« Ils » les jeunes africains abandonnent en
masse le continent africain à la recherche des lendemains meilleurs sous d’autres
cieux, Europe, Canada, Etats-Unis… Quel jeune africain ne rêve pas de poser un
jour ou l’autre devant la tour Eiffel ou devant la statue de la liberté qu’il a
toujours vues sur le net ou dans un reportage ? Ne dit-on pas que le monde
est devenu un « village global » ?
Et si après le Baccalauréat, il se heurte aux conditions
difficiles de vie et d’études dans les universités africaines souvent pléthoriques
et presque toujours marquées par une
pénurie criarde de personnel enseignant qualifié et de matériel didactique, il
commence par nourrir le désir de fouler
de ses pieds les couloirs des universités étrangères, à la quête d’une
formation meilleure. A-t-on oublié que la plupart des élites actuelles de nos
pays africains ont été formées dans lesdites universités ?
Et si par bonheur, il réussissait à finir ses études
universitaires sur place (ce qui n’est pas donné à tout le monde) il expérimentera chemin faisant, quel que soit
son secteur d’activité, les lourdeurs et
autres magouilles administratives aussi paralysantes les unes que les autres. Naîtra
alors une envie, celle de s’échapper pour des conditions plus valorisantes de
la compétence et du mérite sous d’autres
cieux.
Quand se dégradent les conditions sociales et économiques
et que, par surcroît, la stabilité politique disparaît dressant le lit aux
conflits et guerres, le jeune africain prend la route de l’exil pour échapper à
la misère ou au massacre dans le cas des
conflits. Dans son nouveau pays d’accueil, il se dit prêt à n’importe quel
travail pour survivre, vivre et faire vivre. Mon cœur d’africain saignait au
cours de la crise libyenne en voyant débarquer sur les côtes italiennes, dans
des conditions héroïques pour ne pas dire tragiques, des milliers de réfugiés
africains. Interrogés certains ont crié leur malchance : ils ont tout
bradé pour aller en Libye et voilà que deux ans après, sans épargne consistante,
ils sont contraints de fuir les combats. Retourner au pays… ils n’ont plus rien
là-bas sinon que tout le monde attend d’eux quelque chose. Unique possibilité, continuer
l’aventure en tentant l’Europe..
Les raisons sont infinies pour lesquelles, les jeunes
africains prennent la décision d’abandonner leur continent. Et en quelques
années, ils ont investi l’Europe, le Canada et les Etats-Unis jusqu’à devenir
aujourd’hui un problème de société par rapport auquel les partis politiques
sont invités à prendre position, tiraillés qu’ils sont entre l’ouverture et le
repli sur soi, à la faveur de la crise qui les secoue aussi.
Et l’érosion des forces vives du continent africain
continue entre rêve, envie, désir et ambition... Mais que deviennent-ils et que
font-ils réellement une fois partis ?
P. Eric Oloudé OKPEITCHA
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