samedi 10 décembre 2011

BIENTOT LA LUMIERE EN TA NUIT JAILLIRA... !


TROISIÈME DIMANCHE DE L’AVENT (B)
COMMENTAIRE D’ENSEMBLE DES TEXTES
(Is 61,1-2a.10-11/  1Th 5,16-24 / Jn 1,6-8.19-28)


Christ est lumière qui chasse les ténèbres de notre vie et détruit le mal qui nous empêche d’exprimer pleinement l’image de Dieu que nous sommes. Ce troisième dimanche de l’avent nous annonce la certitude de notre salut et la joie du vivre en Dieu pour nous élever à la dignité de fils.

 1.     L’annonce du Prophète : joie d’un monde nouveau !
Le prophète se positionne en sa mission d’envoyé de Dieu pour rendre visible aux yeux d’Israël, les actions et la force transformatrice de la Parole de Dieu. En cette Parole, le croyant peut chaque jour reconquérir son être-homme, comprendre sa vraie dignité que nulle souffrance ne peut ternir et détruire. C’est vrai, la fin de l’exil à Babylone et le retour en patrie ne signifiaient pas automatiquement fin de toutes les souffrances. Le prophète annonce la consolation divine. YHWH est le Dieu qui seul peut reconstruire ce qui est détruit ou semble désagrégé. Cette mission est celle du Messie qui vient. En lui et avec Lui, tout refleurit : la Bonne nouvelle est annoncée aux pauvres, la guérison est conférée au cœur brisé, la liberté aux prisonniers et aux captifs, l’annonce d’une année de bienfaits accordée par le Seigneur (Is 61,1.2). C’est l’œuvre de l’Esprit du Messie, joie d’un monde nouveau.

2.     L’annonce de Jean-Baptiste : joie du témoignage !
Le Messie annoncé, c’est le Christ, lumière du monde que nous connaissons mal ou dont nous déformons quelque fois l’identité. Il est la Lumière qui nous guide et chasse toutes ténèbres de nos vies. Mais la lumière a-t-elle besoin de témoin ? Ce paradoxe du quatrième évangile qui présente le Baptiste comme témoin suggère avant tout de méditer l’humilité de Celui qui est annoncé. Christ-Lumière ne s’impose à personne. A qui l’accueil et s’insère tout aussi humblement dans son humilité, Il donne d’être véritablement homme pour devenir participant de la vie divine. La figure du Baptiste en est une preuve. En Jean-Baptiste, nous retrouvons clairement présenté l’appel de notre cheminement vers cet accomplissement en Christ. Jean est cette figure du témoignage et surtout d’humilité de celui qui se sait instrument et précurseur qui s’efface pour que Christ grandisse et règne dans les cœurs. Toutes les conditions n’étaient-elles pas remplies pour qu’il tire profit des foules qui venaient à lui ou entre en rivalité avec le Messie comme les grands prêtres, les scribes et tous pharisiens d’hier et d’aujourd’hui ? Jean-Baptiste indique au contraire comment de notre communion avec Christ naîtra la vraie joie qui donne sens et valeur à la vie. Son annonce est l’annonce de cette grande joie de notre être en Christ, celui du passage de l’ego de notre vieil homme à l’homme nouveau c’est-à-dire à l’expérience du vide que sans cesse nous ferons pour qu’advienne en nous la plénitude de la Présence du Christ Lumière en nos nuits. L’in-habitation de cette Présence transformatrice en nous, requiert le témoignage : « dire la vérité » (Jn 8,32) c’est la lutte contre le scandale du mensonge qui détruit ; « dire et faire » (Mt 23,3), un combat contre l’hypocrisie.
3.     L’annonce de l’Église : joie de vivre en Lui !

La joie du témoignage nous fait vivre en Lui et hâte en nous sa venue. Cette venue du Christ en nos cœurs, est un événement concret et gratuit de l’Amour de Dieu qui opère un monde nouveau, rénové en sa relation avec Lui, et dont la conséquence est une trame nouvelle de nos relations humaines. Cette venue est la joie de communion qui dans l’œuvre de l’Esprit, comme souligne Paul en deuxième lecture, transforme et fait vivre. Nous ne pouvons nous réaliser nous mêmes. Il faut prier sans cesse, rendre grâce et laisser l’Esprit du Christ qui fait être et mouvoir et vivre, agir en nous.

 

P. Chelbin Alfred Wanyinou HONVO, bibliste.



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