samedi 3 décembre 2011

OUVRIR SA VIE AU CHRIST… !


DEUXIÈME DIMANCHE DE L’AVENT (B)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Is 40,1-5.9-11/  2 P 3,8-14 / Mc 1,1-8)
Paorical photo.

L’amour de Dieu n’a jamais baissé d’intensité pour son peuple et pour chacun de nous. Il vient en nos déserts et nous donne l’assurance d’une vie nouvelle en Lui. De notre courage de conversion dépendent « les cieux nouveaux et la terre nouvelle ».

1.     Ne craignez, Je suis là…
Dieu renouvelle son « oui » à l’homme. Les infidélités ne détruisent pas pour toujours l’alliance. A son peuple, Il déclare sa volonté explicite de le « consoler ». Mais ce temps de consolation est temps de grâce offerte pour se détourner du mal. « Une voie crie : au désert, préparez la voie au Seigneur» (Is 40,3). Ce retour au désert et cette référence à l’exode est l’appel à un exercice de prise de conscience des misères et souffrances au milieu desquelles le Seigneur s’est montré Dieu de salut. Aussi justifie-t-elle la mission confiée au prophète de célébrer la mémoire des merveilles de cette libération et des promesses divines qui s’accompliront en la personne du Messie. Le salut passera par notre communion avec ce Messie Christ, que les écrits ultérieurs décriront tout aussi comme « Porte des brebis, Berger du troupeau »(Jn 10,7). En Lui Dieu manifeste sa victoire, « conduit son troupeau, rassemble les agneaux, les porte sur son cœur…» (Is 40,11)

2.     En Christ, Dieu vient en nos déserts…
Jésus-Christ est Celui qui vient porter l’œuvre de consolation à son terme accomplissant ainsi toutes les prophéties. En mettant ensemble Isaïe 40,3 ; Malachie 3,1 et Exode 23,20 au début de son évangile, Marc porte à comprendre une vérité fondamentale : la grâce de notre consolation et du salut est Christ. L’évangile est une personne, c’est le Christ, Fils de Dieu et voix du Père, celui qu’annonce tout l’Ancien Testament et dont Jean Baptiste proclame la venue.
Le mouvement suscité par le ministère du Baptiste est comme celui d’un exode à l’inverse. Non plus du désert vers Jérusalem (Judée) mais de Jérusalem au désert puis au Jourdain. Ne pourrions-nous pas y entendre là, Dieu nous dire que Jérusalem s’est pervertie et s’est éloignée de la foi ? N’y pourrions-nous pas découvrir un pressant appel à rompre avec le péché et toutes nos logiques de péché ? L’appel de Jean à la conversion et au baptême démontre qu’il nous faut vivre et repartir du désert lieu de mort et du mal pour une vie nouvelle. Repartir du désert où Dieu se révèle et fait don de sa Parole n’est possible qu’en Christ. Reprenant le Talmud, S. Carotta remarque que « dans le midbar (désert), Dieu se révèle medabber (Celui qui parle) ». La Parole de Dieu faite chair en Christ est source d’eau vive qui redonne vie à nos déserts de trahison de l’alliance, infidélités et trahison de la foi. Seule Christ, Parole de Dieu verbe et eucharistie, fait refleurir nos terres arides et tous déserts de solitude, d’amour et du mal qui germent en nous. Apprendre à « consommer » la Parole de Dieu, à laisser résonner sa force novatrice en nous et autour de nous, nous aide à faire de la vie de tous les jours, un avent d’attente et d’écoute, un temps de conversion pour un monde plus juste et plus beau.
3.     Voici le Temps de salut !
         
            La voie à préparer au Seigneur dans le désert est une métaphore de notre conversion faite d’accueil et d’écoute de cette Parole, Christ notre Vie et notre Résurrection. Jean le Baptiste en est un exemple. Avec lui, le temps de l’homme devient un espace sans cesse aménagé pour une nouveauté de vie en Christ dans l’Esprit. Notre temps et notre histoire – comme le remarque Pierre - cessent d’être banalement un chronos, ensemble successif d’événements qui passent et s’oublient pour devenir un kairos, semence d’éternité et temps de salut offert. C’est le temps de Dieu patient en ses desseins et respectueux de notre liberté qui nous propose de vivre selon les valeurs du Royaume à venir et nous veut collaborateurs de ce projet de salut.

P.  Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.

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