samedi 15 octobre 2011

A CESAR, CE QUE DIEU VEUT QU'ON LUI DONNE...

XXIX DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (A)

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES

(Is 45, 1.4-6a  / 1Th 1, 1-5 / Mt 22, 15-21)



Le pouvoir politique de Cyrus, humble roi païen mais conquérant entre dans le dessein de salut de Dieu pour Israël. Les prétentions divines de César compromettent le bien et la vie. L’homme est créé à l’effigie de Dieu (Gn 1,27). Il n’appartient pas à un pouvoir ou système politique.



1.    Il est l’unique Dieu de notre l’histoire



L’enjeu spirituel de cette prophétie lue en première lecture, est la prise de conscience religieuse de l’unicité de Dieu et l’affirmation de son universalité. Il s’est servi de Cyrus (Is 44,28) roi païen, pour libérer et rétablir le peuple d’Israël sur sa terre. L’expérience politique de ce roi non juif et non croyant nous est proposée comme le signe que toute vraie sagesse vient de Dieu. La liberté et l’autonomie si chères à sa politique sont des valeurs spirituelles, dons de la Sagesse infinie de Dieu qui appelle l’homme à répondre au commandement de procréer et de rendre la terre plus viable et plus habitable pour tous. Le service politique n’a d’autres objectifs que la réalisation du Shalom divin (Shalom= la Paix, le Bien, le Beau et la Vrai…). Ce service n’est pas à confondre avec la « politique politicienne » faite de mensonges, de gangstérisme électoral et d’exploitations de tous genres. Dieu nous guide dans notre volonté de faire le bien et nous élève dans notre humilité et ouverture à sa grâce. Sa tendresse et sa bonté envers tous (juifs comme païens), montre qu’Il est l’unique Dieu vrai en sa victoire, en son Amour, expérience vivante de salut en notre histoire.



2.    Même César est créature de Dieu…



L’autorité politique ou civile est au service de l’organisation spatio-temporelle et matérielle du bien-être et du bien-vivre avec autrui. Il est normale de payer la taxe pour le bien de tous. Cependant il faut se garder des interprétations qui trop vite vont en besogne faisant de cet évangile, fondement de la séparation de l’autel du trône ou celle de la religion et de l’Etat. La logique du Christ est tout autre. Il veut indiquer que l’homme n’est pas un absolu. Il a plutôt un absolu qui est Dieu. Sur la monnaie de l’empereur il est écrit : Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus Pontifex Maximus (Tibère César, fils du divin Auguste, Auguste, grand prêtre). L’empereur se prend lui-même pour dieu. C’est un blasphème insupportable que Jésus relève subtilement. Exprès, Jésus positionne « César » au début de la phrase de sa réponse pour en restreindre et limiter la valeur et la subordonner à Dieu. En d’autres termes, Jésus dit : l’empereur n’est pas Dieu. Il est lui-même créature de Dieu. Et si donc une politique se positionne comme absolue et divine, elle se retrouvera en face de la stricte et dure résistance des chrétiens. Quand une autorité ou un système même la plus démocratique qui soit veut contrôler la foi, le comportement moral, décider du début ou de la fin de la vie humaine, envahir les consciences, les espérances et les rêves des citoyens elle se prend pour absolue. En ce piège peut tomber tout pouvoir (pouvoir exécutif, législatif, judiciaire ou pouvoir de la presse…). L’homme est créé à l’image de Dieu. Il n’appartient pas à un système politique. César peut bien se tromper dans ses critères de jugement et d’imposition. Il faut lui donner ce que Dieu veut qu’on lui donne. Ne lui donnons pas ce qui en n’appartient qu’à Dieu.



3.    A Dieu ce qui Lui revient

Le Royaume de Dieu commence ici mais ne se réduit pas à notre être et notre vivre ici bas. Toute la vie du chrétien est une vie en vue de la gloire éternelle but de toute action de grâce. L’action de grâce ou eucharistie est union des hommes entre eux dans une solidarité spirituelle en vue de l’union à Dieu. Elle est l’école de fidélité à Dieu comme engagement en vue d’une vie chrétienne digne dans la cité. Ainsi, la vie chrétienne devient célébration des mystères divins de notre foi, de notre espérance dans une charité politique ferment de la victoire de Dieu dans l’histoire. Le chrétien doit être une chance pour sa société.



     P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO



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