jeudi 12 juillet 2012

LE SCANDALE DE LA FOI... !


XIV DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Ez 2, 2-5 / 2 Co 12,7-10 / Mc 6, 1-6)
Ezéchiel tout comme d’autres prophètes avant lui et Jésus font la douloureuse expérience du rejet. Ils sont messagers de la Parole du Seigneur qui met en crise parce qu’Elle secoue nos lieux communs d’illusion. Marc l’évangéliste dit successivement que les gens de Nazareth étaient « étonnés » puis « scandalisés » car vérité ou la lumière de la foi pose problème à qui reste prisonnier du mensonge ou des ténèbres.


1.   Vers les cœurs endurcis !


L’Esprit du Seigneur envoie Ezéchiel en une mission difficile faite de rejet et de persécutions. Sa vocation à servir Dieu ne sera de toute joie. Le message qu’il porte est la Parole du salut destinée à un monde hostile que le Seigneur définit, « peuple de rebelles qui s'est révolté contre moi, … cœur obstiné, … engeance de rebelles », un peuple infidèle et pécheur qui accuse Dieu de sa situation d’exilé et d’esclave en Babylone. La destruction de Jérusalem et du temple en viennent ajouter au refus d’accueil de la Parole de Dieu et de son prophète. Nonobstant le refus et les souffrances subis, la Parole doit être annoncée et le prophète doit se faire davantage présent. La présence de ce dernier au milieu de ses frères est et sera la preuve que Dieu est toujours Dieu-avec-son-peuple : « qu'ils écoutent ou qu'ils n'écoutent pas, ils sauront qu'il y a un prophète parmi eux » (Ez 2,5). Le chrétien ne fuit pas les crises de son temps. Accueilli ou pas, la faiblesse apparente de sa pauvre présence est une grâce qui fait germer la force d’une vie nouvelle de libération.


2.   Jésus rejeté par les siens !

De même dans l’évangile, les gens de Nazareth ne sont pas prêts à accepter Jésus comme fils de Dieu malgré les nombreux signes et merveilles dont ils étaient témoins. Leur connaissance de Lui a du mal à se détacher des l’état civil (sa famille, sa parenté, son métier…) et autres préjugés. Mais quand la familiarité vécue est uniquement celle des sens et des seules apparences, le cœur et les yeux s’enténèbrent et rejettent toute lumière et nouveauté divines. Les raisons secondes prennent le pas sur les raisons premières dans la connaissance de Dieu ; et son Christ n’est connu et apprécié que « selon la chair » (2 Co 5,16). Or la seule « vie selon la chair » est source de mort. Le Fils de Dieu est rejeté. L’homme refuse d’accepter et d’accueillir Dieu dans l’humilité de sa nature humaine, refus de voir Dieu prendre nos chemins, de devenir personne. Le rejet du Fils de Charpentier de Nazareth est plus que jamais d’actualité. C’est le péché moderne qui nous guette et tant que Dieu ne sera pas accepté comme Dieu incarné, Dieu personne, Dieu-avec-nous, la porte sera ouverte à tous les paganismes où le diable opère sans gène parce que nous lui offrons l’occasion de se masquer en ressemblance de Dieu. Le salut ou la puissance de Dieu s’opère dans l’histoire concret de l’homme en ses souffrances concrètes. Dans l’Homme concret Jésus, Dieu rencontre les hommes et vis versa.

3.   La puissance de Dieu se manifeste dans la faiblesse !

Paul parle aussi des rejets dont il a été victime. Il confesse sa faiblesse : « une écharde dans la chair » et de « l’envoyé de Satan »  (2 Co 12,7). De quoi est-il exactement question ? Les recherches scientifiques bibliques s’en sont longtemps occupé et s’en occuperont encore. S’agit-il d’un péché, des stigmates, d’une maladie, de quelque tentation diabolique ou le rejet de l’évangile par ses propres frères de race… ? l’important est d’accueillir l’intention rhétorique et pédagogique où s’expriment l’humilité et la docilité de l’envoyé de Dieu. Paul s’est rendu compte que ce ne sont pas ses capacités humaines spirituelles et intellectuelles qui opèrent mais c’est Dieu qui travaille en nous. Le Seigneur se chargent de nos faiblesses pour révéler sa puissance. Il vient à notre rencontre dans les visages ordinaires de la vie des hommes, de leur histoire, des sacrements… et la foi devient une pierre angulaire sur laquelle bâtir la vie et non pierre d’achoppement.

 P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO


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