samedi 16 juin 2012

ETRE LA BONNE TERRE...!


XI DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
                                        (Ez 17,22-24 / 2 Co 5,6-10 / Mc 4, 26-34)
 

1.   La fragilité du jeune rameau !

L’image du jeune rameau fragile devenu cèdre magnifique aux yeux de tous et à la gloire d’Israël, est la vie qui renaît des cendres de la souffrance, de la pauvreté et de la mort. Quand Nabuchodonosor envahit Jérusalem, la déporte et la réduit à néant, aucune lueur d’espoir n’était possible pour le peuple de Dieu. A nos yeux d’hommes, Israël semble avoir tout perdu et s’être perdu. De la profondeur de l’épreuve Dieu vient et prélève du milieu du peuple un jeune rameau qu’Il replante sur la montagne de l’alliance comme signe d’espérance, inauguration de la nouveauté messianique, éternelle protection divine et accomplissement définitive de son amour. L’avènement du salut de Dieu dans la fragilité, la petitesse et l’impuissance des moyens humains redimensionne tous critères humains d’évaluation et d’approche et nous ouvre sur les valeurs de la simplicité, de l’amour et du service humble (manifestation de la force de Dieu) qui seules peuvent édifier un monde meilleur.



2.   La force de l’humble semence !

La force de Dieu n’est pas dans les démonstrations spectaculaires. L’entourage de Jésus éprouve grande difficulté à le saisir. Comment comprendre que la personne d’un homme aussi simple que Lui est le lieu de révélation de la gloire de YHWH ? Comment établir le lien entre tout ce que l’Ancien Testament a célébré et chanté de la grandeur de Dieu en son Règne et l’humble annonce qu’en fait maintenant Christ ? L’avènement de Dieu ne devrait-t-il pas être universellement et triomphalement reconnu ? Les deux paraboles définissent le Règne de Dieu sous les traits de l’impuissance de la semence. Elle est d’abord destinée à la sépulture d’où elle croît et fructifie. Son apparente défaite ou faiblesse ou même le silence apparent qui la caractérisent sont signes de sa force. C’est en tout cas de cette façon que s’édifie dans le monde et s’édifiera en nos cœurs l’œuvre de Dieu et la grâce de son salut. Il n’est pas produit d’une vision intelligente de l’homme ou fruit de sa liberté créatrice ni le résultat de nos efforts de religiosités. Le Règne de Dieu est l’histoire de la promesse d’Amour que Dieu a semé dans le monde et qui opère en nous, nous élève et nous libère parce qu’il est Christ Ressuscité puissance d’Amour. La force de cette semence est son humilité et sa petitesse, une force secrète qui est présence vivante de Dieu. Sous des dehors d’absence, d’insignifiance et de rien le Règne de Dieu est patiemment

3.   Se laisser ensemencer  !

Sous des dehors d’absence, d’insignifiance et d’humilité, le Règne de Dieu germe patiemment dans la gratuité du don. Le « silence » de Dieu ou son « absence » ne sont-ils pas en réalité des moments de gestation en nous de la semence ou de sa puissance en nous ? La faiblesse, la petitesse  ou le refus de Dieu et même les scandales des disciples en ce monde et nos misères sont la preuve que le Règne de Dieu est un cheminement toujours renouvelé vers le plein accomplissement en Dieu. Sans la foi et la patience, la vie présente ne peut s’ouvrir au futur qui seul nous arrache à la mort pour la résurrection en Christ. Puissions-nous être la bonne terre où Dieu peut ensemencer la vie qui  vient.
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO


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