mardi 12 avril 2011

Crise ivoirienne : la fin du feuilleton !

Lundi 11 avril 2011, Laurent Gbagbo, son épouse et son fils Michel sont arrêtés et conduits à l’hôtel du Golf, quartier général de son rival Alassane Ouattara. Une fin prévisible, étant donné que la situation qui prévalait jusque-là devenait intenable pour les troupes qui s’affrontent mais aussi et surtout pour la population civile privée de tout et qui ne savait plus à quel saint se vouer. Il faut bien attendre pour savoir ce qui s’est réellement passé dans ce pays depuis le soulèvement de la rébellion (qui n’est pas un fait banal) en passant par les divers accords en faveur de la paix, le désarmement chanté ici et là, les « fameuses » élections de novembre 2010, la gestion et la proclamation des résultats, la contestation des résultats par le camp Gbagbo, la reconnaissance unanime de la victoire de Ouattara par la « communauté internationale » les pressions de la CEDEAO et de l’Union africaine, les multiples missions de médiation, la reprise des combats, les divers massacres, la résolution de l’Onu sur la protection des civils et la destruction des armes lourdes de Gbagbo, le retournement de l’ONUCI et des forces Françaises contre celles de Gbagbo, les bombardements du palais présidentiel et l’assaut final qui a connu la participation des forces françaises et celles de l’Onu. Les images sont assez fortes et appellent bien des commentaires. On pourrait se demander qui a finalement vaincu Laurent Gbagbo ? L’issue actuelle est-elle une victoire de son rival Ouattara ? Et le peuple, pauvre peuple ivoirien ?



Il faut bien laisser passer l’euphorie légitime des « vainqueurs » et l’amertume des « vaincus » pour situer les responsabilités, celles des héritiers (Gbagbo, Bédié et Ouattara) du vieux Houphouët Boigny d’une part et celle de la France, ancienne métropole d’autre part. Il faut bien laisser passer le temps pour savoir ce qui s’est réellement passé par-delà la propagande des divers protagonistes et la rhétorique politique, "ils sont mauvais, nous sommes bons"



Mais en attendant, la jeunesse africaine qui vit ces événements de près ou de loin devra apprendre à savoir raison garder en toute chose et surtout savoir s’arrêter à temps. Comme tout excès, le « jusqu’au-boutisme » à tout crin, n’est pas une vertu. On ne peut, tout seul, toujours avoir raison contre tout le monde.



Ensuite, toute l’humanité est embarquée sur le même navire. De même qu’une plaie au pied se fait sentir au niveau de tout l’organisme, de même un pays tisse avec les autres un réseau de relations avec les autres basé essentiellement sur les intérêts. C’est un fait qu’on ne peut nier sous peine de naïveté. Le nationalisme aveugle n’est plus de mise. Le mieux est d’éviter l’ingérence des autres pays dans la résolution de vos problèmes internes.



Que la jeunesse africaine aiguise sa conscience en suivant de près la phase de « reconstruction » qui est, avant tout, celle des « marchands ». Elle commencera bientôt avec le déferlement des hommes d’affaires à la faveur du nouvel ordre politique. L’essentiel pour l’élite africaine de demain est de pouvoir s’inscrire dans une logique de « gagnant-gagnant » dans toutes ces négociations désormais inévitables.

1 commentaire:

  1. Merci pour cette réflexion, si et seulement si les Africains pouvaient prendre conscience! Dans tout le scénario, le PERDANT, c'est l'AFRIQUE. Africains, nos seuls sauveurs à part Dieu, ce n'est pas la France, ce n'est pas l'ONU; nos seuls sauveurs, c'est nous-mêmes Africains! Coffi

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