samedi 28 juillet 2012

LA PUISSANCE DU PARTAGE...!

XVII DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES

(2 R 4,42-44 / Ep 4, 1-6 / Jn 6, 1-15)



LA PUISSANCE DU PARTAGE…!

1. Partage le peu … !



Le miracle de la multiplication des pains d’orge fait partie des textes que les écritures appellent le cycle d’Elisée. Ce miracle prouve comme beaucoup d’autres, l’authenticité de la mission de ce prophète fils spirituel et successeur du grand prophète Elie. Sans perdre de vue les intentions de l’écrivain biblique, il confirme la force agissante de Dieu, la surabondance des biens dont il comble son peuple. C’est Dieu qui pourvoie aux besoins de ses fils et filles qui dans la misère crient vers Lui et aux temps qui sont les derniers, fait de son Fils, « le vrai pain qui descend du ciel.» Sans contredire ce rappel théologique nécessaire des textes de ce Dimanche, nous n’oublierons pas qu’il s’agissait en première lecture, des offrandes des prémices, offrandes de reconnaissance des bienfaits du Seigneur (Lv 23,17-18) portées à Elisée et à ses disciples vivant près du sanctuaire de Galgala… Le prophète ordonna que le peu de pain de l’homme, offert à Dieu par amour en reconnaissance de son Amour sans mesure, soit distribué à une foule tout comme Christ ordonnera à Philippe et à André et aux disciples de partager 5 pains et 2 poissons à plus de cinq mille hommes. Le peu partagé dans la foi devient grâce et bénédiction. L’indigence offerte dans l’humilité de l’écoute de la Parole de Dieu ouvre la finitude de l’homme à l’infini de Dieu. L’espace divin devient naturellement espace d’humanisation d’un Dieu qui en Christ prend le chemin de la souffrance de l’homme.



2. Partage, dans la foi et l’écoute…



Dans le texte d’évangile prévaut non une logique d’accumulation ou de sauvegarde de quelque chose mais celle du don et du partage par lesquels le peu devient source de l’abondance comme ironiquement le relève le texte : on a recours à un enfant, un garçon pour résoudre un si grand problème. Le peu ou la petitesse a toujours un prix de grandeur et de profondeur spirituelle. Par là, on peut dire que l’esprit d’accumulation tue toute initiative humaine de développement. Et l’on ne peut gagner qu’après avoir perdu. Le gain personnel n’est pas ce qui est ici recherché sinon le Bien de tous. Partant comme Philippe du légitime souci humain de moyens efficaces pour trouver solution aux problèmes humains, nos forces humaines capitulent et capituleront toujours. André est presque sur le même plan de difficulté que Philippe à la différence qu’il ouvre le peu humain à la grâce divine dans l’espérance. Sans cesser d’être perplexe devant l’immensité du problème, il (André) s’est peut-être rappelé son catéchisme de l’Ancien Testament où YHWH, par son prophète Elisée, a nourri les foules à partir du peu. La foi est mémoire des merveilles du passé qui s’ouvre à la présence éternelle de Dieu dans l’aujourd’hui. Partant de l’humilité d’une foi qui sait se tourner vers Dieu en Jésus-Christ et dans un esprit de don de soi, nous jetterons le filet pour une « pêche miraculeuse.» La Parole de Dieu donne sens et signification à la vie humaine et fait comprendre que le travail ou le bien d’un individu ne lui profite que quand il peut être bien-pour-tous. C’est une vérité toute chrétienne : la dignité de l’homme vient de sa capacité d’être don de soi pour les autres. Le miracle de la multiplication des pains s’appuie sur les biens humains en nos mains. André a compris que ce signe-miracle n’adviendra pas sans collaboration de chacun d’entre nous dans le partage et non d’abord dans l’hyperproduction de biens et services pour assouvir la faim. Les richesses de la terre partagées dans le respect et la foi, suffiront pour orienter nos regards vers biens éternels à venir. C’est pour ces biens que Christ s’est retiré de la foule qui veut le faire roi c’est-à-dire le faire tristement demeurer esclave et prisonnier de cette terre.



3. Partage, dans l’Amour et l’Espérance à venir…



L’intention de la foule de le faire roi peut apparaître une légitime reconnaissance de la puissance divine. Jésus sait cependant que se laisser aux honneurs pour le bien qu’on a fait ou les traduire en pouvoir politique de quelque nature que ce soit tue le charisme, tue la révélation… Des mouvements et associations ecclésiales doivent humblement en tirer leçon. La multiplication des pains ne peut que devenir rare dans un univers chrétien ou on cherche à tout pris à lutter pour être roi ou pour des poses...



Chelbin Alfred Wanyinou HONVO







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