XV DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Am 7, 12-15 / Ep 1, 3-14 / Mc
6, 7-13)
Dans le tout nouveau Royaume du Nord né des
péripéties de la sécession après la mort du roi Salomon, Dieu suscite Amos prophète
presque à la même période qu’Isaïe à Jérusalem au Sud (Is 1,11-14). C’était un prophète au langage virulent et quelques
fois violent s’opposant aux disparités sociales… Samarie connaissait un certain
essor économique qui contrariait avec la misère de la grande majorité du
peuple. L’insolence des richesses aux mains de quelques uns faisait
s’interroger le prophète sur les grands idéaux de l’exode à savoir, la liberté,
le droit des familles et de chacun à vivre sereinement sur la terre promise à
tous et donc le droit d’avoir une maison et un travail digne. La vie
quotidienne n’est-elle pas ou ne doit-elle pas être reflet de la volonté de
Dieu et de sa justice? Le mérite d’Amos est d’attirer l’attention sur le
lien intime entre culte et vie, profession de foi et justice (Am 5,21-27). Un
tel langage de vérité blesse et menace la stabilité du royaume. Amasias prêtre courtisan,
sent aussi les service du prophète dangereux et lui intime l’ordre de se
retirer et de retourner chez lui au Sud (vv. 12-13). Amos lui répond : je
ne suis pas un homme en quête de faveur…j’avais un métier, une
maison…furent-ils modestes quand Dieu m’appela.. je ne peux pas ne pas
prophétiser. Une réponse aussi simple mais profonde qui laisse transparaitre la
crédibilité de son appel et la puissance libératrice de la foi en Dieu.
2. Une mission libératrice au nom du
Christ !
La crédibilité du
missionnaire passe par sa capacité à braver l’adversité pour témoigner. Un
témoignage qui part de la communauté : « Il les envoie deux à
deux ». L’évangile n’est pas une affaire individuelle. La vie en
communauté fertilise la Parole de Dieu et en fait la force d’amour des uns
envers les autres dans l’unique amour divin qui nous sauve. La substance de la
mission est d’annoncer Jésus le Christ Bonne Nouvelle qui arrache les peuples
au mal où les esprits impurs de ce monde les retiennent captifs. Entre autres
consignes, Marc souligne qu’ils ne doivent rien emporter c’est-à-dire qu’ils ne
doivent pas compter sur leurs propres sécurités et moyens humains pour
l’annonce du Règne de Dieu. Il s’agit là d’un appel incessant à s’armer pour
toute sorte de traversée du désert, le désert du martyre et des persécutions.
En première lecture, Amos en est un exemple de fidélité et de détachement qui
libère des biens de ce monde et toutes autres faveurs qui distraient et obscurcissent
l’évangile. Être apôtre c’est-à-dire envoyé du Règne de Dieu est aussi appel à vivre
la pauvreté comme sacrement de foi, foi en Celui qui envoie, voit et pourvoit.
Sans l’esprit de pauvreté il n’y a pas de foi chrétienne qui tienne. C’est elle
qui aide à ne pas tomber dans les piège de l’autosuffisance personnelle et de
la bureaucratie idéologisant pour
toujours laisser place à l’action de l’Esprit Saint unique moteur de toute
annonce parce qu’Il nous fait comprendre le projet d’amour de Dieu sur
l’humanité.
3. Récapituler toute chose dans le Christ !
L’humanité n’existe pas par un pur hasard.
Elle s’insère dans un projet d’amour où nous marchons dans la Lumière pour une
communion intime avec Dieu. Il nous fait ses fils en son Fils Jésus Christ, privilège
d’amour qui nous régénère et nous fait conquérir sa ressemblance et son image
que le péché détruit. L’annonce et l’accueil de l’évangile sème en nous cette
réalité de salut, richesse de sa grâce.
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