XXVIII DIMANCHE DU TEMPS
ORDINAIRE (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Is 25, 6-9 / Ph 4, 12-14.19-20 / Mt 22, 1-14)
La
foi chrétienne est une vocation à la joie, à la fête dans la grande perspective
de la vie qui nous attend après celle d’ici-bas. L’Eucharistie est un
avant-goût de ce festin éternel.
1.
Un
festin pour tous les peuples… !
La
première lecture fait partie des chapitres 24-27 désignés comme
l’ « apocalypse » d’Isaïe. Elle décrit la joie retrouvée d’être
tous unis, frères et sœurs, enfants d’un même Père : une fraternité
universelle finalement retrouvée et fruit d’une vivante relation avec Dieu qui
inaugure un nouvel ordre de paix et de joie pour notre histoire. Ce banquet
offert, nous éveille à l’unité de la foi, à la centralité de « sa montagne
sainte » symbole de son Temple, de l’Église du Christ et à l’annonce de
l’eucharistie comme repas de l’Amour divin qui détruit le mal et la souffrance
parce que sacrement d’unité et de rencontre de tous dans le sein de Dieu.
2.
Être
digne ou indigne du banquet éternel ?
Ce
banquet de noces est signe et symbole de la beauté de notre relation avec Dieu
en vue du Royaume des cieux. Son initiative d’inviter au festin, communion de
joie et d’allégresse de tous ceux qui sont en Jésus-Christ, est l’ouverture de
l’amour entre les personnes divines à l’humanité. Quand on aime on prend
d’initiatives... A plusieurs reprises Dieu envoya chercher les invités. Il est
fou d’amour pour sa créature. Les refus et rejets successifs, refus d’Israël du
Messie, rejet et homicide des prophètes et missionnaires d’hier et
d’aujourd’hui ou le refus d’accepter de se soumettre à la vérité de l’Evangile,
n’empêchent pas la promesse du salut, n’entament en rien cet amour mais le
portent à son accomplissement. Le Royaume des cieux est donc festin du salut,
festin d’unité et de réconciliation entre tous les peules en Dieu. L’abondance
en cet évangile de la racine du verbe grec « appeler=inviter » peut
nous permettre d’approfondir comment la réponse positive de l’homme et
singulièrement du croyant, fait naître l’harmonie dont la vie avec Dieu nous
inonde. L’harmonie universelle entre les peuples à la fin des temps, n’en est
que le fruit. Le rejet ou toutes autres réponses contraires à l’appel par exemple,
« l’un va à son champ, l’autre à son commerce… », est l’exclusion de
soi des noces préférant s’asseoir orgueilleusement sur des privilèges
personnels, tuant Dieu dans et par l’indifférence ou dans la négligence de ses
appels à la conversion. C’est là, l’attitude de l’homme sans l’habit de noces.
Aussi amicalement que possible, le maître l’interpelle. Il oppose un refus de
dialogue, refus d’entrer en relation avec le maître, Dieu.
3.
Notre
vraie richesse est en Christ Eucharistie !
Le
Royaume des cieux est un festin d’amour, une merveille dont la beauté se
trouve dans l’Eucharistie. L’authentique relation avec Dieu est « faire
noces » avec son Christ en communauté des sauvés (Église). Cela suppose de
ne pas sous-évaluer la vie à-venir, vie éternelle pour hyper-valoriser la vie
présente. Dieu n’est pas indifférent à la vie du monde et à notre histoire.
L’esprit de pauvreté ou de détachement auquel Paul convie en deuxième lecture,
est un chemin simple pour comprendre que le présent est un don en vue de la vie
d’après. Auquel cas, il y a risque de courir loin du Dieu de la vraie joie et
le rejeter. L’évangile du Christ ou la Parole de Dieu, ne peut jamais être
encombrant ou mal adapté à notre temps. La vie chrétienne est une vie à vivre à
partir du Christ en vue du Royaume à-venir. Là où le christianisme est vécu
sans la vie à-venir, il est réduit à une morale, à une satisfaction et une
course après les guérisons immédiates.
P.
Chelbin-Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.
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