samedi 23 octobre 2010

Ecrivez-le simplement dans un livre


« Si vous avez quelque chose à cacher à l’africain, ne l’accrochez pas à un arbre et ne l’enfouissez pas dans un trou. Ecrivez-le simplement dans un livre. Il ne le découvrira jamais ! » Cette boutade fait sourire et pourrait paraitre méprisant mais elle traduit une réalité difficile à nier : la carence en matière lecture. L’africain provient d’une culture profondément marquée par l’oralité ; et cette dernière continue de dicter sa loi malgré la scolarisation et donc, l’introduction de l’écriture et de la lecture.
Que ce soient les entreprises de presse comme celles du livre, la plainte est unanime. La prospérité dans les affaires n’est pas à l’ordre du jour. Les livres comme les journaux peinent à quitter les étagères. Du coup, la lutte pour la survie devient un impératif au niveau de ces entreprises. Celles de la presse sont obligées de s’inscrire à des chapelles politiques pour assurer les lendemains qui ne chantent pas forcément puisqu’il n’y a aucun espoir d’autonomie financière à l’horizon. Tournant ainsi le dos à l’objectivité, à l’impartialité et à la neutralité qui devraient normalement caractériser l’exercice de leur noble fonction, elles prennent simplement l’allure des organes de propagande pataugeant entre diffamations, calomnies et louanges aveugles.
Les écrivains, pour leur part, ne destinent pas prioritairement leurs œuvres au public africain. Il faut choisir des problématiques qui peuvent aussi intéresser le public occidental plus prompt à la lecture. Ces contraintes et pressions sur l’inspiration peuvent parfois conduire à une distorsion dans l’observation et la présentation des faits. Ce qui n’est pas une nouveauté dans l’histoire de la littérature africaine. Les enseignants ne sont pas non plus, les plus heureux face à la performance en lecture de leurs apprenants. D’où les multiples initiatives de promotion de la lecture à travers les concours, qui, bien évidemment, rencontrent moins d’intérêt et d’engouement que les concours de danses ou de beauté. Toute chose destinée à toujours confiner le jeune africain dans la superficialité et l’instantanéité.
Au regard de tout ce qui précède, la lecture devient un défi important à relever. Elle est indispensable à la réflexion. En effet, comment apprendre à réfléchir sans confronter sa pensée à celle des autres dans le silence du livre ? Nous avons estimé, qu’au lendemain des 50 ans d’indépendance, les jeunes africains doivent tourner le dos au modèle du copier-coller par rapport à l’occident pour exercer leur droit à la réflexion, à l’autonomie dans la pensée. Ceci ne peut advenir sans l’appui de la lecture. Il urge donc de se soustraire à la fascination de l’image qui complète bien l’oralité de l’africain pour s’adonner à la lecture. Les apports de la lecture à la personne humaine en matière de connaissance et de comportement sont immenses.
Jeunesse africaine, un trésor est caché dans les livres des bibliothèques de ton lycée, collège ou de ta ville. Va le chercher, en te privant de quelques heures de discothèque, de télévision ou de films, et tu auras relevé un immense défi pour ton avenir et pour celui de ton cher continent.

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