samedi 12 mars 2011

L’ ÉLECTION DE DIEU !

PREMIER DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME (A) COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES (Gn 2, 7-9 ; 3, 1-7 / Rm 5, 12-19 / Mt 4, 1-11 ) "L’homme s'érigeant en principe de sa conscience morale tombe dans un parfait paradoxe où le Bien véritable lui apparaît amer et difficile, et le mal destructeur succulent et doux d’apparence. C’est cela s’abandonner aux séductions du serpent !"


Arrière Satan ! Tu n’adoreras que le Seigneur Ton Dieu ! L’obéissance à Dieu et à sa Parole fait toujours de nous le nouvel Israël, nouveau peuple élu dans une relation d’amitié avec Dieu offerte par la grâce du Salut. A cette amitié, l’homme répond par le choix renouvelé qu’il fait de Dieu au cœur des épreuves de toutes sortes. Dieu pour sa part, le laisse libre mais l’avertit du danger des séductions du mal et du malin.




1. Choisir de suivre le serpent ?




Deux scènes sont juxtaposées en notre première lecture, qui font contempler le fondement de la grandeur de l’homme et de son exceptionnelle place dans création. Il est certes lié à la terre parce que modelé avec la glaise du sol mais le souffle de Dieu dans ses narines est la Vie divine donnée avec Amour. L’homme ne doit et ne peut rester prisonnier de cette terre. L’arbre de vie dont il reçoit l’autorisation de manger est en réalité cette vie à lui communiquée par Dieu et qui lui assure l’épanouissement et le bonheur de la communion avec Dieu. Rompre cette relation de communion, c’est se retrouver à consommer le fruit de l’arbre de la connaissance du Bien et du mal : se retrouver dans l’illusion de la liberté en se positionnant comme « dieu » ou mesure de déterminer par soi-même son propre bien et son mal. L’homme s’érige en principe de sa conscience morale. Cette situation l’immerge dans un paradoxe : le Bien véritable lui apparaît amer et difficile, et le mal plus succulent et plus doux d’apparence. C’est cela s’abandonner aux séductions du serpent !




2. Faire l’élection de Dieu !




Prolongeant le drame des séductions du serpent ou du diable, l’évangile nous propose de méditer Jésus qui se solidarise avec les hommes subissant l’épreuve du piège de l’autosuffisance et de la désobéissance à la mission divine. Citant les écritures à ses fins, Satan prend appui sur 3 éléments sensibles en un moment où Jésus était humainement affaibli par 40 jours de jeûne : la faim (tentation du pain), les gloires et les honneurs (tentation du prestige et aussi fait de tenter de Dieu), la domination de l’homme par l’homme (tentation du pouvoir). En ces différentes situations Jésus refuse d’utiliser son pouvoir divin ou d’utiliser Dieu à ses propres fins sinon que d’obéir à sa volonté. Il a le pouvoir de faire miracles mais ne le fait que pour le service du Règne de Dieu dans la vie des hommes. Les réponses de Jésus au diable sont basées sur les différentes façons de pécher contre l’amour de Dieu que nous découvrons par exemple dans le livre du Deutéronome (Dt 6-8) : le doute à l’égard de la puissance divine, l’idolâtrie de la matière et du pouvoir et toutes séductions qui menacent l’Eglise et chaque chrétien quand on refuse de se prévaloir de tout autre amour ou de tout autre pouvoir que celui de Dieu. « L’obéissance à Dieu élève la liberté de choix dans la liberté parfaite!» (H. Urs von Balthasar)




3. Dieu va à la recherche du pécheur !




L’obéissance de Jésus à la volonté d’amour de Dieu procure la justification, la grâce de salut à tous les hommes. Paul en deuxième lecture précise bien que Jésus vient rétablir l’ordre rompu par Adam. Mais cela ne veut pas dire que sans effort(s) nous deviendrons automatiquement justes. En Christ, nous ne sommes plus esclaves du péché, du mal et la mort. Il a ouvert la voie de la foi véritable qui sauve. La vie des sacrements et nos petits actes d’amour de Dieu à travers la prière, le jeûne et le don charitable de soi aux autres, nous unissent à Dieu et nous font l’élire tous les jours de notre vie.




Père Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire