mercredi 10 août 2011

Relecture pour la jeunesse africaine du message du Pape pour les J.M.J 2011 (2)


Paragraphe 1

Aux sources de vos plus grandes aspirations



Deux idées essentielles sont à retenir du second paragraphe du message du Saint-Père : l’aspiration profonde des jeunes à « la vérité dans les relations entre les personnes » et « leur droit » de recevoir des générations précédentes des repères clairs pour la vie.

Au-delà de tout ce que l’on pourrait reprocher aux jeunes, il existe au fond de leur cœur une profonde aspiration à la vérité, une profonde recherche d’un grand idéal de vie. Benoit XVI n’hésite pas à évoquer sa propre jeunesse marquée certes par la dictature du national-socialisme et la guerre sans manquer de constituer un temps de recherche de ce qui est « grand », car poursuit-il, « l’homme est vraiment créé pour ce qui est grand, pour l’infini. Tout le reste est insuffisant, insatisfaisant.» Ce que décrit le Pape reste vrai pour la jeunesse africaine. Beaucoup de jeunes africains veulent aujourd’hui construire une vie harmonieuse, ordonnée et basée sur des valeurs. Le désordre, la paresse, le goût du gain facile et la débauche ne sont pas des fatalités au niveau de la jeunesse africaine et une généralisation hâtive des travers observés ici et là ne relèverait purement et simplement que de la fantaisie.
La première interpellation de ce paragraphe réside, à notre sens, dans le « droit » des jeunes de recevoir des adultes « des repères clairs » pour la vie, en d’autres termes, le « devoir » des adultes de transmettre, d’offrir des valeurs aux jeunes par une vie exemplaire. D’après le discours du Pape, la transmission des valeurs, des repères pour la vie ne relève pas d’un souhait mais devient un impératif. Il ne peut en être autrement pour la survie de la société elle-même. Quelles valeurs transmet aujourd’hui notre société africaine aux jeunes ? En quoi les adultes d’aujourd’hui constituent-ils des repères, des modèles, des vecteurs de valeurs et de vertus pour les jeunes ?
Dans le domaine social, pourrait-on parler de « vérité dans les relations entre personnes » quand la trahison, la perte du sens de la parole donnée, pour des intérêts économiques sont en passe de devenir ordinaires ? L’idéal de « l’amour vrai » saurait-il germer dans la jeune génération avec la multiplication des divorces, des familles monoparentales dans lesquelles elle voit défiler les variés et saisonniers compagnons ou compagnes du parent resté seul après le divorce ?
Et que dire du politique chez nous ? Serait-il possible d’évoquer la « vérité dans les relations entre personnes » sur ce champ qui inspire aujourd’hui dégoût et rejet aux jeunes quand ils ne sont pas instrumentalisés pour quelques miettes ? Le manque criard de conviction, de vision et de personnalité, les revirements spectaculaires et autres trahisons, les « achats » de personnes et de votes, les processus électoraux calamiteux débouchant parfois sur des conflits armés, les guerres civiles de ces dernières années creusent, dans l’esprit des jeunes africains, des sillons dont nul ne saurait imaginer la profondeur et les effets à moyen et long termes.
Par ailleurs, les errements du boom religieux, marqué par une énorme quantité de sectes toutes tendances confondues, qui ont pris d’assaut le continent ces dernières années, ne manquent pas au décor et ne sont pas porteurs de valeurs, de repères sûrs pour la vie. Les conflits interminables à paramètres autres que spirituels, les scandales retentissants désorientent les jeunes et ralentissent, à défaut de l’interrompre, leur difficile ascension vers les hauteurs escarpées d’une vie orientée et centrée sur les valeurs.
En somme, si les jeunes sont appelés à réveiller en eux, l’aspiration à ce qui est grand et noble, les adultes doivent, pour leur part, dans les domaines social, politique et religieux, remplir leur devoir de transmission des valeurs et des repères sûrs aux jeunes par l’exemplarité de leur vie.

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