dimanche 1 mai 2011

Jean-Paul II est bienheureux !







Jean-Paul II est bienheureux ! voilà la phrase qui, après le rite pénitentiel, a fait exploser, ce matin du 1er mai 2011, la Place Saint-Pierre pleine comme un œuf en ce deuxième dimanche de Pâques, dimanche de la miséricorde divine. Tonnerre d’applaudissements, cris de joie, drapeaux nationaux en l’air, l’immense foule de fidèles évaluée à plus d’un million et demi selon la police locale, adhérait ainsi à la volonté de l’Eglise exprimée par le Pape Benoit XVI : « Jean-Paul II est bienheureux, ainsi en a voulu le Seigneur » Puis la liturgie s’est poursuivie normalement dans un recueillement impressionnant pour une foule aussi grande et variée.


Il faut dire que depuis plusieurs mois, la ville de Rome a vécu une fièvre indescriptible. La commune de Rome, le diocèse de Rome, la conférence épiscopale italienne, le gouvernement italien et puis naturellement le Vatican ont conjugué leurs efforts pour la réussite de ce grand événement de l’histoire de l’Eglise catholique et de l’humanité. Rien n’a été laissé au gré du hasard ou de l’improvisation, comme cela arrive facilement sous d’autres cieux. Depuis une semaine, les rues de Rome sont remplies de touristes. Ils sont faciles à identifier : cartes de Rome en mains, sacs au dos, drapeau national et celui du Vatican brandis, en grands ou petits groupes, ils essaient de découvrir les monuments, édifices sacrés et autres lieux importants de la ville éternelle.


Le 30 avril 2011 a été organisée une grande veillée de prière à partir de 20 h à Circo Massimo. Y étaient rassemblées 200.000 personnes dont la majorité est constituée de jeunes. Ils sont venus de presque tous les coins du monde pour rendre témoignage à ce Pape qui les a vu naitre et grandir, qui les a aimés et a beaucoup fait pour eux. Veillée de chants, de prière mais aussi de témoignages ; en somme trois, Navarro Valls, porte-parole de Jean-Paul II, le cardinal Dziwisz de Cracovie, son secrétaire particulier, et enfin, la sœur française Marie Simon Pierre qui a été guérie de la maladie de Parkinson par l’intercession de Jean-Paul II. Notons que l’authentification de ce miracle a donné un coup d’accélérateur au processus de béatification. La veillée s’est poursuivie par la méditation des mystères lumineux avant de prendre fin par la bénédiction du Pape Benoit XVI en direct depuis la Basilique Saint-Pierre. Place maintenant à l’adoration eucharistique dans huit paroisses en direction de la place Saint-Pierre où beaucoup de pèlerins ont passé la nuit à la belle étoile.


Quand démarra la procession ce matin, peu avant 10h, il était désormais impossible de se mouvoir. La place Saint-Pierre, ses abords et d’autres places publiques ont été pris d’assaut par les fidèles suivant à travers des écrans géants la cérémonie tant attendue et à laquelle, ont pris part 88 délégations officielles, 22 chefs d’Etat et de gouvernements et 800 prêtres. L’animation liturgique était magistralement assurée par le chœur de la Chapelle Sixtine, et celui du diocèse de Rome. Au cours de l’homélie, Benoit XVI a retracé la vie du nouveau bienheureux en soulignant sa foi forte et généreuse, sa profonde dévotion mariale, son combat pour la dignité humaine et pour la paix dans le monde. « Quand la maladie l’a dépourvu de tout, il est resté un rocher » a poursuivi le Saint-Père pour souligner la manière dont il assumé la maladie et l’infirmité, les transformant en opportunité d’annoncer le mystère pascal à un monde empreint d’un hédonisme sans précédent. Juste après la bénédiction finale, Benoit XVI est allé se recueillir devant le cercueil du Bienheureux Jean-Paul II exposé dans la Basilique Saint-Pierre. L’ont suivi dans cet acte les cardinaux seuls autorisés à concélébrer et l’immense foule des pèlerins décidés à accomplir, à tout prix, ce dernier acte de cette journée historique.


Un détail significatif, la météo a prévu la pluie pour cette matinée. Mais, à la surprise de tous, les quelques nuages qui occupaient le ciel tôt ce matin, se sont dispersés peu après la proclamation de Jean-Paul II bienheureux au début de la célébration, laissant place à un soleil de plomb pour lequel les pèlerins ont dû ouvrir leur parapluie. Pour beaucoup, c’est sans doute, un énième miracle du nouveau bienheureux. Qu’il intercède pour l’humanité et l’Eglise en ces temps d’incertitudes et de violences.

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