Le Pape Benoît XVI recevant un présent des enfants d'Afrique. Bénin, le 19/11/11
Entre autres éléments, le récent voyage du Pape en Afrique, précisément au
Bénin du 18 au 20 novembre, aura mis en relief, la vision nettement positive de
Benoît XVI sur l’Afrique. L’Afrique « boîte de Pandore » pour les uns,
« sanctuaire de tous les maux » pour d’autres, a été qualifiée par le Pape de « poumon
spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance »[1]
et de « réserve de vitalité » sur lesquels peuvent compter l’Eglise
et l’humanité. A travers les dix
discours prononcés sur le sol béninois, mais aussi dans l’interview accordée aux journalistes sur le vol qui le
menait à Cotonou, Benoît XVI a proclamé haut et fort sa confiance et
son estime pour le continent africain.
Ces deux expressions, pour ma part, sont essentielles d’abord pour les
africains eux-mêmes , portés à leur insu, à l’auto-flagellation, à la
résignation, au pessimisme par la vision que ne cesse de leur projeter les
médias. En effet, à force de ne voir de soi que des images négatives, on finit
par perdre l’horizon du bien et du beau dont on est pourtant porteur. Le drame de l’immigration sauvage est là, devant nos yeux impuissants, pour témoigner à quel point une
bonne partie des forces vives de l’Afrique, ne pense qu’à l’Europe, comme
l’unique possibilité de vie et de survie. On pourrait se livrer à tous les
dangers du désert et de la mer, pour qu’on parvienne aux portes de
« l’Eldorado » l’Europe. Or, les problèmes actuels et futurs de
l’Europe, conseilleraient autre chose.
L’Afrique, en se prenant au sérieux, en faisant face aux problèmes qui
la minent et que le Pape a si bien mis
en relief dans l’Exhortation Apostolique
Post-synodale Africae Munus, offrira
à l’humanité, non seulement ses ressources minières mais aussi humaines et
spirituelles.
Ensuite, ces deux « expressions » pourraient aussi interpeller
l’opinion publique européenne assez ignorante de l’Afrique, dans son ensemble.
Certains y voient simplement un pays laminé par les guerres, les calamités et
les épidémies, la destination de leurs
œuvres de charité pour lesquelles il convient de les saluer. Mais l’Afrique est
plus cela. Elle est riche de sa pauvreté qui lui donne l’élan de recevoir et
non la nausée de la surabondance ; elle est riche de son respect du sacré, de
son sens de la vie et de la famille, de sa foi en Dieu et dans un au-delà de la
vie qui tranche nettement avec un positivisme desséchant. L’Afrique est riche de son espérance au cœur
des difficultés, de sa jeunesse fraîche et nombreuse qui ne demande qu’à être bien formée et orientée pour déployer toutes
ses potentialités.
Les titres du dernier chapitre et de la conclusion, respectivement « Lève-toi,
prends ton grabat et marche ! » (Jn 5,8) et « aie confiance !
Lève-toi, il t’appelle ! » (Mc 10,49) sont assez suggestifs pour nous
dire ce que l’humanité attend de l’Afrique.
[1] Homélie de la Messe d’ouverture de la deuxième
Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques (4 octobre 2009 ) . AAS
101 (2009), p. 907 ; DC 2433 (2009), p. 951.
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