DEUXIÈME DIMANCHE DE L’AVENT (B)
COMMENTAIRE
D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Is
40,1-5.9-11/ 2 P 3,8-14 / Mc 1,1-8)
Paorical photo.
L’amour
de Dieu n’a jamais baissé d’intensité pour son peuple et pour chacun de nous. Il vient en nos déserts et nous donne l’assurance d’une vie nouvelle en Lui. De
notre courage de conversion dépendent « les cieux nouveaux et la terre
nouvelle ».
1.
Ne craignez, Je suis là…
Dieu
renouvelle son « oui » à l’homme. Les infidélités ne détruisent pas
pour toujours l’alliance. A son peuple, Il déclare sa volonté explicite de le
« consoler ». Mais ce temps de consolation est temps de grâce offerte
pour se détourner du mal. « Une voie crie : au désert, préparez la
voie au Seigneur» (Is 40,3). Ce retour au désert et cette référence à l’exode
est l’appel à un exercice de prise de conscience des misères et souffrances au
milieu desquelles le Seigneur s’est montré Dieu de salut. Aussi justifie-t-elle
la mission confiée au prophète de célébrer la mémoire des merveilles de cette
libération et des promesses divines qui s’accompliront en la personne du
Messie. Le salut passera par notre communion avec ce Messie Christ, que les
écrits ultérieurs décriront tout aussi comme « Porte des brebis, Berger du
troupeau »(Jn 10,7). En Lui Dieu manifeste sa victoire, « conduit son
troupeau, rassemble les agneaux, les porte sur son cœur…» (Is 40,11)
2.
En Christ, Dieu vient en nos
déserts…
Jésus-Christ
est Celui qui vient porter l’œuvre de consolation à son terme accomplissant
ainsi toutes les prophéties. En mettant ensemble Isaïe 40,3 ; Malachie 3,1
et Exode 23,20 au début de son évangile, Marc porte à comprendre une vérité
fondamentale : la grâce de notre consolation et du salut est Christ.
L’évangile est une personne, c’est le Christ, Fils de Dieu et voix du Père,
celui qu’annonce tout l’Ancien Testament et dont Jean Baptiste proclame la
venue.
Le
mouvement suscité par le ministère du Baptiste est comme celui d’un exode à
l’inverse. Non plus du désert vers Jérusalem (Judée) mais de Jérusalem au
désert puis au Jourdain. Ne pourrions-nous pas y entendre là, Dieu nous dire
que Jérusalem s’est pervertie et s’est éloignée de la foi ? N’y
pourrions-nous pas découvrir un pressant appel à rompre avec le péché et toutes
nos logiques de péché ? L’appel de Jean à la conversion et au baptême démontre
qu’il nous faut vivre et repartir du désert lieu de mort et du mal pour une vie
nouvelle. Repartir du désert où Dieu se révèle et fait don de sa Parole n’est
possible qu’en Christ. Reprenant le Talmud, S. Carotta remarque que « dans
le midbar (désert), Dieu se révèle medabber (Celui qui
parle) ». La Parole de Dieu faite chair en Christ est source d’eau vive
qui redonne vie à nos déserts de trahison de l’alliance, infidélités et
trahison de la foi. Seule Christ, Parole de Dieu verbe et eucharistie, fait
refleurir nos terres arides et tous déserts de solitude, d’amour et du mal qui
germent en nous. Apprendre à « consommer » la Parole de Dieu, à
laisser résonner sa force novatrice en nous et autour de nous, nous aide à
faire de la vie de tous les jours, un avent d’attente et d’écoute, un temps de
conversion pour un monde plus juste et plus beau.
3.
Voici le Temps de salut !
La
voie à préparer au Seigneur dans le désert est une métaphore de notre
conversion faite d’accueil et d’écoute de cette Parole, Christ notre Vie et
notre Résurrection. Jean le Baptiste en est un exemple. Avec lui, le temps de
l’homme devient un espace sans cesse aménagé pour une nouveauté de vie en
Christ dans l’Esprit. Notre temps et notre histoire – comme le remarque Pierre
- cessent d’être banalement un chronos, ensemble successif d’événements
qui passent et s’oublient pour devenir un kairos, semence d’éternité et
temps de salut offert. C’est le temps de Dieu patient en ses desseins et
respectueux de notre liberté qui nous propose de vivre selon les valeurs du
Royaume à venir et nous veut collaborateurs de ce projet de salut.
P. Chelbin
Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire