XXVII DIMANCHE DU TEMPS
ORDINAIRE (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Is 5, 1-7 / Ph 4, 6-9 / Mt 21, 33-43)
Le texte d’Isaïe
appelle Israël, vigne du Seigneur, son peuple bien-aimé. Dans l’évangile,
Israël devient vignerons, vignerons homicides. Du « chant d’amour »
pour son peuple, Dieu passe au « chant des impropères » (du latin improperium
= reproche), chant de reproches où nous sommes provoqués à faire une
réflexion sur l’histoire de notre salut et de notre fidélité.
1.
Vigne
aux raisins d’amertume… !
Le prophète entre dans la liturgie et l’ambiance festives
des vendanges. Mais les notes et les accents de sa musique passent à l’amer. La
fiancée a produit des fruits d’amertume et de honte : injustice, recherche
égoïste du profit, course aux faveurs et aux amitiés utiles pour avoir une
carrière puissante dans la cité ou dans l’Église et l’entretenir à tous les
prix. Les pauvres ploient sous le joug de toutes formes d’exploitations.
L’adoration du vrai Dieu est remplacée par des religiosités modernes du veau
d’or et des rencontres festives. La brebis souffrante qui a besoin d’être
spirituellement assistée ne trouve personne. L’institution est vidée du
charisme et devient oppressante. Tout devient politique. La crise nous
surprend ! La vigne s’obstine à être infidèle à l’alliance pire à se
débarrasser de Dieu et de son Christ.
2.
Vignerons
qui se débarrassent de Dieu et tuent le Fils…!
Le peuple veut
devenir propriétaire et maître de lui-même. Les vignerons de l’évangile ne
travaillent pas par amour du vrai propriétaire de la vigne, ni par amour de la
vigne mais seulement pour s’accaparer d’elle. N’avons-nous pas toujours horreur
des envoyés de Dieu et/ou d’entendre la voix de Dieu lui-même ? Ses
envoyés sont persécutés, martyrisés et finalement, Dieu est rejeté et tué en
son Fils. Mais nous oublions que, l’unique mesure de valeur authentique du Bien
de la personne humaine est ce Christ Fils de Dieu et Dieu lui-même. C’est Lui
seul qui, épousant notre condition humaine excepté le péché, dit la vérité sur
la femme et l’homme d’hier, d’aujourd’hui et de tous les temps. Ce n’est pas
parce que nous ne portons de fruits que nous rejetons Dieu et ses envoyés. Mais
parce que nous les rejetons que nous ne produisons pas de bons fruits. Les
conséquences sont dangereuses : le mal est vu comme bien et le bien comme
mal, faisant des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres. (cf. Is
5,20) Dieu nous laisse au déshonneur et à la déchéance dont nous sommes les
seuls protagonistes et responsables. Mais nos infidélités n’entament en rien sa
Fidélité : sa mort sur la croix annoncée dans cet évangile, révèle la
force de son amour.
3.
Dieu
confiera sa vigne à un autre peuple…!
Confier la vigne à un autre peuple
est une autre tentative de sauver Israël son peuple bien-aimé. La puissance
divine rayonne malgré notre liberté qui est aussi malheureusement capacité de
Lui dire non. Dieu est respectueux de la liberté humaine. A nos infidélités, il
répond par la Fidélité jusqu’à la mort sur la croix. Les textes d’aujourd’hui
ouvrent une piste de réflexion personnelle et ecclésiale sur la réponse à cette
alliance d’amour dans laquelle Dieu en Jésus-Christ, donne vie à notre monde, à
notre terre, notre société et nos familles. L’Église sacrement de ce salut est
appelée à se rénover dans l’obéissance pour répondre pleinement à sa vocation
sinon, les prostitués et les publicains qui entre temps se seraient convertis
et adhérés à l’annonce du Royaume, deviendront le nouveau peuple, le reste
fidèle. Quels fruits portons-nous ? fruits d’amertume ou fruits spirituels
dont le monde a besoin ? Paul indique que ce ne sont pas les biens
matériels immédiatement utiles qui procurent le bonheur. Et la foi ne nous
soustrait pas aux épreuves d’ici-bas mais nous aide à nous attacher plus
fortement à Christ, chemin vérité et vie. La foi se nourrit de prières,
d’action de grâce et de l’évangile pour être forte et fidèle dans la Fidélité
de Dieu.
« Vigne aux raisins d’amertume,
Vigne aux sarments desséchés
Vigne aux sarments desséchés
Souviens-toi !
…..
Moi, j’ai voulu, vivante Sève,
jeter l’espoir de fruits nouveaux ;
toi, tu te coupes de mes eaux
mais pour aller vers quelle sève ? » (Impropères)
Moi, j’ai voulu, vivante Sève,
jeter l’espoir de fruits nouveaux ;
toi, tu te coupes de mes eaux
mais pour aller vers quelle sève ? » (Impropères)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire