XXX ème DIMANCHE DU TEMPS
ORDINAIRE (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Ex 22,
20-26 / 1Th 1, 5c-10 / Mt 22, 34-40)
Dieu nous fait vivre et nous re-crée dans l’amour. Tout en
notre vie chrétienne a pour but de faire croître en nous cette merveille de
salut qui libère de nos misères et ténèbres pour une vie heureuse de communion
avec Lui.
1. Souviens-toi d’Égypte d’où tu es sorti !
Ex 22, 20-26 vient
d’un ensemble de prescriptions juridiques, morales et religieuses dites code de l’alliance (Ex
20,22-23,19). Un ensemble de textes qui avant d’être impératif, est indicatif
de l’identité du peuple biblique: un peuple pauvre et humilié, peuple de
pécheurs pardonnés aujourd’hui sauvé par la grâce de Dieu, et comblé de toute
richesse. L’impératif auquel le peuple est invité n’est pas un ajout. Il fait
partie de son histoire d’amour avec YHWH toujours préoccupé de la souffrance de
l’homme. Il est le Dieu qui écoute le pauvre. Celui qui aujourd’hui vit dans
quelque abondance doit faire mémoire de son passé pour se sentir redevable du
Seigneur. Sa bonne action envers « l’étranger, la veuve, l’orphelin ou
l’emprunteur » ne peut plus être de l’ordre d’une assistance économique ou
du désir de se débarrasser d’un surplus encombrant ou nuisant, encore moins
l’exigence d’aider des pauvres pour qu’ils ne viennent menacer sa propre
sécurité. Son comportement s’origine et prend forme à partir de celui de Dieu,
fidèle à son alliance et à son Amour.
2.
Tu
aimeras ton Dieu…et ton prochain…
Contrairement à notre conception ordinaire de loi qui
oblige ou opprime, le commandement dans les écritures, est un instrument de
révélation de l’ Amour de Dieu, lieu où le chrétien apprend à discerner la
volonté divine. Dieu n’est ni un lointain ni un inconnu. Il est le Dieu qui vit
avec, celui qui est à l’œuvre dans l’histoire particulière et communautaire de
chacun. L’Ancien Testament ne manque pas de revenir sur le devoir de mémoire
des merveilles de YHWH pour nous: Il nous a libérés de l’esclavage de nos terres
de misère, nos terres d’Égypte. Il a fait de nous son peuple, un peuple racheté
et ressuscité par Christ son Fils. Notre amour est devoir de mémoire,
connaissance et recherche approfondie de Lui par la prière, l’écoute de sa
Parole et dans la souffrance autour de nous. C’est pourquoi le véritable amour
engage, et le cœur, et l’âme, et l’esprit, c’est-à-dire, ce qui fait la vie de
la personne, son énergie vitale. En cela, l’amour ne doit jamais être réduit
aux sentiments amoureux. « L’amour n’indique pas un sentiment mais une
orientation de
soi, une ouverture de soi » (Klemens
Stock) Cette ouverture édifie l’homme et rend heureuse sa vie terrestre. Il
peut contempler
Dieu en son Amour dans la vie de ses frères et sœurs, créés à l’image de Dieu.
L’amour de Dieu justifie l’amour du prochain. Ce dernier est une conséquence
logique du premier. Mais le risque est grand d’absolutiser le prochain ou de
réduire Dieu à une morale de relations interpersonnelles. L’amour de Dieu
contient celui du prochain. Il est principe de notre divinisation, de notre
ouverture et de notre transformation.
3.
L’écoute
de l’Évangile en Église, convertit à l’amour !
L’accueil de sa
Parole à travers l’humble service des ministres du Christ – comme les
thessaloniciens à l’égard de Paul – fait abandonner les idoles, fait croître la
foi et crée la communion avec Dieu. La communauté ecclésiale devient
« commandement d’amour» (co-mandare), c’est-à-dire
« ensemble envoyé pour l’amour», pour secourir Christ abandonné et
souffrant dans « l’étranger, la veuve, l’orphelin… ». La finale de
l’évangile de ce dimanche est significative : l’amour de Dieu et du
prochain est l’accomplissement total des écritures. Il est l’unique voie qui
mène au salut. Seul l’amour de Dieu sauvera le monde.
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