L’ÉPIPHANIE DU
SEIGNEUR
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Is 60, 1-6) / Ep 3, 2-3a.5-6 / Mt 2, 1-12)
Dans le mystère de l’épiphanie Christ
se révèle Sauveur de toute l’humanité, des païens comme des juifs, des pauvres
comme des riches. Tous sont « associés au même héritage, au même corps, au
partage de la même promesse … » (Eph 3,6).
1.
Lumière
et Gloire du monde !
Le retour d’Israël d’exil est encore loin d’être moment
de paix et de bonheur. Le prophète y annonce la sollicitude du Seigneur, plein
accomplissement de l’œuvre de Dieu qui malgré les temps difficiles fera de
Jérusalem, lieu de sa lumière et de sa gloire. La lumière, signe de la présence
et de l’action salvifique est symbole de la gloire de Dieu qui se manifeste. Cette
épiphanie glorieuse provoque la procession de tous les peuples vers Jérusalem
signe et symbole de vie de Dieu, de sa présence et de sa puissance. Jérusalem elle-même
est appelée à recevoir son Sauveur, sa lumière pour s’ouvrir à l’universalité
qui germe en elle. Un nouvel Israël est né. A l’Israël juif traditionnel, Dieu
substitue l’« Israël de Dieu » qui en l’Enfant-Dieu, le Messie, accueille
le don du salut et s’e laisse illuminer.
2.
L’expérience
des Mages !
Cette Lumière de la rédemption est Christ qui brille dans
le cœur de ceux qui se laissent guider par Lui et accueillent sa Parole.
L’exclusivisme est vaincu. De l’orient, des païens sont venus révéler à Hérode,
aux scribes et à tous, que le Sauveur est né en Judée. Ce paradoxe rythme la
vie de Jésus jusqu’à sa mort. Par les uns Il est joyeusement accueilli, rejeté
des autres souvent par les siens (Mt 13,57). Ceux qui l’ont accueilli, ont compris
que les astres, les phénomènes naturels et autre merveille de la création « font,
par analogie, contempler leur Auteur » (Sg 13,5) révélé en la personne du
Messie. Ils se rendent disponibles à la grâce et le Seigneur fait d’eux instruments
de joie et de vie du Christ pour le monde. Les Mages recoururent naturellement
à Jérusalem capitale de la Judée et à ses chefs comme l’unique instance politico-religieuse
et culturelle de référence dans la naissance du Seigneur. Mais ce n’est pas en
grande ville mais dans la pauvre et simple bourgade de Bethlehem que Dieu se
montre Dieu fort, Lumière des peuples et Roi d’Israël non pour discuter un
quelconque pouvoir dont Hérode a tellement peur d’en perdre les rênes tuant parfois
de ses propres fils pour en conserver l’hégémonie… Christ est au contraire, est
Roi d’humilité, sans palais, sans armée dont la royauté est de servir le salut
des hommes et des femmes leur restituant leur vraie dignité et liberté de fils
de Dieu. Les saints Mages sont l’exemple de toute vraie conversion
anthropologique : s’humilier dans toute recherche de vérité, s’ouvrir à la
lumière et à la grâce divine pour accueillir l’ordre nouveau de l’évangile où
il n’y a plus ni juifs ni grecs mais tous fils de Dieu.
3.
Tous
ont part au même héritage !
Dans l’expérience des Mages, la recherche de la vérité
qui s’élabore dans l’humilité devient désir d’absolu qui s’affermit dans la
contemplation et l’adoration du Christ Verbe et Vérité. L’actualité de leur
expérience pour nous, part de l’écoute et l’accueil de l’évangile qui seuls
nous introduit dans le mystère du salut promis à tous. Christ est désormais
Bien commun de toute l’humanité que le disciple
ou l’apôtre du Christ est appelé à rendre manifeste.
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