samedi 9 avril 2011

EN DIEU, LA VICTOIRE SUR LE MAL ET LA MORT


5ème DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME (A)

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES

(Ez 37, 12-14/ Rm 8, 8-11/ Jn 11, 1-45 )



1. Croire en la puissance de l’Esprit qui nous délivre de nos tombeaux !


La vision d’Ezéchiel en première lecture, nous touche dans la réalité historique du retour d’exil du peuple élu. En YHWH, la renaissance et la libération sont bien possibles. Dieu est le Dieu de la vie, de la vie éternelle. L’exil et l’esclavage assimilés aux tombeaux, pire à la mort sont la métaphore du mal ou du péché toujours présent qui ronge l’homme et la femme d’aujourd’hui, les détruit et les conduit, à leur insu, à la mort. Dieu est plus fort que toutes les décompositions et putréfactions humaines. Sa miséricorde, va bien au-delà d’une simple consolation de cœurs attristés et se donne à voir comme Amour actif qui reconstruit et fait renaître dans et par la puissance de son Esprit qui « donne la vie aux morts et appelle le néant à l'existence » (Rm 4,17). En première personne, YHWH Lui-même s’investit et communique son Esprit de Vie. Cette même action d’insuffler l’Esprit (le verbe grec emphysáō = insuffler l’Esprit) se retrouve dans l’évangile de Jean au soir de Pâques. C’est l’Esprit du Seigneur, « Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus des morts » qui fait vivre.


2. Avoir foi en la Passion-Mort et Résurrection du Christ!


La première lecture nous offre la conviction que Dieu n’est pas le Dieu de la mort. Notre vie terrestre bien qu’étant passagère est le lieu de la manifestation de sa gloire. « Nos os sont desséchés, notre espérance est détruite. » (Ez 37,11) La maladie semble avoir raison de nous. Jésus n’arrache pas ses amis à la souffrance et ne les empêche pas de connaître la mort d’ici-bas. Nos infirmités sont donc et doivent être espace de révélation de la gloire de Dieu c’est-à-dire expression de sa puissance. Cette manifestation de la gloire de Dieu en nos vies fait naître la glorification du Fils de l’Homme, sa passion et sa mort : la vie donnée à Lazare provoque la haine des hommes. Ainsi, dans la souffrance du Christ nous avons la vie et l’aurons en abondance. (Jn 10,10). La foi en Christ pour notre vie et notre résurrection, devient nécessaire et incontournable. Marthe fait montre d’une foi titubante, fragile, indécise par rapport à tout ce que Jésus lui disait. Elle accepte bien les paroles du Seigneur mais les interprète à la lumière de la résurrection finale des morts. Non ! Jésus lui montre qu’Il est en sa personne la plénitude de cette résurrection et bien plus, Celui qui seul peut et donne, dans le hic et nunc, la vie. Celui qui croit en Christ passera par la mort et les souffrances mais aura toujours en lui la vie divine grâce à sa foi. La foi de Marthe est encore parsemée de tant de doutes mais en elle-même, cette femme reste humble, ouverte et disponible à la grâce et à l’illumination du Christ. L’humilité du pécheur fait vivre de la vie du Christ, Seigneur de notre résurrection.



3. Rejeter les œuvres de la chair pour vivre de l’Esprit !


Par le retour de Lazare à la vie mortelle de ce monde, le Christ révèle que la victoire sur le mal et sur la mort, ne se produira pas sans notre corps et notre vie précédents. Cette victoire se réalise dans et par notre immersion dans le mystère pascal à condition de ne pas nous laisser à l’impérialisme de la chair. La chair c’est la sphère de nos vils désirs et passions où nous nous posons comme centre et maître absolu de nous-mêmes refusant toute lumière divine. Voici ce que produit la chair : « fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, jalousie, disputes, dissensions, scissions, orgies, ripailles…» (Gal 5,19-21) Le régime de la chair ou celui de l’homme séparé de Dieu, s’oppose ainsi à l’ordre de l’Esprit, celui de l’homme en communion profonde avec Lui. Devenu chrétien nous participons à la vie de l’Esprit par et dans l’œuvre de notre justification par la foi. Et Dieu donnera la vie à nos corps mortels par l’Esprit répandu en nos vies.


Père Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.

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