dimanche 30 janvier 2011

OSE PRENDRE LE CHEMIN DE LA VIE NOUVELLE !

QUATRIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(So 2, 3 ; 3, 12-13/ 1 Co 1, 26-31 / Mt 5, 1-12a )


Le Royaume de Dieu est le critère fondamental de tous les choix du chrétien . Les Béatitudes que nous lisons ce dimanche, disent en clair que l’aventure avec Jésus-Christ est la dynamique d’une vie nouvelle qui nous met en marche vers la vie éternelle malgré les souffrances du temps présent. Certaines traductions dont celle d’André Chouraqui suggèrent de rendre le terme « Heureux» qui commence chaque béatitude, par l’expression « en marche », à partir du vocable hébreu. ("Heureux" en grec = "makarios". En hébreu "Ashrey" signifie à la fois "Heureux" et "être en marche "). Cette mise en marche est une quête permanente de Dieu et de sa Justice.

1. Cherchez le Seigneur et sa Justice !

Cet appel du prophète résonne en un moment difficile pour le royaume de Juda, surtout en sa capitale Jérusalem : les guerres assyriennes ont moralement, culturellement et économiquement affaibli le pays. L’infiltration des divinités assyriennes a accru les infidélités du peuple et de ses responsables. Les conflits de leadership suite à l’assassinat d’Amon ont lacéré la cohésion sociale. Son fils Josias est élu roi à 8 ans (2 R 22,2). Le culte du vrai Dieu et l’indépendance politique sont menacés. Pour Sophonie, cette situation est la conséquence de l’abandon de Dieu et de sa justice. Mais l’espoir n’est pas perdu. Avec Dieu tout renaît des cendres. La vie nouvelle est possible. Un peuple nouveau pauvre et humble, sera «le petit reste», le vrai « Israël de Dieu ». Il portera le flambeau de l’espérance du Salut. Seul avec Dieu il est possible de récupérer le passé perdu. Dieu prend la défense du peuple ou de l’homme qui s’humilie devant Lui pour emprunter le chemin de sa Justice. Il entreprend de pourvoir Lui-même à son bonheur.

2. Le bonheur, c’est l’avènement du Règne de Dieu

Aux versets 3 et 10, les béatitudes de Mathieu sont encadrés par l’expression « le Royaume des cieux est à eux » comme action prépondérante de Dieu qui récompense les « pauvres en esprit» et « les persécutés pour la justice ». « Pauvreté spirituelle» et « justice de Dieu » sont deux qualités importantes de l’identité nouvelle acquise par notre baptême. Elles nous rendent capables de correspondre à la volonté de Dieu, lutter contre l’arrogance et la présomption de vouloir nous sauver nous-mêmes. Ce sont des qualités spirituelles, qu’aussi bien le riche que l’indigent peuvent cultiver donnant à Dieu sa juste valeur et place. Elles aident à reconnaître nos limites humaines et à travailler au développement de notre société. Pauvreté et Justice expliquent mieux l’essentiel de l’engagement des chrétiens en ce monde : en pleurs ou affligés, la vraie consolation viendra du Christ doux et humble de cœur. A son école, notre appel à être doux pour hériter de la terre, devient une vocation à bâtir notre vie avec les autres dans un rapport d’amour. Une cité fondée uniquement sur les intérêts économiques est une société de crises permanentes qui finit par rendre la terre inhabitable. Un juste rapport avec les autres dans la lumière de la Parole de Dieu et sous la protection de sa miséricorde nous maintient dans le Christ, présence du Salut de Dieu. «Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain travaillent les bâtisseurs; si le Seigneur ne garde la ville, en vain la garde veille.» (Ps 126). La troisième partie de chaque béatitude souligne l’action bienveillante de Dieu. Ce bonheur n’est pas l’illusion d’une joie artificielle dont on peut se procurer à tous les coins de rue mais une joie, une félicité dont l’auteur est Dieu présent et agissant en nous. La motivation principale des béatitudes est la venue du Règne de Dieu, faire de nous le peuple en marche vers la félicité.

3. Considérer l’appel à devenir le peuple des béatitudes

L’initiative de Dieu est de nous arracher aux ténèbres de l’ignorance sans aucun mérite et privilège social de notre part : nous ne sommes ni nobles, ni puissants, ni savants. Notre élection par Dieu est surprenante et se pose en contradiction avec l’esprit de ce monde. Paul insiste à souligner que ce qui est sans aucune valeur en ce monde voilà ce qu’il a choisi pour confondre les savants du monde en leur logique mondaine. L’acceptation de la pauvreté, des persécutions, de l’affliction, de la pureté et la douceur en vue d’un monde de paix et fondé sur l’Amour de Dieu est une nouveauté. La force de cette nouveauté est dans le langage de la croix du Christ, chemin des béatiudes. Avec Lui, osons cette vie nouvelle.


Père Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.

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