PREMIER DIMANCHE DE CARÊME (B)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES
TEXTES
(Gn
9,8-15 / 1 P
3, 18-22 / Mc 1,12-15)
Après son baptême au Jourdain où
Il s’est solidarisé avec nous en toute chose excepté le péché, l’Esprit pousse
Christ au désert où Il nous montra la force du choix de la fidélité à Dieu qui
renouvelle et relève l’humanité en proie au mal du péché. Aussi les eaux du baptême
qui nous configurent au Christ vainqueur du péché, nous immergent-t-elles chaque
jour dans la puissance de la Trinité divine pour une vie de ressuscité.
1.
L’Arche
du baptême anéantit tout déluge…
La singularité du récit biblique
des inondations dévastatrices du déluge en Genèse 9 par rapport aux mythes des
littératures et religions anciennes (légendes
assyro-babyloniennes de Ziusudra, l’épopée
de Gilgamesh XVI-XVII siècle av. J-C), est qu’il est entre autre, une
méditation sur la relation de l’homme avec Dieu qui culmine dans l’alliance de
Noé (alliance noachique) en vue d’une
prise de conscience conséquente et vigilante des forces du mal à l’œuvre et à
tout moment rendues visibles et dangereuses par nos péchés. L’alliance que Dieu
fait avec Noé est une promesse de réconciliation et surtout de renouvellement
permanent de la création dans laquelle l’homme est appelé à être responsable de
l’amour de Dieu qui jamais ne lui fait défaut. L’Arc-en-ciel signe et symbole
de cette alliance signifie que Dieu ne se venge pas de l’humanité. Des eaux de
malheur il nous a sauvés et le baptême chrétien d’aujourd’hui comme d’hier, comme
l’arche de Noé planté en plein cœur de notre vie, fait jaillir du Cœur ouvert
de Dieu, l’eau qui donne vie et guérit des séquelles du péché.
2.
Notre
baptême en sa puissance purificatrice…
L’ Esprit pousse Jésus au désert pour
y manifester pleinement la puissance de
cet Amour divin qui dans le désert se fait Amour Verbe qui délivre, redonne vie
et harmonie à ce qui est détruit par le péché. Là où Satan a divisé et a semé
le désordre, Dieu, en Christ au désert lieu de solitude et de mort, a reconstruit
et y a fait retrouver l’ordre de la création jadis rompu. Au désert, Il a été
tenté par Satan. Il était au milieu des bêtes sauvages et les anges le
servaient. Marc juge bon ne rien préciser du contenu de cette tentation, du
service des anges et de comment pourrait-il vivre sans danger au milieu de
cette faune. L’évangéliste le fait, contrairement aux autres, pour porter ainsi
notre regard à l’absolu que la figure du Christ est celle qui s’impose comme la
seule vraie, le seul Bien et Force de purification dont tous les hommes sans
distinction ont besoin pour retrouver le chemin qui mène au salut et à la vie.
En Lui, le désert comme lieu de mort devient lieu de vie, d’où Dieu nous parle.
Le mal, la maladie et toutes autres formes de souffrances dont nous faisons
malheureusement au jour le jour l’expérience seront anéantis, seul resplendira
le Règne de Dieu.
3.
Retour
au Christ vivant et agissant en notre baptême…
Christ est l’Homme nouveau et
seule la communion avec Lui sauve des tentations de Satan et de ces eaux
houleuses du mal dont le monde est captif. C’est dans cette logique que Marc
indique le ministère commençant de Jésus comme « le temps » déjà-là
et opérant du Règne de Dieu qu’ouvrent et actualisent les eaux de notre baptême.
Pierre quant à lui, met ensemble tous les éléments de l’avènement de ce
Règne : force et puissance rendant présente en nous, ici et maintenant, la
résurrection du Christ. Si en en sa chair ont été mis à mort les maux de cette
terre, dans l’Esprit, Il a été rendu à la vie pour faire briller dans la froide
nuit de nos vies la vie même de Dieu. Nous entrons dans ce salut offert par le baptême
que nous sommes appelés à dépoussiérer et renouveler…