XXIX DIMANCHE DU TEMPS
ORDINAIRE (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Is 45,
1.4-6a / 1Th 1, 1-5 / Mt 22, 15-21)
Le pouvoir politique de Cyrus, humble roi païen mais
conquérant entre dans le dessein de salut de Dieu pour Israël. Les prétentions
divines de César compromettent le bien et la vie. L’homme est créé à l’effigie
de Dieu (Gn 1,27). Il n’appartient pas à un pouvoir ou système politique.
1.
Il
est l’unique Dieu de notre l’histoire
L’enjeu spirituel
de cette prophétie lue en première lecture, est la prise de conscience
religieuse de l’unicité de Dieu et l’affirmation de son universalité. Il s’est
servi de Cyrus (Is 44,28) roi païen, pour libérer et rétablir le peuple
d’Israël sur sa terre. L’expérience politique de ce roi non juif et non croyant
nous est proposée comme le signe que toute vraie sagesse vient de Dieu. La
liberté et l’autonomie si chères à sa politique sont des valeurs spirituelles,
dons de la Sagesse infinie de Dieu qui appelle l’homme à répondre au
commandement de procréer et de rendre la terre plus viable et plus habitable
pour tous. Le service politique n’a d’autres objectifs que la réalisation du Shalom
divin (Shalom= la Paix, le Bien, le Beau et la Vrai…). Ce service n’est
pas à confondre avec la « politique politicienne » faite de
mensonges, de gangstérisme électoral et d’exploitations de tous genres. Dieu
nous guide dans notre volonté de faire le bien et nous élève dans notre
humilité et ouverture à sa grâce. Sa tendresse et sa bonté envers tous (juifs
comme païens), montre qu’Il est l’unique Dieu vrai en sa victoire, en son
Amour, expérience vivante de salut en notre histoire.
2.
Même
César est créature de Dieu…
L’autorité
politique ou civile est au service de l’organisation spatio-temporelle et
matérielle du bien-être et du bien-vivre avec autrui. Il est normale de payer
la taxe pour le bien de tous. Cependant il faut se garder des interprétations
qui trop vite vont en besogne faisant de cet évangile, fondement de la
séparation de l’autel du trône ou celle de la religion et de l’Etat. La logique
du Christ est tout autre. Il veut indiquer que l’homme n’est pas un absolu. Il
a plutôt un absolu qui est Dieu. Sur la monnaie de l’empereur il est
écrit : Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus Pontifex
Maximus (Tibère César, fils du divin Auguste, Auguste, grand prêtre).
L’empereur se prend lui-même pour dieu. C’est un blasphème insupportable que
Jésus relève subtilement. Exprès, Jésus positionne « César » au début
de la phrase de sa réponse pour en restreindre et limiter la valeur et la
subordonner à Dieu. En d’autres termes, Jésus dit : l’empereur n’est pas
Dieu. Il est lui-même créature de Dieu. Et si donc une politique se positionne
comme absolue et divine, elle se retrouvera en face de la stricte et dure
résistance des chrétiens. Quand une autorité ou un système même la plus
démocratique qui soit veut contrôler la foi, le comportement moral, décider du
début ou de la fin de la vie humaine, envahir les consciences, les espérances
et les rêves des citoyens elle se prend pour absolue. En ce piège peut tomber
tout pouvoir (pouvoir exécutif, législatif, judiciaire ou pouvoir de la
presse…). L’homme est créé à l’image de Dieu. Il n’appartient pas à un système
politique. César peut bien se tromper dans ses critères de jugement et
d’imposition. Il faut lui donner ce que Dieu veut qu’on lui donne. Ne lui
donnons pas ce qui en n’appartient qu’à Dieu.
3.
A
Dieu ce qui Lui revient
Le
Royaume de Dieu commence ici mais ne se réduit pas à notre être et notre vivre
ici bas. Toute la vie du chrétien est une vie en vue de la gloire éternelle but
de toute action de grâce. L’action de grâce ou eucharistie est union des hommes
entre eux dans une solidarité spirituelle en vue de l’union à Dieu. Elle est
l’école de fidélité à Dieu comme engagement en vue d’une vie chrétienne digne
dans la cité. Ainsi, la vie chrétienne devient célébration des mystères divins
de notre foi, de notre espérance dans une charité politique ferment de la
victoire de Dieu dans l’histoire. Le chrétien doit être une chance pour sa
société.
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