ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC SAINTE CATHERINE LABOURE
Nous sommes en
plein carême 2012, un temps pendant lequel le Seigneur nous demande de nous
convertir. Sainte Catherine LABOURE, le
31 décembre dernier, nous avons fêté le 135e anniversaire de votre
naissance au Ciel. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez vécu ce
jour-là ?
C’était un grand
moment. Quand je suis arrivée, tout le monde m’attendait : Jésus, Marie, Joseph,
Saint-Vincent-de-Paul et tous les autres. C’était la fête. Il y avait des anges
partout et la musique était magnifique !!!
Vu la façon dont
vous nous le racontez, cela donne envie d’y aller. Mais, qu’avez-vous fait sur
la terre pour que l’on se souvienne de vous 135 ans plus tard ?
Moi, je n’ai
absolument rien fait. Ou plutôt pas grand-chose. J’ai seulement fortement désiré
voir la Sainte Vierge et aujourd’hui on m’appelle Sainte Catherine Labouré.
Qu’est-ce qui
vous est arrivé ?
En fait, tout à
commencé quand j’avais 24 ans. Je suis
entrée au noviciat des Filles de la Charité rue du Bac à Paris. J’aimais
beaucoup Saint Vincent-de-Paul. Je dois dire que c’était le prêtre de ma
vocation.
Pour me
remercier d’avoir dit oui à la vie
religieuse, le Seigneur m’a accordé la grâce d’accueillir les reliques de Saint
Vincent-de-Paul qui ont été transférées dans notre chapelle le 25 avril 1830,
soit quelques jours après mon arrivée au noviciat. C’était comme s’il m’avait
attendue pour s’installer dans sa nouvelle maison.
Et depuis ce
jour-là, vous avez une relation d’amitié avec Saint Vincent-de-Paul.
C’est plus que
ça !!! Il y avait, et il y a encore ici, au Ciel, une grande complicité,
entre nous. Il m’a même montré son cœur durant trois jours de suite. Je me
souviens du deuxième jour. Il était rouge feu. Cela voulait dire qu’il fallait
allumer la charité dans les cœurs. Il me semblait que toute la communauté
devait se renouveler et s’étendre jusqu’aux extrémités du monde.
En voyant ce
cœur, j’avais, moi-même le cœur brûlant d’amour.
Que s’est-il
passé le 18 juillet 1830 ?
En fait, j’ai
fait quelque chose de complètement fou que je ne conseille à personne. J’ai
avalé une petite relique de Saint Vincent-de-Paul. Je voulais tellement voir la
Sainte Vierge, que la veille de la fête de Saint Vincent-de-Paul, avant de me
coucher, j’ai avalé sa relique en
espérant qu’il prierait très fort pour que cette grâce me soit accordée par le
Seigneur.
Et alors ?
Et alors, je
n’en revenais pas. Durant la nuit à 23h30, un petit ange, ou plutôt mon ange gardien, est venu me chercher pour
m’amener à la chapelle. Il m’a dit que la Sainte Vierge m’attendait à la
chapelle.
J’avais
tellement envie de la voir, que je n’ai posé aucune question et je l’ai suivi sur le champ.Nous sommes arrivés avant Elle. Quand Elle est apparue, dans un moment de panique, j’ai couru auprès d’elle et je me suis agenouillée sur les marches de l’autel, les mains sur ses genoux. Aujourd’hui encore, il m’est impossible d’expliquer ce que j’ai ressenti à ce moment là.
Que vous a dit
la Sainte Vierge ?
Elle m’a dit
comment je devais me comporter envers mon directeur spirituel, la manière de me
conduire dans mes peines… pour le reste, c’est un secret entre Elle et moi.
Mais elle m’a
aussi dit que Dieu voulait me charger d’une mission. Que j’aurais beaucoup de
peine et je devrais la surmonter en pensant que ce serait pour la gloire de
Dieu. Elle m’a parlé de temps difficiles pour la France et de grands malheurs
pour le monde entier. Et cela, je devais le dire à mon directeur.
Et puis Elle est
partie.
Combien de temps cela a-t-il duré ?
Je ne pourrais
pas vous le dire. C’était comme si le temps s’était arrêté.
Mais la Sainte
Vierge est revenue vous voir.
Oui. Elle est
revenue, un soir où je désirais tellement la revoir. C’était le 27 novembre
1830.
Mais cette fois,
j’ai vu deux tableaux quand j’étais en
prière. Ils étaient magnifiques. La Sainte Vierge était belle. Une voix
m’expliquait ce que cela voulait dire.
Sur le premier
tableau elle tenait un globe doré, surmonté d’une petite croix, qui
représentait le monde, la France et chaque personne en particulier.
Sur le deuxième
tableau, il y avait des rayons qui jaillissaient de ses mains. Ces rayons sont
les grâces qu’Elle obtient pour les hommes. Et autour du tableau, il y avait
l’inscription « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons
recours à vous ».
La voix me dit
ensuite qu’il fallait faire fabriquer une médaille sur le modèle du deuxième
tableau. C’est la fameuse médaille miraculeuse qui a fait des miracles dans la
vie de beaucoup de personnes et qui en fait encore.
Mais qu’on ne
s’y trompe pas, ce n’est pas la médaille qui est miraculeuse, c’est l’amour de Jésus
et de Marie. D’ailleurs, leurs deux cœurs sont au dos de la médaille.
Et puis au mois
de décembre, Elle est venue me dire que je ne la reverrais plus et m’a encore
montré le tableau de la médaille.
Catherine, vous
aimez beaucoup la Sainte Vierge.
Oh oui. Et je
l’aime depuis mon enfance. Vous savez, à la mort de maman, toute notre famille
était plongée dans une profonde tristesse. Et moi je ne pouvais pas vivre sans
maman. Alors je suis montée sur une chaise pour embrasser une statue de la
Sainte Vierge et je lui ai dit « maintenant tu seras ma maman ».
Et comment
avez-vous vécu le fait d’avoir été choisie par le Seigneur pour cette mission.
En fait, je ne
cherchais qu’à obéir. J’ai fait ce que j’avais à faire, c’est-à-dire tout
raconter à mon directeur. C’est tout.
Vous n’avez pas
été célèbre de votre temps ?
Absolument pas.
Après mon noviciat, j’ai été affectée à Reuilly où je me suis occupée de
personnes âgées tout le reste de ma vie.
Très chère
Catherine, notre entretien touche à sa fin, vous habitez le Royaume des Cieux
et vous intercédez pour nous. Que demandez-vous au Seigneur durant cette
intercession perpétuelle?
A vrai dire j’ai
un vieux rêve.
En arrivant au
Ciel, j’ai regardé vers la terre et j’ai réalisé que la médaille s’était
répandue miraculeusement dans le monde entier. C’était merveilleux !!!
Toutefois, je
dois avouer que j’étais, quand même, frustrée, et je le suis encore, par le
fait qu’au regard de la population mondiale, le nombre de ceux qui avaient reçu
la grâce de la connaître était bien minime.
C’est alors
qu’est arrivée mon amie Thérèse quelques années plus tard. Elle m’a dit qu’Elle
voulait faire pleuvoir des pétales de rose sur la terre. Et moi, je lui ai
répondu : « moi, je voudrais faire pleuvoir des médailles miraculeuses
comme la manne au désert ».
Oui, c’est ce
que je demande chaque jour au Seigneur, une pluie de médailles miraculeuses sur
la terre.
Catherine, c’est
sur cette belle espérance que nous nous quittons. Nous vous remercions de nous avoir
donné le secret de votre sainteté qui n’est autre que la foi, l’espérance et la
charité.
Merci encore pour ce magnifique témoignage qui, en ce temps de Carême,
donnera, sans aucun doute, à nos lecteurs le désir de la Sainteté. Nous
restons bien sûr en contact dans la communion des saints et nous vous disons à
bientôt sur notre blog.
Sources :
Notre Dame de la
Médaille Miraculeuse – Prières et textes – Editions bénédictines
Site internet de la Chapelle de la
médaille miraculeuse : http://www.chapellenotredamedelamedaillemiraculeuse.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire