lundi 21 février 2011

Quel est ton pays ? (Suite et fin)

Mon cher neveu,
Comme promis, voici la suite du courrier que je t’ai adressé, où je te parlais de l’affinement de ma conscience patriotique ici en Europe. La question bien évidemment est « quel est ton pays ? ».

Mon cher Sonagnon, ne pense pas qu’il soit toujours simple d’apaiser la curiosité des gens avec une simple mention de nom. A travers la demande « quel est ton pays ? », il faut comprendre que la réelle préoccupation de tes interlocuteurs est de savoir quel type de cliché mérite ta provenance nationale. En effet, à l’échelle mondiale, chaque pays porte une image constituée de plusieurs facteurs. Il y a des pays connus parce que tristement célèbres : ce sont, par exemple, des pays quotidiennement évoqués dans les médias internationaux parce que troublés par des guerres et des conflits armés. Dans cette catégorie, rentrent aussi malheureusement des pays frappés par des catastrophes naturelles, des calamités, des tremblements de terre, des épidémies, des famines à grande échelle.
Contrairement à cet ensemble, il y a aussi les pays réputés pour leur influence mondiale, leur puissance économique ou même pour leur performance sportive (victoire dans des compétitions mondiales). Ce sont des pays dits développés et considérés comme grands. La grandeur ici n’est pas une question de superficie. La Suisse est bien petite en taille géographique, toutefois elle constitue un point de mirage dans le monde.
Un autre groupe est celui des pays pauvres ou pays du tiers monde. Ces pays sont les sanctuaires ordinaires et connus de la misère, de la famine, d’où proviennent généralement des images d’enfants décharnés aux yeux hagards, de malades di Sida en phase terminale… Cette étiquette est celle qu’on colle facilement à notre cher continent l’Afrique et à ses pays. En chaque africain, on voit un « éventuel misérable » obligé de quitter son pays, un « mendiant potentiel » prêt à vous troubler la conscience par ses éternelles jérémiades, en somme, « un problème. »
Mon cher neveu, ce cliché, au-delà de son caractère peut-être provocateur, est interpellateur. Nous devons œuvrer à conférer à nos pays africains ainsi qu’à tout le continent une image positive et honorable. Que la Paix, l’Unité, le Développement soutenus par nos valeurs culturelles africaines soient les vrais pôles de notre philosophie de vie. Un tel projet comporte pour nous un grand nombre d’implications sur lesquelles je reviendrai dans mes prochaines lettres. Porte-toi bien.
Ton oncle P. Coffi Roger Anoumou.

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