samedi 14 juillet 2012

ANNONCER LA RICHESSE DE SA GRACE... !


XV DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Am 7, 12-15 / Ep 1, 3-14 / Mc 6, 7-13)
1.    Je ne peux pas ne pas prophétiser… !

Dans le tout nouveau Royaume du Nord né des péripéties de la sécession après la mort du roi Salomon, Dieu suscite Amos prophète presque à la même période qu’Isaïe à Jérusalem au Sud (Is 1,11-14). C’était un prophète au langage virulent et quelques fois violent s’opposant aux disparités sociales… Samarie connaissait un certain essor économique qui contrariait avec la misère de la grande majorité du peuple. L’insolence des richesses aux mains de quelques uns faisait s’interroger le prophète sur les grands idéaux de l’exode à savoir, la liberté, le droit des familles et de chacun à vivre sereinement sur la terre promise à tous et donc le droit d’avoir une maison et un travail digne. La vie quotidienne n’est-elle pas ou ne doit-elle pas être reflet de la volonté de Dieu et de sa justice? Le mérite d’Amos est d’attirer l’attention sur le lien intime entre culte et vie, profession de foi et justice (Am 5,21-27). Un tel langage de vérité blesse et menace la stabilité du royaume. Amasias prêtre courtisan, sent aussi les service du prophète dangereux et lui intime l’ordre de se retirer et de retourner chez lui au Sud (vv. 12-13). Amos lui répond : je ne suis pas un homme en quête de faveur…j’avais un métier, une maison…furent-ils modestes quand Dieu m’appela.. je ne peux pas ne pas prophétiser. Une réponse aussi simple mais profonde qui laisse transparaitre la crédibilité de son appel et la puissance libératrice de la foi en Dieu.


2.    Une mission libératrice au nom du Christ !
La crédibilité du missionnaire passe par sa capacité à braver l’adversité pour témoigner. Un témoignage qui part de la communauté : « Il les envoie deux à deux ». L’évangile n’est pas une affaire individuelle. La vie en communauté fertilise la Parole de Dieu et en fait la force d’amour des uns envers les autres dans l’unique amour divin qui nous sauve. La substance de la mission est d’annoncer Jésus le Christ Bonne Nouvelle qui arrache les peuples au mal où les esprits impurs de ce monde les retiennent captifs. Entre autres consignes, Marc souligne qu’ils ne doivent rien emporter c’est-à-dire qu’ils ne doivent pas compter sur leurs propres sécurités et moyens humains pour l’annonce du Règne de Dieu. Il s’agit là d’un appel incessant à s’armer pour toute sorte de traversée du désert, le désert du martyre et des persécutions. En première lecture, Amos en est un exemple de fidélité et de détachement qui libère des biens de ce monde et toutes autres faveurs qui distraient et obscurcissent l’évangile. Être apôtre c’est-à-dire envoyé du Règne de Dieu est aussi appel à vivre la pauvreté comme sacrement de foi, foi en Celui qui envoie, voit et pourvoit. Sans l’esprit de pauvreté il n’y a pas de foi chrétienne qui tienne. C’est elle qui aide à ne pas tomber dans les piège de l’autosuffisance personnelle et de la bureaucratie idéologisant  pour toujours laisser place à l’action de l’Esprit Saint unique moteur de toute annonce parce qu’Il nous fait comprendre le projet d’amour de Dieu sur l’humanité.

3.    Récapituler toute chose dans le Christ !
L’humanité n’existe pas par un pur hasard. Elle s’insère dans un projet d’amour où nous marchons dans la Lumière pour une communion intime avec Dieu. Il nous fait ses fils en son Fils Jésus Christ, privilège d’amour qui nous régénère et nous fait conquérir sa ressemblance et son image que le péché détruit. L’annonce et l’accueil de l’évangile sème en nous cette réalité de salut, richesse de sa grâce.

P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO


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