XXV DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Is 55,6-9 / Ph 1, 20-24.27a / Mt 20, 1-16a)
La
Bonne Nouvelle proclamée par le Christ n’est pas une Parole morte. Elle est
vivante et nous rejoint dans l’aujourd’hui de nos joies et de nos peines. La
parabole et les textes de ce dimanche nous indiquent que chaque instant qui
passe est un temps favorable, où Dieu – plus grand que notre cœur – se révèle,
chemin, vérité et vie. De Lui, nous faut-il sans cesse repartir pour notre Bien
et celui de tout homme.
- Cherchez le Seigneur !
Le
cri du prophète est un appel à la conversion en un moment où le peuple ploie
sous le poids de la souffrance et des affres de l’exil. Ces temps forts de
grandes difficultés sont des opportunités de grande communion avec le Seigneur.
Israël est appelé à discerner au lieu de tomber dans le danger de ramener Dieu
à sa mesure. YHWH n’est pas un Dieu à tarif. Il est toujours nouveauté de
puissance de renouveau dans l’aujourd’hui de tout deuil tragique ou drames
humains qui nous déstabilisent. La foi en Lui, est source de force dans
l’épreuve et chemin c’est-à-dire méthode critique de purification des idoles
modernes éperdument présentes en nous, en nos familles, en politique, en
économie… Ces idoles que tant nous chérissons ! L’une d’elles est
l’invention d’un « dieu tel que je veux pour une Église qui me
plait », danger d’une croyance transformée en « un mode de penser
et de faire selon les hommes et la mentalité ambiante. » C’est pour cela
que ce temps est plus que favorable pour repartir du Christ.
- Repartir du Bien de l’Homme !
Repartir du Christ, c’est apprendre
à projeter la lumière de la vérité divine sur l’homme pour découvrir qu’il est
la fin et non un quelconque produit marchand. En Christ, Dieu se révèle Bien
incommensurable de l’homme. Et à juste titre, l’évangile souligne que notre
société ne peut fonctionner uniquement sur la base de la justice distributive
sinon sur la base de la justice d’amour gratuit. Le comportement du patron peut
provoquer un malaise : il donne autant aux derniers qu’aux premiers
travailleurs. Nous paraît-il cela une anomalie scandaleuse ? Pour couvrir
notre malaise de le comprendre, nous nous empressons de l’identifier à Dieu
Juste et Bon envers tous ; et cela est vrai. Mais nous oublions que la
fonction d’une parabole est la purification de notre liberté à vouloir vivre
seulement de nos mesures marchandes
oubliant que Dieu dépasse la mesure de la justice qui mesure. Une justice sur
mesure, précipite le monde dans la jungle et le cercle infernal du désir d’être
et de vivre au-delà de nos moyens. La crise ne peut que nous surprendre !
Nous sommes donc capables de cette Justice d’Amour répandu en nos cœurs par
l’Esprit. (Rm 5,5) Personne ne peut se vanter de posséder à lui seul, ce que
Dieu met par pure grâce et gratuité à la
disposition de tous. Le salut n’est pas le pain de la sueur de notre front. Il
est pur don de Dieu. Toute organisation ou répartition des biens matériel et
spirituel de la cité doit s’en inspirer.
- Vivre en Christ !
« Mener une
vie digne de l’évangile » comme le dit Paul, c’est donc vivre de cet Amour
gratuit de Dieu qui seul peut re-créer chacune de nos vies et l’humanité en
marche vers le royaume des cieux. La
fidélité dans le sacrifice de soi fait de nous collaborateurs de la vraie vie
qui ouvre le monde injuste et insatiable à la mesure sans mesure de l’immensité
de la grâce de Dieu et de son salut.
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