écoute nos supplications et pourvoie à nos besoins par le don de son Ruah (Esprit Saint). N’oublions pas  que YHWH a prélevé l’Esprit de la part qu’Il avait donnée à son serviteur Moïse. L’Esprit est don de Dieu qui invite au partage mutuel, don qui se communique, se transmet et se diffuse dans l’ordre de l’unique mission autour de Moïse. Ainsi, la grâce de Dieu se répand et fait des disciples collaborateurs à l’œuvre du salut dans le seul Saint Nom de Dieu et de son Christ.

2.   Dans le Saint Nom du Christ… !

L’Esprit souffle où Il veut. (Jn 3,8). L’exclusivisme du « nous et rien en dehors de nous » est une erreur, un péché contre l’Esprit divin. Il consiste à nous substituer à Christ. La réaction de Josué en première lecture et celle du disciple Jean dans l’évangile peuvent conduire à cette dérive exclusiviste et intégriste. A Jean, Jésus demande de ne pas empêcher celui qui prêche en son nom. L’Esprit Saint, Esprit de l’évangile, est don gratuit de Dieu. Quand le « nous ecclésial » devient trop fier de lui-même il risque d’exclure. Excluant, il perd le sauveur et le remplace par de petits seigneurs qui règnent sur les autres… Moïse a compris qu’il ne peut plus tout maîtriser et a aussi accepté que Eldad et Medad choisis par lui puissent à un moment donné de l’histoire se retrouver à prophétiser en dehors du campement au Nom du même Dieu… Jésus insiste sur son « nom » c’est-à-dire sa personne comme l’unique signe d’appartenance à Lui, comme centre vital de la communauté et sa raison d’être et d’exister. La force d’action du chrétien provient de ce nom qui illumine et donne la vraie vie, celle de Dieu. Il est bien profitable pour nous de mourir à toutes les illusions qu’attirent nos mains, nos pieds et nos yeux pour vivre seulement en Christ le seul Bien de l’homme.

3.   Nos richesses sont pourries !
Les mains, les pieds et les yeux peuvent bien être obstacles à la connaissance du Christ pour répondre à l’appel du salut. Derrière ses images se cache l’attrait ou l’attachement aux biens matériels qui aveuglent et nous empêchent de voir Christ comme révélation de la justice divine. Le discours de Jacques n’est pas contre les riches mais contre le mauvais usage des richesses, biens de la terre destinés à tous. Ce qui est pour tous doit être compris comme ce qui est divin et révélé en Christ. Les disciples, purifiés et dépouillés d’eux-mêmes deviendront riches de Lui pour mieux de sacrifier pour le monde.

 
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO

 

LA GRANDEUR DANS L'ABAISSEMENT ...!


XXV DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES

(Sg 2,12.17-20 / Jc 3,16-4,3 / Mc 9,30-37)

 


L’aspiration à être grand ou premier n’est pas mauvais en soi. Elle fait partie, pourrait-on dire, du bien vital qui structure chaque personnalité et l’ouvre aux autres. C’est quand elle cesse d’être illuminée par la Parole de Dieu que l’homme devient un possédé de volonté de puissance prêt à écraser les autres et par surcroit Dieu Lui-même.


1.           La fidélité à la lumière de la croix… !


Celui ou celle qui choisit de vivre à la lumière de la vérité de la Parole de Dieu est objet de persécutions. Sa vie gêne, interroge et convainc de péché et de mensonge qui veut demeurer dans l’impiété et les ténèbres du monde. L’expérience de la vie de cette forte colonie de juifs vivant en ce moment (I s. av J.C) sur le delta du Nil en Alexandrie d’Egypte en dit long. Très tôt, au sein de cette société les courants contraires à la croyance juive et à ses traditions se révélaient de nouvelles formes ou normes de vie entrant en conflit avec la Parole de Dieu et mettant en difficulté, le juif pieux soucieux de vivre sa foi. Tous motifs sont bons pour l’accuser. Il vit sans le savoir sa passion, souffrance pour Dieu. En cette passion vécue dans la foi, Dieu se fait présent et agissant. Il n’abandonne jamais ceux qui vont au bout de leur foi. L’expérience de Jérémie, des prophètes et des chrétiens persécutés pour leur foi est preuve que la vraie sagesse est dans la fidélité et le don de soi-même pour les autres, c’est-à-dire du choix de la croix. Qui veut être son disciple doit prendre sa croix et se mettre à sa suite.
 

2.           Qui est le plus grand ?


Le choix de la croix est choix de Dieu et de son Fils comme notre seul et unique sauveur. Si ce choix est fait dans la vérité, il devient chemin de libération. La croix est d’abord cela. Elle libère de l’égoïsme et toutes complications qui nous retiennent captifs du péché et empêche de s’ouvrir et se donner aux autres. La peur ou l’incompréhension et même  le mutisme des disciples devant l’annonce de sa mort est sans doute la peur de tout humain devant la souffrance et le subterfuge d’esquiver le problème du mal et tous autres problèmes réels préférant parler d’autres choses, une autre logique, celle du pouvoir. Le refus d’affronter avec Christ les problèmes et difficultés nous fait faire d’autres choix mondains qui finissent par nous ensorceler et nous posséder. Ici, l’homme devient un possédé, possédé de volonté de puissance. Christ propose à ce sujet la figure du serviteur souffrant à travers l’innocence de l’enfant. L’enfant se sait incapable de se défendre et s’abandonne totalement à sa mère, les yeux toujours ouvert aux merveilles de toute nouveauté. Ainsi, au disciple du Christ sont indiqués, le don et l’abandon de soi comme vraies mesures de toute vraie grandeur.


3.           Comme un enfant… !


Dans l’humilité et l’humble condition de l’enfant, L’abaissement ou même la passion de l’homme devient chemin de salut et exercice de grandeur à la lumière de l’abaissement du Christ. Cet abandon sans calcul, sans hypocrisie et intérêts fait du disciple un enfant digne du Règne de Dieu. La logique du monde ne peut être logique de Dieu. La sagesse du monde est celle de la course aux honneurs, celle de Dieu est
celle de la croix.

 
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO

 

 

vendredi 21 septembre 2012

VISITE APOSTOLIQUE AU LIBAN, LE COURAGE D’UN PAPE

          Il s’est une fois encore vérifié l’adage selon lequel le bien ne fait pas de bruit. En effet j’ai essayé d’observé tout au long de la semaine les résonnances dans la presse internationale de ce voyage que le Saint-Père a « voulu de toutes ses forces. » Comme il est aisé de le constater, ce sont les violentes protestations nées du film jugé blasphématoire et des caricatures de Charlie Hebdo en France qui ont occupé et continuent d’occuper les médias. Quoi de plus normal quand l’on connait le principe selon lequel bad news are good news.
          Au-delà des images fortes de l’accueil chaleureux, de la signature et de la remise de l’Exhortation Apostolique post-synodale Ecclesia in Medio Oriente, du pape accueilli par les leaders musulmans avec respect et considération ou du pape s’adressant aux jeunes chrétiens et musulmans sur leur engagement en vue d’un Moyen-Orient pacifique en clair, sur leur avenir en tant que jeunes, je voudrais personnellement souligner le courage exceptionnel de Benoît XVI. Quel chef d’Etat ou de gouvernement aurait pu programmer une visite d’Etat impliquant de grands rassemblements de foules dans une situation aussi explosive ? Le réalisme diplomatique et sécuritaire aurait pu indiquer purement et simplement la voie de l’annulation. Mais Benoît XVI a tenu au maintien du calendrier, comme il le dit dans l’interview sur le vol, pour manifester la sollicitude et la proximité d’un père à des fils en difficulté et pour porter le message de paix, de liberté religieuse et non de tolérance religieuse, dans une région en proie au fondamentalisme et à la violence, véritables falsifications de la religion, toujours selon le Pape.
          Par ce voyage, Benoît XVI montre aussi que la meilleure attitude face à la violence n’est pas la peur mais le courage auréolé de l’amour et de la vérité. Amour pour les populations en difficulté, vérité sur les problèmes mais surtout courage face au spectre de la violence toujours plus bruyante. L’opinion publique libanaise toutes tendances confondues désirait que se prolongeât la visite du Saint-Père. Car dans un climat de tensions, de haines et de violence, personne en réalité ne gagne ni le fort encore moins le faible. Il fallait Benoît XVI en ce moment précis de l’histoire contemporaine du Moyen-Orient pour montrer qu’une alternative à la haine existe, l’amour, que vivre dans le respect réciproque, la compréhension et la fraternité relève du possible, que la liberté religieuse pour tous est gage de paix mais aussi un acte de foi. Il fallait le courage de l’amour et de la vérité pour réussir ce beau témoignage en faveur de la paix. En ces temps, où le fondamentalisme religieux gagne peu à peu l'Afrique subsaharienne, ce message du Saint-Père intéresse au plus haut point les jeunes africains.

