samedi 16 avril 2011

PASSION DU CHRIST, VIE ET BONHEUR DE L’HOMME !


DIMANCHE DES RAMEAUX (A) COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES (Is 50, 4-7/ Ph 2,6-11/ Mt 26,14-27,66 )


«…Il ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu ! » ( Ph 2,6).


A Noël, les divers récits de la naissance de l’Enfant-Dieu, orientaient déjà notre regard vers le mystère de sa souffrance. Par exemple, la version grecque de la prophétie d’Isaïe (Is 9) utilise entre autre vocabulaire pour désigner Jésus nouveau-né, pais (enfant) terme signifiant à la fois, « fils » et « serviteur ». A Pâques, le mystère de la Passion éclaire ces deux dimensions, Fils envoyé et Serviteur du salut de Dieu accordé à l’humanité dans la fidélité au Père. La narration de Mathieu concentre particulièrement l’attention sur cette fidélité du Christ à Dieu-Père et son amour pour l’homme.


1. Passion du Christ ou valeur de l’obéissance à Dieu !


La vie du Christ souffrant révèle avant tout sa ferme docilité à la volonté du Père. Au cœur du mal de la souffrance Il n’ouvre pas la bouche. II met Dieu au cœur et au centre de tout : « Père,…non pas comme je veux, mais comme tu veux.» (Mt 26,39). Cette obéissance de Jésus fait voir l’unité et la communion profonde entre les personnes divines. L’abandon de soi et la fidélité du Fils au Père dans le drame de la Passion donnent sens et valeur à l’obéissance humaine à la volonté de Dieu : le bonheur et la grandeur ne s’acquièrent que dans notre capacité à rendre Dieu présent dans la vie de tous les jours.


2. Passion du Christ ou l’Histoire d’Amour de Dieu pour l’homme !


En Christ, Dieu se donne. Il accepte de prendre le chemin de l’homme et de la femme d’aujourd’hui et de le parcourir en tout : Il ne recule pas devant le reniement de Pierre, la trahison de Judas, la fuite des disciples, ni devant les flagellations des soldats ou toutes autres formes de dénigrement de son Amour. Pour Dieu, peu importe le mal contre Lui. Aussi, peu importe le mal que nous avons subi ou infligé aux autres ! Dieu n’est préoccupé que de ce que nous sommes. Il nous prend tels et nous relève du mal qui nous défigure. C’est le paradoxe de son Amour : dessaisissement de Lui-même par amour, pour nous communiquer le sens de tout amour.


3. Passion du Christ ou Victoire sur le mal !


La passion du Christ comme Amour donné exprime aussi la solidarité du Fils de l’homme avec les femmes et les hommes qui affrontent le drame de la souffrance et du mal sous toutes ses formes : le sang de l’innocent répandu par orgueil et mensonge ou l’angoisse de la maladie, trouvent dans la souffrance de Dieu, la proximité du Crucifié en personne qui, illumine la douleur et la transforme en vie et résurrection. L’abaissement et l’humilité du Christ traduisent le vrai sens de la gloire, de la richesse et du pouvoir 3 tentations qui périclitent nos sociétés modernes dans les guerres d’intérêts et l’illusion de la présomption de nous sauver par nous-mêmes. Le mal vient surtout de notre refus à accepter nos limites humaines. « Es-tu roi des juifs ? Jésus répond, « tu l’as dit » ! » Une réponse simple et limpide de Jésus qui écrase l’arrogance de l’avoir et du pouvoir pour les faire devenir service, humilité, vérité et justice, seuls gages d’un monde juste où les uns ne se croiront pas plus démocrates que les autres pour la leur imposer par la violence.


4. L’expérience de Pierre : comment vivre aujourd’hui la Passion du Christ ?


Judas et Pierre ont fait chacun à sa manière l’expérience du Christ. Le premier a vendu son maître pour 30 pièces d’argent. Le second l’a renié 3 fois. Tous deux ont péché. Ils ont trahi. Judas s’est donné la mort. Pierre voulait défendre le Christ, mourir pour Lui. Devant la persécution, il a fui. Ce n’est pas nous qui mourons pour Dieu. C’est Lui qui meurt pour nous. Mais Pierre s’est humblement repenti et ses pleurs l’ont introduit dans une nouvelle vision de l’identité vraie du Christ. Les sacrements nous permettent de re-découvrir cette nouveauté de Dieu pour vivre de sa vie.


Père Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, Bibliste.

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