President Obama delivering his speech at the State Department. Photograph: Michael Reynolds/EPA
Source : http://www.guardian.co.uk/world/middle-east-live/2011/may/19/barack-obama-middle-east-speech-live
Au soir du 4 novembre 2008, le monde entier retint son
souffle face à l’inédit : Barack OBAMA, un afro-américain de 47 ans
devient le 44ème président des Etats-Unis. Le 20 janvier 2009, le couple Obama intègre
la Maison Blanche. Inutile de préciser que cette élection a été saluée dans le
monde entier ; on avait
l’impression de vivre une révolution à l’échelle mondiale, l’inauguration d’une nouvelle ère marquée par la paix et l’arrêt des
guerres, la fin de l’unilatéralisme américain dont on connaît les conséquences fâcheuses
de par le passé, la destruction des barrières raciales érigées entre les
peuples… Le jeune président américain,
frais et beau, allure sportive, langue déliée, discours alléchant, avait tout
pour plaire, pour séduire. Les africains tiraient de cette élection une
légitime fierté. L’Obama-mania est allée galopante, créant prématurément le
mythe Obama. Trois ans plus tard, nous retrouvons Barack Obama au sommet du G20 à Cannes, un président des
Etats-Unis sans pouvoir réel sur la crise financière qui secoue la zone euro et menace l’économie mondiale, un président des Etats-Unis qui a
perdu de sa fraîcheur et de son
clinquant physique, (la barre des 50 ans
est désormais dépassée) et qui,
visiblement, ne suscite plus grand enthousiasme sur le plan international. En
quelques mois de pouvoir, beaucoup de choses se sont passées…
Ce changement s’explique, à notre avis, par le trop grand espoir placé en lui par la communauté internationale. Après les guerres qui ont marqué le dernier mandat de son prédécesseur, beaucoup espéraient ouvrir une nouvelle page à l’échiquier mondial, celle de la paix oubliant qu’il n’est que le président des Etats-Unis, élu pour défendre d’abord et avant tout, les intérêts américains. Ensuite, le contexte économique mondial n’a pas facilité la tâche au président Obama. Les crises économique et financière ont profondément marqué son mandat, des crises dont il n’avait pas tous les leviers. S’il a pu arrêter finalement la guerre d’Irak avec le bilan que nous connaissons, il a été obligé de poursuivre celle d’Afghanistan, augmentant le nombre de soldats américains à quelques jours de sa désignation comme prix Nobel de la paix en octobre 2009. Le fameux discours du Caire qui laissait présager une main tendue au monde musulman n’a pas tellement modifié la situation du Moyen-Orient où le processus de paix israélo-palestinien n’a pas connu d’avancées notables. A tous ces événements, il faut ajouter la vague du printemps arabe qui a surpris les occidentaux, mouvement dans lequel les pays occidentaux ont dû tourner le dos aux dictatures qu’ils supportaient hier, leur préférant la rue au visage inconnu.
Par ailleurs, plusieurs africains sont restés déçus par
l’appui des Etats-Unis au retour de la France en Afrique, lors de la crise
ivoirienne et surtout lors de la guerre en Libye qui a abouti à la mort du
colonel Kadhafi. Les africains auront finalement compris que, malgré ses
origines africaines, Barack Obama « n’est que » le président des
Etats-Unis. En réalité, la politique a sa logique qui, après avoir laminé le
mythe, l’a redimensionné pour ne laisser subsister que le simple homme politique. Ceci dit, les jeunes
africains peuvent s’inspirer de la ténacité dans le travail de cet aîné. Certains
prévoyaient qu’il n’irait pas au bout du mandat, d’autres rêvaient d’une
gestion calamiteuse émaillée de scandales de tous ordres. Mais les faits sont
là pour prouver le contraire ; un mandat marqué par des succès certes mais
aussi par des reculs, en somme le bilan d’un homme politique ordinaire.
P. Eric Oloudé OKPEITCHA.
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