P. Eric Oloudé OKEPITCHA

dimanche 16 septembre 2012

NOTRE GLOIRE EST LA CROIX DU CHRIST....!

XXIV DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES (Is 50,5-9a / Jc 2,14-18 / Mc 8,27-35) 1. Le Serviteur souffrant et fidèle Le texte de la première lecture fait partie de ce que la tradition appelle le troisième chant du serviteur souffrant œuvre d’un auteur prophète anonyme de l’après exil (VI s. a. J.C). Il y médite le témoignage personnel du Serviteur fidèle. Sa relation avec Dieu est extraordinairement forte dans la communion et l’écoute de la Parole de Dieu. A cette source de vie, il reprend courage, confiance et force nonobstant les nombreuses persécutions. L’acceptation de la souffrance dans l’obéissance à Dieu relate de façon particulière la force de sa foi et montre que le vrai sens de l’existence humaine consiste à donner valeur à ce qui vraiment le mérite. Une vie heureuse de foi ne veut pas seulement dire vie sans souffrance mais aussi une vie illuminée par la Parole et toute tournée vers Dieu. En la personne du Christ, nous retrouvons l’exemple de cet Israël fidèle, ce serviteur fidèle. Sa Passion est devenue féconde enrichissant l’humanité de la grâce du pardon des péchés et du salut. 2. Le Messie crucifié pour nous ! Nos considérations humaines et calculs trop mondains appauvrissent la foi et redimensionne le mystère du Messie Sauveur à nos critères ou choix préconçus. La véritable gloire du Christ Messie n’est pas dans les actes de force ou de démonstration de puissance mais dans le don suprême de la vie. « Nul n'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). La réaction de Jésus envers Pierre nous invite à purifier nos fausses images de Dieu et à comprendre que notre seule force et fierté est sa croix et Lui-même Christ crucifié. Le mystère de la croix est ce seul critère, clé de notre foi, accomplissement du Verbe fait chair. Le silence du Christ, disons même le silence de ce Serviteur souffrant est stupidité et idiotie à nos yeux et à ceux du monde. En réalité il est force et puissance qui opère le Bien et arrache à toute idolâtrie. Au Christ n’intéresse pas les opinions en vogue. Ce que chacun de nous porte en soi de vrai et de bien est à offrir comme participation à sa souffrance pour une pleine communion avec Dieu. La « Parole de la croix » nous sauve de toutes fausses divinités que nos religiosités fabriquent, que le monde invente sans cesse et que l’athéisme moderne et triomphant diffuse à son insu. C’est à cela que Christ veut arracher Pierre et nous. 3. Fidélité dans la foi et par les œuvres ! Seule la Passion du Christ sème en nous la vraie passion pour le Bien contre le mal. La vie du chrétien est cette tension permanente à donner réponse à l’appel du Christ dans la foi que nourrissent les œuvres et à travers les œuvres illuminées par la foi. La foi chrétienne ne doit pas être confondue et réduite à une philanthropie encore moins exclusivement à une morale. Elle est vie du Christ offerte dans sa Passion et sa mort qui nous fait vivre. P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO.

dimanche 9 septembre 2012

OUVRE-TOI A LA GRACE DE DIEU ...!

