XXIV DIMANCHE DU TEMPS
ORDINAIRE (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Si
27,33-28,9 / Rm 14, 7-9 / Mt 18, 21-35)
Le
pardon humain doit-il avoir une limite ? la patience a-t-elle une limite ?
Et si ma sœur ou mon frère persiste à m’offenser, me persécuter ? répond
Jésus : « Je ne te dis pas de lui pardonner jusqu’à 7 fois, mais
jusqu’à 70 fois 7 fois »
1.
Sortir de nos logiques de rancœur et de
vengeance !
2.
Le pardon élève !
La
parabole de Mathieu met en relief cette gratuité divine la positionnant en
antithèse à l’intérêt individuel « justement et humainement »
recherché dans le non-pardon. Deux éléments l’illustre : la dette remise par le
roi (10 000 talents très largement supérieure à celle de l’homme) et la
compassion du Maître. Ce chiffre est astronomique et dépasse de loin les
recettes annuelles des taxes au temps d’Hérode de Galilée évaluée à 200
talents. C’est une richesse astronomique que seul pouvait posséder un roi. Que
valent donc 100 talents dette d’homme à homme en comparaison de 10.000 symbole
de l’inépuisable compassion divine et symbole de ce que chacun de nous a,
possède et ne cesse de recevoir de Dieu ? Pardonner 70 dix fois 7 fois,
c’est passer de la logique vindicative de 100 pour recevoir 10. 000, passer de
la logique de la dette à celle du don du pardon. Les relations à l’intérieur de
la famille, de la communauté, relations sociales et celles de tous cercles
d’amitié, ne peuvent se fonder sur une logique de comptabilité. Dieu nous
appelle à une patience sans limite. L’évangile du dimanche dernier prévoyait
d’exclure l’impénitent, celui qui malgré tout persiste à nous faire le mal.
Celui d’aujourd’hui indique que le cœur doit toujours rester ouvert à l’accueil
du fautif ne devant pas être confondu avec sa faute. La main tendue à
l’offenseur, le pardon offert font devenir grand. La grandeur de l’homme se
mesure à sa capacité de pardonner. C’est la révolution chrétienne que Christ
opère en nous par sa croix et les sacrements de l’Eglise. Le pardon fraternel
s’origine dans l’expérience du pardon que nous recevons de Dieu et de sa
compassion.
3.
Rancœur et vengeance, ces cancers qui
nous rongent !
A la
lumière de cette méditation, que doit être mon engagement en cette semaine ou
en ce mois ? Entreprendre par exemple un cheminement de prière et de confession
pour l’offre de pardon qui me pèse tant? C’est difficile mais en Christ
rien n’est impossible !
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire