vendredi 13 mai 2011

CHRIST RESSUSCITÉ : PORTE DU SALUT !




QUATRIÈME DIMANCHE DE PÂQUES (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Ac 2,14a.36-41/ 1 P 2,20b-25 / Jn 10, 1-10 )


Le discours de Jésus est une réponse à la polémique née à l’issue de la guérison de l’aveugle-né (Jn 9,1-41). Aux yeux du peuple et de l’ex-aveugle, chefs d’Israël et pharisiens ne sont plus modèles à suivre. La belle et familière image du rapport Pasteur-troupeau, illustre cette différence entre Christ et eux. Lui Christ, est un chef dont la Parole produit ce qu’Elle dit : vie, lumière et force.

1. L’annonce pascale provoque la conversion

La résurrection de Jésus fait naître une vie personnelle nouvelle. Une force nouvelle meut les apôtres et leurs auditeurs. C’est la force de la foi pascale. Celle ou celui qui accueille le Ressuscité vient à la lumière et n’a plus peur. Il n’a peur ni des hommes, ni de laisser Dieu vivre en lui : « ils eurent le cœur transpercé et dirent… » (v. 37) Qui écoute l’annonce pascale (kérygme) sent cette même force qui agit en son être profond, le provoque et le convoque à une transformation de vie intérieure. Le cœur transpercé, c’est la personne touchée en son cœur, en sa vie intime. La personne est convaincue de ses péchés et découvre les limites et la faillite de sa liberté. Elle se rend disponible à accueillir le salut.

2. Le Messie Pasteur et Porte !

Ce salut, passe avant tout par la communion avec le Crucifié, « Porte et Pasteur » des brebis et de tous ceux qui veulent entrer dans la bergerie. Il offre un modèle de vie qui fait sortir du cercle des structures-guides auxquelles nous sommes habitués et où, Dieu est quelques fois vu et présenté comme ennemi de l’homme, et l’homme lui-même, inséré dans un réseau vicieux d’opposition et de compétition effrénée avec son prochain. « Porte, Pasteur, troupeau…» renvoient à la familiarité et à l’intimité entre nous, peuple de Dieu et Christ, Celui qui communique l’Amour du Père. Remarquons bien ici, les deux rôles de « Jésus Porte » : Porte qui conduit vers les brebis et la Porte par où elles passent. L’allusion à L’ Église ou au peuple de Dieu pèlerin sur cette terre est claire. Jésus rompt l’exclusivisme d’Israël, élargit le peuple de Dieu et l’ouvre aux dimensions de l’universel. Tous ceux qui veulent avoir accès aux brebis (les servir) doivent passer par Lui c’est-à-dire s’efforcer de l’imiter. Ils sauront que l’Église du Christ n’est pas un espace de pouvoir qui rend esclave et écrase. Elle est diaconie de miséricorde qui, d’une part « porte l’infirmité des faibles » (Rm 15,1) et découvre l’altérité et la diversité comme valeurs et les promeut d’autre part. La porte est aussi le lieu sécurisé d’entrée et de sortie, lieu de liberté et de vie. Christ est donc le seul par qui passe (médiateur) notre salut.

3. L’efficacité de la souffrance du Bon Pasteur

En ces traits de Berger, nous reconnaissons le Christ humble et doux à supporter l’infamie de la croix. Le Bon Pasteur ne s’est pas révolté contre la souffrance. Et, c’est à ce prix que le Don de sa vie reconstruit nos vies détruites par l’égoïsme du pouvoir et l’individualisme. Pour Pierre en deuxième lecture, la participation et la communion avec Lui nous fait vivre l’efficacité salvifique de sa souffrance et à sa résurrection :sa mort est cause de notre justification et puissance d’union du peuple de Dieu. « Ecouter et reconnaître la voix du Pasteur» réalise en notre quotidien, une alliance personnelle qui va au-delà d’une reconnaissance individuelle pour signifier, « notre-être » et « notre-appartenir » au Christ. Ici résonne le programme de conversion que la première lecture propose. Pour Pierre, il ne s’agit pas tant d’une question de choses à faire mais une disposition et une orientation nouvelles de notre liberté vers le Christ qui fait de nous des êtres nouveaux : c’est cela l’efficacité du baptême, de l’imposition sur nous du Nom du Christ et de l’effusion du Saint-Esprit.

Père Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, bibliste

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