XXIII DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES (Is 35,4-7a / Jc 2,1-5 / Mc 7,31-37) OUVRE-TOI À LA GRÂCE DE DIEU… ! 1. Dieu s’engage pour l’homme ! Dieu s’engage aux cotés d’un peuple devenu la proie de ses ennemis, la proie de la souffrance. Il prend sur Lui de défendre Israël. Tout autre chose que notre compréhension ordinaire du mot vengeance ! Venger quelqu’un ou prendre sa revanche, c’est avant tout le défendre et le tirer de ses difficultés. Le prophète parle en contexte de l’exil, en un moment où, rien qu’à considérer les atrocités à eux infligées par les armées de Nabuchodonosor, Israël n’ose plus croire à une sortie ou une fin de crise. Les promesses de guérison, de rétablissement et de libération des aveugles, des sourds, des muets, des boiteux est avant tout, description de ce que Dieu se fait solidaire de la souffrance, de la maladie qui frappe et abîme l’homme. Sa vengeance et revanche c’est qu’Il relève et redonne vie et dignité, nous faisant ses fils. Le rétablissement d’Israël et la guérison du sourd muet de l’évangile de ce dimanche sont signes de ce que Dieu fit un jour pour un peuple ou une personne concrète mais qui traduit dans la réalité ce qu’Il opère tous les jours en nous et pour nous. 2. Effata, ouvre-toi ! Dans les sacrements de l’Église, Christ nous touche physiquement pour nous guérir spirituellement et nous sauver. Cette mission du salut dans le temps et dans l’espace, est universelle et embrasse, et le peuple de la Promesse et les païens et l’humanité entière appelée à se transformer au contact du Christ. Les geste si familiers de Jésus envers le sourd muet sont des gestes par lesquels Dieu nous associe et nous fait participer à sa vie qui relève et fait voir à l’homme que la santé physique n’est ni le tout de la vie ni l’essentiel. Dieu nous ouvre à ce qui nous manque pour être et vivre : la grâce de son salut. Je me suis quelquefois demandé pourquoi Jésus ne guérit-Il pas tous les malades surtout les malades innocents, les enfants. Il le peut. Mais toutes ces situations nous font voir que ce n’est pas la vie tranquille et sans problème d’ici-bas qui importe pour Dieu. « Effata, ouvre-toi » est cet appel à aller au-delà de nos considérations, de nos situations et nous laisser immerger dans la nouveauté du Christ. Ces païens de la décapole l’ont vite perçu et sans une trop grande idée ont fait sans le savoir leur profession de foi en Christ : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7,37). Cette « profession » rappelle celle du Centurion romain au pied de la croix : « Vraiment cet homme était fils de Dieu !» (Mc 15,39. Christ est Celui en qui les promesses de bonheur annoncées par les prophètes se réalisent. Dans le mystère de sa croix, nos pauvretés deviennent richesse de gloire pour le Royaume. 3. Pauvres, mais riches de la foi en Christ ! La pauvreté ou l’infirmité du malade n’a pas bloqué Jésus. Il s’est solidarisé jusqu’à nous faire communier à sa vie. Paul a raison de dire qu’en Dieu il n’ya pas de partialité (Rm 2,11). L’attention aux pauvres est fondamentale dans notre croissance spirituelle. La foi en Dieu révolutionne toutes pauvretés et nous élève. Ce n’est pas l’argent ou la richesse qui donne valeur à l’homme mais la foi. P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO