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http://www.taurillon.org/Le-sommet-europeen-du-26-octobre-l-echec-d-un-gouvernement-economique,04573
Les années 80 ont été très difficiles pour les pays africains. Plusieurs parmi eux, en cessation de paiement des salaires, ont dû recourir aux institutions économiques internationales de Bretton Woods (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International…) pour un plan de sauvetage. Et alors, ils ont découvert dans leur chair, le vrai visage du capitalisme à travers les fameux Programmes d’Ajustement Structurels visant à résoudre le double déséquilibre économique et financier. Ces divers programmes imposés aux Etats africains se sont traduits par le changement obligatoire d’option idéologique : les pays d’obédience marxiste léniniste comme le Bénin ont été contraints à renoncer publiquement et officiellement à ladite idéologie; le changement de régime politique : au parti unique devait succéder immédiatement le multipartisme intégral avec des élections libres et le respect des valeurs démocratiques et des libertés; le dégraissage systématique de la fonction publique avec les départs volontaires (des fonctionnaires ont été incités, moyennant un fond d’accompagnement- qu’ils ont mal géré pour la plupart, n’ayant pas été préparés – à quitter la fonction publique) et les départs ciblés entrant dans la politique de réduction drastique du nombre des fonctionnaires; le blocage des recrutements des agents permanents de l’Etat pour plusieurs années; la privatisation des sociétés d’Etat passées aux mains des capitaux étrangers dans la plupart des cas.
Les conséquences sociales de toutes ces mesures ont été désastreuses : des vies brisées, des morts par manques de moyens ou par désespoir, le vieillissement progressif des fonctionnaires sans relève. Il faut dire que 20 ans plus tard, toutes les blessures ouvertes ne sont pas encore cicatrisées. Et à cette époque on s’illusionnait qu’une telle cure ne pouvait concerner que les Etats Africains.
Mais la crise grecque et surtout la façon dont elle a été gérée, les réformes politiques, économiques et sociales imposées à ce pays nous ont prouvé le contraire. Les lamentations de la rue grecque n’ont pu arrêter les mesures de plus en plus drastiques destinées à rassurer les marchés. En se retrouvant le 8 décembre 2011, les dirigeants européens ont pu saisir la portée de la crise : un tiers d’entre eux, en l’espace de quelques mois, ont été emportés dans les flots furieux de la crise. Sur cette liste des victimes de la crise, on ne peut omettre le premier ministre italien Silvio Berlusconi. La crise, en l’espace de quelques semaines, aura réussi là où l’opposition et les scandales répétés n’ont pu rien faire. Le tandem Sarkozy-Cameron qui a parfaitement fonctionné en Libye jusqu’au « show commun » à la fin des opérations n’a pas résisté à la révision du traité de l’Euro incluant des sanctions automatiques pour les dérapages budgétaires nationaux. Le Royaume-Uni se retrouve dans un isolement sans appel à cause de son opposition à tout contrôle de Bruxelles sur la City. Par ailleurs, les discours des Etats Européens sur le non-respect des droits de l’homme par la Chine ont cessé à cause d’une éventuelle main secourable que pourrait incarner ce pays. C’est dire combien nous sommes entrés dans un monde dominé par un système économique sans cœur… Quelle est alors la place de l’homme dans un tel monde ?
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