1er JANVIER
2012 - SAINTE MARIE MÈRE DE DIEU
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Nb 6,22-27 / Gal 4,4-7 / Lc 2,16-21)
Par la prière de l’Angelus, la vie chrétienne s’immerge quotidiennement
dans l’Incarnation pour redécouvrir sa vocation à se renouveler de l’intérieure.
Le nouveau cycle conventionnel d’organisation du temps qui commence a plus que
jamais besoin d’être illuminé par ce mystère du Dieu-fait-Homme dans le sein de
Marie.
1.
Le
Seigneur est avec nous, Il nous bénit !
La bénédiction que recommande le Seigneur à ses prêtres, vient
comme une réponse aux efforts de la communauté, à respecter les lois de YHWH, à
se purifier de tout péché (cf Nb 5, 1-6,21) dans sa marche vers la Terre
promise. Le peuple, s’il veut continuer avec succès, doit agir selon sa foi.
YHWH n’est pas seulement le Dieu qui fait sortir de l’esclavage ou le Dieu d’un
jour, Il est Dieu-avec-nous, Dieu-avec-son-peuple. Il est sujet de toute
bénédiction dans le ministère sacré des hommes qu’Il a choisis et qui sont incontournables
dans l’actualisation des grâces de l’alliance.
De Moise aux fils d’Aaron jusqu’aux pauvres Bergers de l’évangile, la médiation
humaine est nécessaire et déterminante dans l’annonce. La foi ne provient pas
de nos initiatives personnelles. Elle naît de l’annonce des hommes et des
femmes d’hier et d’aujourd’hui (Is 53,1 ; Rm 10,17) qui se mettent en
mouvement pour porter le monde à l’écoute des merveilles de Dieu et à la vision
du Verbe incarné, Christ au milieu des hommes. La Parole reçue et annoncée par
des Bergers, gens d’humble condition et sans grande dignité sociale reconnue,
inonde les cœurs du mystère de la personne du Christ. Dieu se donne à son peuple par la bénédiction et la joie de la
proclamation constitutives de sa présence, sa propre vie au cœur du monde.
L’homme a ainsi sa place dans le cœur et la vie de Dieu, il entre dans la
vision de Dieu.
2.
« Visage
de Dieu » qui resplendit !
Le visage ou la face de Dieu évoquée en première lecture
s’éclaire dans l’évangile. De leur propres yeux, les bergers ont vu l’Enfant-Dieu
présent dans une mangeoire d’animaux, signe de dépouillement et de sacrifice
d’où jaillit le vrai pain qui nourrit tout homme. Dieu montre ainsi son visage
et sa vie resplendit dans le cœur, la vie et le visage des bergers. C’est la
vraie image que Dieu donne et laisse de Lui-même dans notre vie (véronique). En Christ, Fils de Dieu nous
contemplons ce Visage qui transforme et transfigure tant ceux qui annoncent que
ceux qui écoutent et accueillent la
Parole de Dieu faite chair : « la vie de l’homme est la vision de
Dieu » (Irénée C. H. livre 4,207). Notre accomplissement n’est qu’en Dieu
qui se fait l’un de nous pour nous donner la vraie vie. «Je suis le pain de vie…» (Jn 6,35). Mais plus que simples annonciateurs,
les bergers deviennent bâtisseurs d’un nouvel ordre du monde, une civilisation
nouvelle qui naît de l’évangile et de l’humilité des marginaux de la cité et de
tous ceux qui comme Marie sont capables de garder dans le cœur les événements
de notre salut, de les méditer ( mettre ensemble) pour laisser l’Esprit du
Christ envelopper tout l’être. C’est là, la gloire spirituelle de Marie et de tous
les humbles et pauvres de cœur. « Aux sages et aux savants tu caches ton
mystère…» (Lc 10,21-22 ; Mt 11,25). Marie est une école pour tous : écoute
et méditation de la Parole de Dieu et de ses merveilles salvifiques où le cœur
se laisse illuminer du Visage de Dieu. Elle est la figure de notre
accomplissement et le signe que seul l’évangile procure l’énergie et la joie
vitales dont nous avons besoin.
3.
La
Joie d’être fils dans le Fils !
L’année civile se met à juste titre sous sa maternelle protection pour
indiquer la merveille de notre être-fils
en Christ fruit de son « oui » à l’évangile. Dieu en son Fils, a
connu la précarité de nos fragilités et la misère de l’esclavage de nos lois
humaines. Il nous en a libérés non en transgressant la loi par une quelconque
arrogance rebelle mais en acceptant cette fragile condition de l’humain. L’année
nouvelle portera le fruit de ce que nous serons capables ou non de nous ouvrir
à la grâce du Christ et nous laisser illuminer par Christ.
P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO
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