VII DIMANCHE DE
PÂQUES
COMMENTAIRE
D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Ac 1, 15-17.20-26 / I Jn 4, 11-16 / Jn 17,6a.11b-19)
Tout problème ou difficulté
auquel se trouve confrontée les apôtres, est affrontée à la lumière de la foi
en Christ, dans la puissance de sa résurrection qui donne forme et consistance
à la communauté ecclésiale naissante. Être et devenir témoin du Ressuscité
passe par la foi et l’union à Lui dans la communauté.
L’élection de Mathias, prenant la place désertée par
Judas Iscariote révèle en un premier
temps la place et le rôle décisionnel de Pierre dans collégialité avec les
autres mais surtout le souci d’équilibrer les ressources humaines nécessaires en
vue de l’organisation de la mission. L’Esprit Saint est l’unique guide de la
communauté chrétienne dans sa mission universelle ici définie comme «témoignage
de la résurrection du Christ ». Mathias prend la place de Judas et le nombre 12 est rétablit non pas seulement
dans une logique de respect de la tradition mais pour clairement manifester
l’urgence et l’importance de la mission des disciples dans le monde. Dieu en
est l’origine et le contenu. Pour y prendre part, il faut montrer la fidélité à
Christ en communauté des apôtres et manifester ainsi une union intime à sa vie
de laquelle germent et fleurissent l’amour et la vérité. L’enjeu est grave et
Jésus Lui même le note expressément dans sa prière.
2.
Fidélité
au Christ dans l’unité et la vérité !
La fidélité à Lui nécessite une union ou communion toute
particulière, c’est-à-dire la consécration de la part de Dieu. Consacrer, c’est
« mettre à part » pour devenir totalement « propriété de
Dieu », vivre et mouvoir seulement et uniquement pour Dieu. L’action de consécration
des disciples est une action divine, une action élective singulièrement
transformante dans laquelle le sujet consacré collabore pleinement se laissant
conduire par l’Esprit divin dans la puissance de sa Parole de vérité. En
définitive, Dieu et l’homme se rencontrent. La liberté de ce dernier n’est pas
niée mais exaltée dans la foi pour être fécondité de bonheur, engagement pour
Dieu contre la mal dans le monde en vue du salut. Bien que vivant dans le
monde, les chrétiens sont des « séparés » du monde, propriété de
Dieu, ceux qui au milieu des autres hommes deviennent reflet de la fidélité de
Dieu pour l’humanité et travaillent à la germination de son Règne, avènement de
l’amour et de la vérité dans le monde : « la vérité est le bain qui les purifie, la vérité est vêtement et
l’onction dont ils ont besoin.» (Benoît
XVI) La fidélité à cette vérité dans la communauté ne relève pas d’une
simple appartenance à un groupe social. Elle n’est pas non plus un conglomérat
de personnes bien intentionnées ou une superposition des sentiments. Elle est
foi, constante et persévérante adhésion à la vie de Celui qui s’est constitué
la communauté et lui donne vie. L’unité des chrétiens ou des disciples naît donc
avant tout de leur profonde unité avec Dieu en qui Père, Fils et Saint Esprit
sont un. Elle est communion et participation à l’être même du Ressuscité, une
intimité qui fait vivre dans la sphère de Dieu pour en rayonner et contraster
toute tendance périlleuse du monde à la désintégration. La consécration des
disciples dans l’unité et la vérité devient engagement et mission :
« comme le Père m’a envoyé, moi aussi Je vous envoie » (Jn 20,21).
3.
Fidélité
à l’Esprit d’Amour !
Jésus est bien conscient du danger du monde à la division
et au mal. Il entreprend de prier pour ses disciples et de les mettre dans la
force et la dynamique de sa Résurrection. Par sa prière, Il réaffirme que seul,
c’est-à-dire sans Dieu qui est Amour, l’homme ne peut rien comme Jean le
souligne en sa lettre : « quiconque aime est né de Dieu et connaît
Dieu » (1 Jn 4,8). La vraie icône de cet amour est Jésus qui donne
l’Esprit qui répand l’amour en nos cœurs (Rm 5,5) pour que nous en devenions source
et fécondité sur terre.
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire