mercredi 30 mars 2011

L’EAU VIVE EN NOS DÉSERTS !


TROISIÈME DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME (A) COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES (Ex 17, 3-7 / Rm 5, 1-2.5-8 / Jn 4, 5-42 )


Sans aucun mérite de notre part, Dieu vient à notre rencontre, nous relève. Il nous sauve alors même que nous étions et sommes encore pécheurs. (cf. Rm 5,8). Dans la figure de la Samaritaine, nous découvrons Dieu qui opère en nous et plus intimement à nous que nous mêmes. En Lui seul, pourrions-nous étancher notre soif de vie et de bonheur.


1. La soif de l’Homme !


Les fils d’Israël récriminent contre YHWH au désert à cause du manque d’eau : YHWH est-il encore avec nous ? ou peut-il être au milieu de nous ? Les souffrances quotidiennes nous ferment dans le doute. Du doute, on passe malheureusement parfois à l’accusation gratuite de Dieu comme responsable du mal dans le monde et en nos vies, nourrissant ainsi la fausse conviction que Dieu serait incapable de faire jaillir de l’eau dans le désert. Ce silence apparent de Dieu n’est-il pas un temps opportun de maturation de notre fidélité, de notre foi ? Dans le désert de nos vies et dans la souffrance, Dieu montre sa puissance. A notre infidélité, Dieu répond par la fidélité éternelle de son Amour prévenant. La figure de la Samaritaine contraste avec celle d’Israël. Elle a tout aussi besoin d’étancher sa soif d’eau, consciente de sa vie passée et pécheresse mais une vie humble, ouverte et à tout moment disponible à la grâce de Dieu. Sa soif d’eau devient « soif de Dieu.»


2. La soif de Dieu !


La soif l’homme indique un désir de Dieu. Mais en un premier moment, c’est Jésus le Fils de Dieu et Dieu lui-même qui demande à boire à une pécheresse, une étrangère. La femme ne s’est pas empêchée de montrer, à cet inconnu et étranger, la gravité de sa demande : « oublierais-tu que tu es Juif et moi Samaritaine ? » Jésus lui répond, rompant les obstacles de l’histoire. Il établit avec elle un dialogue. La femme découvre que son interlocuteur est une personne spéciale. Elle l’appelle tour à tour, « seigneur ! prophète !». Elle ne s’enferme pas dans des préjugés et dans les contestations (Massa= défi ; Mériba= Accusation). Elle est une femme de foi dont la vie passée démontre un désir de Dieu que la vie ordinaire avec un homme n’a pu assouvir. Jésus lui révèle qu’Il est le don de Dieu, Celui qui procure l’Eau vive du salut, le Messie. La femme court au village annoncer la nouvelle et revient présenter à Dieu, la foule des gens du village, fruit rénové de sa conversion et de sa foi. Elle devient ainsi disciple et missionnaire de la Bonne Nouvelle. De même, notre vie passée et présente portées à la lumière du Christ et offerte par un aveu sincère, purifie et illumine de grâce toute la cité. Comment aurions-nous une vie de paix et de bonheur si nous dans une situation spirituelle et religieuse confuse et désordonnée ? Jésus-Christ est le lieu spirituel, le temple nouveau où se fera l’adoration. La soif de Dieu, c’est le salut de l’homme, sa volonté de nous voir ses vrais adorateurs.


3. L’Amour de Dieu versé en nos cœurs !


Le cœur de la Samaritaine serait toujours sans la vraie paix tant qu’elle n’aurait pas rencontré Jésus dont la soif est de nous donner la vie et la vie en abondance. (Jn 10,10) En Lui, nous avons la paix dit Saint Paul, non pas d’abord une sérénité intérieure (ce qui n’est pas exclue) mais une paix qui succède à une vie passée faite d’éloignement et d’inimitié à Dieu. La médiation rédemptrice du Christ nous ouvre l’accès à Dieu et au vrai culte « en esprit et en vérité.» Dieu n’est donc pas loin de nous. L’idée que son Amour est versé en nos cœurs, exprime métaphoriquement la surabondance de la grâce accordée à ceux qui ont donné leur foi au Christ. Seule la foi refleurit nos déserts !


Père Chelbin-Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.

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