vendredi 1 octobre 2010

On pouvait fêter autrement

Nous avions indiqué trois raisons en faveur d’une célébration des 50 ans d’indépendance de certains pays africains. Mais quelles réflexions nous suggèrent la manière dont ces célébrations ont été réalisées ? En somme trois. Tout d’abord les célébrations ont été faites en cascades tout comme les indépendances. Ensuite, elles ont été, pour la plupart, l’occasion de démonstrations de force et de manifestations exubérantes. Enfin peu d’initiatives en faveur de la jeunesse fer de lance pour les 50 prochaines années.
Le moins que l’on puisse dire est que la célébration du cinquantenaire a respecté la logique des indépendances acquises dans les années 60, c’est-à-dire en rangs dispersés, en cascades. Les pays ont, en général, rivalisé de génie pour fêter selon leurs moyens et même parfois au-dessus de leurs moyens puisqu’il faut nécessairement faire mieux sinon plus que le voisin. Ce qui se comprend aisément quand l’on considère les tâtonnements en vue de la consolidation de l’union du continent. Les résistances de tout genre et les marches en arrière n’ont pas manqué en 50 ans, au point de transformer ce noble projet de l’union du continent en une vaste chimère destinée à emballer seulement les pires rêveurs. Qu’est-ce qui aurait pu empêcher des initiatives communes ou tout au moins sous-régionales ?
Qu’a-t-on remarqué, en général, au niveau des programmes des festivités ? sinon des parades militaires, des discours officiels, des réjouissances populaires, grands banquets des chefs d’Etats et de gouvernements, des plantations d’arbres ou l’érection de monuments… En somme, l’exubérance et l’extériorisation qui ont toujours caractérisé l’africain et qui, si elles ont des aspects positifs, ne sont pas toujours des vertus. La réflexion, la prospection ont eu peu de place dans ce concert de réjouissances populaires. Une manière de confirmer que l’africain réduit tout aux chants et aux danses et tourne tranquillement la page. En somme, qu’est-ce qui a été fait pour capitaliser le parcours des 50 ans ? Qu’est-ce qui a été fait pour que les populations découvrent les enjeux de ce carrefour de leur histoire, les implications de ce monde dit « globalisé » ? Peu de choses. Et inutile d’ajouter que pour beaucoup, la fête est terminée ; le temps est déjà à la préparation des prochaines échéances électorales ou à des subterfuges politiques pour tordre le cou aux constitutions afin de s’éterniser au pouvoir. Et comme d’habitude, on livrera aux intempéries les infrastructures réalisées pour la plupart du temps dans la précipitation et à un montant très élevé.
Enfin quelle part a été réservée à la jeune génération dans ces célébrations ? N’a-t-elle pas servi d’ornements de fête dans la plupart des cas? N’avait-elle pas meilleur rôle à jouer ? En somme peu d’initiatives en vue d’une réelle transmission des valeurs positives. Et c’est là qu’il convient de saluer l’initiative du président Obama qui a rassemblé des jeunes issus des pays qui célèbrent leur indépendance pour échanger avec eux, leur ouvrir les yeux sur les tares du continent et surtout les projeter vers l’avenir en leur montrant la valeur de la motivation, du travail personnel et de la volonté de réussir. Sans tambours ni trompettes, de la bonne graine a été semée dans le cœur et l’esprit de ces jeunes qui ne sont pas prêts d’oublier cette mémorable rencontre. On pouvait vraiment fêter autrement.

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