samedi 3 septembre 2011

ÉGLISE DU CHRIST, INSTRUMENT DE SALUT…!

XXIII DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Ez 33, 1.7-9 / Rm 13, 8-10 / Mt 18, 15-20)

Christ a bâti son Église comme une fraternité humaine autour de Pierre. Elle vit de la Parole de Dieu pour être dans le monde de ce temps, signe et instrument de sa gloire, salut pour tous.

Église : Prophète et sentinelle !

Déporté en Babylone avec le peuple, Ezékiel va y découvrir un aspect de sa vocation prophétique. YHWH l’appelle à écouter la Parole de Dieu et à la transmettre fidèlement au pécheur. Sa mission est celle d’une sentinelle avant tout chargé de scruter l’horizon pour y discerner les signes de vie et de renouveau que le Seigneur donne à son peuple. Ces signes sont souvent ternis et détruits par nos péchés individuels. Il faut alarmer l’individu au sujet de son péché, de sa responsabilité à la conversion, gage de son bonheur et de celui de la communauté appelée à la joie de la renaissance après l’exil. La mission prophétique est de restituer à la lumière de la Parole de Dieu, la beauté de la liberté individuelle comme don et valeur qui s’origine dans le pardon et l’Amour de Dieu.

Église : Demeure du Christ, maison pour tous !

L’Église est le lieu privilégié où le pécheur n’est pas confondu avec son péché car créé et sans cesse re-créé à l’image et à la ressemblance de l’Amour, Dieu. Demeurer en Christ, c’est accepter ce vivre-ensemble humain quelquefois tissé de cacophonie résultat de nos manquements. La correction fraternelle est indispensable dans la communauté ecclésiale dans le seul but de ne pas écraser, mais de récupérer le pécheur pour qu’il ne se perde. L’expression technique « gagné son frère » (du verbe grec Kerdaino=gagner) est aussi celle employée dans l’Église primitive dont les efforts étaient d’obtenir la conversion selon le mot d’Ezékiel, « Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive » (Ez 33,11) Celui qui au nom de sa liberté dure et perdure dans son mal, nuit au corps et s’exclue lui-même de la communion. La communion de l’ Église jouit du même pouvoir que Christ a conféré à Pierre (lier/délier), vigilance spirituelle pour rendre présent et vivant sur terre le jugement d’Amour de Dieu qui ne veut perdre aucun de ses enfants mais que tous aient la vie éternelle.

Église ou Shekinah !

Cette présence de Dieu en son Temple et en sa communauté, est la Shekinah, la plénitude de participation de Dieu dans la vie de l’homme. Autrement dit, Dieu vient, se communique et nous fait vivre de sa vie : c’est cela l’Église, lieu de rencontre du Christ où on savoure la puissance de son Esprit. Elle est Eucharistie. Elle n’est pas un terrain d’intérêts malsains et destructeurs. Seul l’Amour de Dieu et du prochain fera de nous la shekinah de Dieu dans le monde. Indirectement, Paul appelle à l’humilité du chrétien et de tout responsable d’Église : savoir s’effacer pour que la grâce objective du salut de Dieu puisse inonder les cœurs et l’histoire.

Père Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire