II DIMANCHE DE PÂQUES
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Ac 4,32-35 / I Jn 5, 1-6 / Jn 20,19-31)
Par la grâce de la rémission des
péchés et le don de la paix, Christ régénère et transforme l’humanité dans la
puissance du salut. La communauté des disciples en est l’exemple et la
missionnaire de cette nouveauté.
1.
Vie
de foi et d’amour en communauté … !
Le témoignage des disciples, est la foi vécue dans la
simplicité de la vie de tous les jours. En communauté de sœurs et de frères
réunis dans la prière et le partage, de jour en jour, ils s’ouvrent au nouvel
horizon de la victoire du Christ sur toutes sortes de complications humaines. Ici,
il faut bien comprendre que le partage fraternel et la communion des biens ne
sont signes du témoignage du Règne de Dieu que dans la mesure où ils sont vécus
dans la lumière du Ressuscité. En cette lumière et dans la force de la Parole
de Dieu l’homme est libéré de l’esclavage de la possession. Le v. 33 de la
première lecture est à ce propos, très significatif : la Résurrection du
Christ est puissance de transformation, « grande force » qui féconde
l’existence des croyants dans la grâce (karis).
Le lieu par excellence de cette œuvre d’amoure grâce qui transforme est la communauté,
celle que décrit Luc dans les Actes comme celle dont parle Jean dans l’évangile
d’aujourd’hui. C’est dans cette communauté du « premier jour de la semaine », communauté du dimanche, jour de la
nouvelle création, que se fait la rencontre pascale avec Christ qui libère de
toutes négativités que procurent les avidités mondaines et toutes tentations
d’accumulation. Tout au Christ on comprend mieux que « Les délimitations entre le mien et le tien
sont la cause de l’absence de paix entre les hommes. » (H. Urs von Balthasar )
2.
La
Paix du Ressuscité… !
Les portes verrouillées et en pleine communauté de
prière, voici que Jésus apparaît à ceux-là mêmes qui l’avaient abandonné à
l’heure de la passion et qui étaient encore enfermés dans le sépulcre de la
peur. Il vint et ne fit aucune allusion à leurs diverses trahisons. Point de
demandes d’explications. Il se tint au milieu d’eux vivant, ressuscité. La joie
resplendit sur la communauté. La peur, peu à peu, s’étiole…. Les plaies de la
passion sont montrées comme signes de la puissance de la résurrection d’où
vient et provient pour eux et pour toutes les générations, la vraie vie, la
vraie joie et la vraie paix. En un mot, Il leur communique, le shalom divin, victoire de sa
résurrection, Paix dans l’Esprit qui fonde tout bien humain matériel et
spirituel. Les disciples reçoivent au nom de toutes les générations, passées,
présentes et futures, le nouveau souffle re-créateur
(comme à la création du monde Gn 2,7 et aussi Ez 37,7-14) qui nous rétablit
dans l’Alliance d’amour rompue par nos péchés et par la haine et la violence au
cœur de l’homme. C’est le souffle de l’Esprit de la nouvelle humanité qui
régénère et qui désormais dans et par la confession de nos péchés et la
contrition, actualisent pour nous ce shalom
divin du Christ. Ainsi, dans l’Esprit du Christ ressuscité, la souffrance et la
mort, le mal ou le péché ne pourront pas avoir le dernier mot. Ils ne pourront
plus retenir captifs ceux à qui les disciples remettront les péchés. La réalité
de la présence et de la vie du Christ est pérenne et accessible à tous dans
l’humble mission des disciples de tous les temps. Thomas le confirme par sa
confession et sa profession de foi en Christ.
3.
La
foi de Thomas !
Thomas revient de loin. Il n’a certainement pas encore
digéré la crise du vendredi Saint. Il ne peut croire à ceux-là mêmes, ses
frères, qui hier avaient renié, fui et abandonné le Christ lui annoncer aujourd’hui
qu’Il est vivant. Il dénonce indirectement
par son attitude, nos incohérences humaines fruit de notre infidélité à la
parole donnée et du manque de foi. Il était-là avec eux quand Jésus est revenu.
Il n’est pas parti. Il est resté en communauté pour dire que le désaccord avec
l’Eglise n’est pas signe de « je
craque la porte et pars faire du mien » Thomas confirme avant tout dans
une dimension importante de Pâques : l’être
ensemble et en communauté comme lieu d’Amour où d’accueil du Ressuscité. Dans
les versets que nous lisons ce dimanche Jean ne parle pas en termes d’apôtres
mais de disciples, tous croyants qui dans le temps comme dans l’espace croiront
sans avoir vu, accueilleront dans la foi et l’Amour que Jésus vrai Fils de
Dieu, Ressuscité pour notre bonheur et notre salut.
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