samedi 20 novembre 2010

Le passé nous poursuit, criant justice.


L’extradition cette semaine de la Thaïlande vers les USA de Viktor Bout, le prétendu « seigneur » des armes russe pourrait être analysée dans l’optique diplomatique et politique. Mais à l’intention des jeunes générations, nous voudrions insister sur l’aspect moral et existentiel qui invite à vivre le présent en n’oubliant qu’il est appelé à devenir un passé en lien étroit avec le futur dont l’on ne saurait avoir un total contrôle.
Du point de vue diplomatique, les répercussions négatives pourraient être envisagées dans les rapports Russie-USA malgré les apparences rassurantes de part et d’autre. L’affaire des espions russes vivant, depuis plusieurs années aux USA, avait été, en son temps, bien gérée par les deux Etats. Celle de Bout, par contre, s’annonce plus croustillante parce qu’ayant un volet judiciaire et pouvant mettre à nu un certain nombre de dossiers obscurs notamment la vente d’armes aux rebellions d’Afrique pendant plusieurs décennies. Nous le savons, le continent africain ne produit pas encore les armes. Et pourtant c’est en ce lieu, berceau de l’humanité, sanctuaire de la vie, que les armes crépitent le plus, faisant couler abandomment le sang et envoyant à la mort de paisibles populations qui ne demandaient que le pain et la paix. Si cela pouvait interpeller les futurs dirigeants du continent !
On pourrait aussi analyser cette extradition faite, sous fortes pressions sur la Thaïlande, à la lumière de la politique interne et internationale de l’administration OBAMA. Aux lendemains de la défaite aux élections de mi-mandat, il faut bien reprendre l’initiative pour reconquérir l’opinion. Le récent voyage en Asie avec les retombées en matière de contrats économiques et donc d’emplois, s’inscrivent dans cette ligne tant il est vrai qu’en politique comme ailleurs, la défaite est un tremplin pour le succès. Les actions d’éclat ne manquent pas de charme en ce sens.
Mais nous voudrions juste relever l’aspect moral et existentiel : le passé ne sera plus le cimetière de nos bêtises. Il nous rattrape, criant justice. Ces dernières années, les images poignantes des « seigneurs » de la barbarie menottés ou sur le ban des accusés dans un tribunal, nous invitent à plus de responsabilité dans l’aujourd’hui de nos actions. De toute évidence, aucun parmi ces « seigneurs » ne pouvait imaginer l’avènement d’un tel jour. Ils n’avaient eu conscience que du « présent » de leur pouvoir ôtant au temps, ces deux autres dimensions, le passé et l’avenir dont nous n’avons jamais l’entier contrôle. C’est donc un avertissement aux jeunes générations, témoins de ces retours de manivelle, pour une conscience plénière du temps, c’est-à-dire dans toutes ses dimensions : présent devant devenir passé mais toujours en relation intime avec le futur. En clair, le passé ne peut plus être le cimetière de nos bêtises. Il nous poursuit et nous rattrape toujours !

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