samedi 12 février 2011

FOI CHRÉTIENNE, LOI NOUVELLE QUI CHANGE LE MONDE

SIXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (A)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Si 15,15-20 / 1 Co 2, 6-10 / Mt 5, 17-37 )




La foi chrétienne est sans cesse un appel à une vie conséquente inspirée du projet de salut de Dieu. Insérée dans ce projet d’Amour, la vie humaine est chaque jour purifiée dans le mystère de la sagesse divine et la puissance de l’Esprit. Elle en sort renouvelée. Dieu nous propose cette vie nouvelle et nous prie de l’accueillir : « si tu veux… »

Si tu veux…

Dieu a créé l’homme libre et le respecte dans sa liberté. C’est une marque de confiance où la responsabilité de l’homme dans la gestion de la création, gestion de sa propre vie, est engagée et plus que jamais sollicitée. Les commandements sont en réalité l’expression de la sagesse divine qui guide nos cœurs et nos pas, et ouvre la voie à plus d’espace de vie et de lumière. Dans cette logique, la vie ici-bas devient « un choisir et un décider avec Dieu ». Trahir cette confiance, c’est trahir l’Amour de Dieu qui en réalité se cache derrière les observances ou pratiques quotidienne de notre foi : notre choix n’est donc libre qu’au moment où il est un choix pour Dieu qui purifie notre liberté au creuset de sa loi révélée en son Christ.

Je suis venu…porter la loi à sa plénitude

L’attitude de Jésus par rapport à l’héritage judaïque est en réalité positive. Ce n’est pas la Torah qui est mauvaise si ce n’est ce que l’homme en a fait. Elle est la loi venue de Dieu. Mais cette loi doit désormais avoir comme centre de gravité, l’Amour c’est-à-dire Dieu Lui-même incarné en son Fils, médiateur du salut et du Bien de l’Homme. Le but de toute la révélation commencée depuis l’ancienne Alliance est d’introduire le disciple, le chrétien dans cette connaissance du Vrai Bien, Jésus le Christ, plénitude de toute la loi. C’est le seul par qui nous avons la pleine révélation des mystères de Dieu et de sa volonté sur l’homme. L’évangile en donne l’illustration simple à partir de 4 points importants des commandements de Moise, l’homicide, l’adultère, le divorce et les serments que Jésus reprend et purifie. Par exemple, par rapport au « tu ne tueras pas », Jésus va à la racine du mal : les mensonges qui tuent plus que l’arme, les insultes, les homicides moraux et toute pensée de mal couvée et entretenue dans le cœur. La réflexion sur le « tu ne commettras pas d’adultère » et la question du divorce, fait un saut dramatique de qualité pour nous faire comprendre que, la vie chrétienne nous appelle à un ordre plus radical dans les choix et les priorités. Sans cela, le risque est grand de déterminer nous-mêmes notre bien ou notre mal en fonction de nos désirs et de nos passions c’est-à-dire devenir le principe de notre propre conscience morale : danger de tourner le dos à Dieu. La nouvelle justice inaugurée en Christ, ne se mesure plus en termes quantitatif exclusivement d’observances extérieures mais en relation au Royaume de Dieu et uniquement par rapport à l’adhésion du cœur et de tout notre être aux exigences de la Sagesse du Mystère de l’Amour de Dieu.

Dans la Sagesse du Mystère de Dieu

Ce mystère d’Amour de Dieu est un mystère purificateur de notre être et donateur de ce que l’Homme ne peut jamais par lui-même avoir, la Lumière de l’Esprit car la sagesse de ce monde est vouée à la destruction. (1Co 2,6). L’expérience de foi de Ben Sirac le sage en un moment de crise des valeurs en Palestine (IIè siècle avt. J.C), montre que les difficultés ou contingences de l’histoire n’altèrent en rien l’héritage de la foi. Elles nous convient plutôt à purifier l’exercice quotidien de notre liberté au creuset de la plénitude de la loi révélée en Christ Sagesse de Dieu. Seule la foi chrétienne fait pénétrer ce mystère de Dieu. Il n’est pas d’ordre de l’arcane mais d’ordre de profondeur de passion d’Amour pour le salut de l’Homme. Mystère devenu sagesse de la puissance de la croix clairement en contraste avec toute sorte de logique humaine et mondaine. C’est pourquoi elle est cachée aux dominateurs et aux savants d’ici-bas et surtout à tous ceux qui cherchent à être ou devenir le principe de leur propre conscience. En la personne de cette Sagesse, la vie chrétienne est une force nouvelle qui change le monde.


Père Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.

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