mercredi 30 novembre 2011

BENOIT XVI : UNE VISION EMINEMMENT POSITIVE DE L’AFRIQUE


Le Pape Benoît XVI recevant un présent des enfants d'Afrique. Bénin, le 19/11/11

Entre autres éléments, le récent voyage du Pape en Afrique, précisément au Bénin du 18 au 20 novembre, aura mis en relief, la vision nettement positive de Benoît XVI sur l’Afrique. L’Afrique « boîte de Pandore » pour les uns, « sanctuaire de tous les maux » pour d’autres,  a été qualifiée par le Pape de « poumon spirituel  pour une humanité  qui semble en crise de foi et d’espérance »[1] et de « réserve de vitalité » sur lesquels peuvent compter l’Eglise et l’humanité.  A travers les dix discours prononcés sur le sol béninois, mais aussi dans l’interview  accordée aux journalistes sur le vol qui le menait à Cotonou,  Benoît  XVI a proclamé haut et fort sa confiance et son estime pour le continent africain.

Ces deux expressions, pour ma part, sont essentielles d’abord pour les africains eux-mêmes , portés à leur insu, à l’auto-flagellation, à la résignation, au pessimisme par la vision que ne cesse de leur projeter les médias. En effet, à force de ne voir de soi que des images négatives, on finit par perdre l’horizon du bien et du beau dont on est  pourtant porteur. Le drame de l’immigration sauvage est là, devant nos yeux impuissants, pour témoigner à quel point une bonne partie des forces vives de l’Afrique, ne pense qu’à l’Europe, comme l’unique possibilité de vie et de survie. On pourrait se livrer à tous les dangers du désert et de la mer, pour qu’on parvienne aux portes de « l’Eldorado » l’Europe. Or, les problèmes actuels et futurs de l’Europe, conseilleraient autre chose.  L’Afrique, en se prenant au sérieux, en faisant face aux problèmes qui la minent et que le Pape a  si bien mis en relief dans l’Exhortation Apostolique  Post-synodale Africae Munus, offrira à l’humanité, non seulement ses ressources minières mais aussi humaines et spirituelles.

Ensuite, ces deux « expressions » pourraient aussi interpeller l’opinion publique européenne assez ignorante de l’Afrique, dans son ensemble. Certains y voient simplement un pays laminé par les guerres, les calamités et les épidémies, la  destination de leurs œuvres de charité pour lesquelles il convient de les saluer. Mais l’Afrique est plus cela. Elle est riche de sa pauvreté qui lui donne l’élan de recevoir et non  la nausée de la surabondance ;  elle est riche de son respect du sacré, de son sens de la vie et de la famille, de sa foi en Dieu et dans un au-delà de la vie qui tranche nettement avec un positivisme desséchant.  L’Afrique est riche de son espérance au cœur des difficultés, de sa jeunesse fraîche et nombreuse qui  ne demande qu’à être  bien formée et orientée pour déployer toutes ses potentialités.

Les titres du dernier chapitre et de la conclusion, respectivement « Lève-toi, prends ton grabat et marche ! » (Jn 5,8) et « aie confiance ! Lève-toi, il t’appelle ! » (Mc 10,49) sont assez suggestifs pour nous dire ce que l’humanité attend de l’Afrique.  



[1] Homélie  de la Messe d’ouverture de la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques (4 octobre 2009 ) . AAS 101 (2009), p. 907 ; DC 2433 (2009), p. 951.

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